Pour l'année 1995, la croissance est estimée à 5 % avec une production industrielle en hausse de 3 %, un taux de chômage officiellement faible (2 %) et une inflation en voie d'être maîtrisée (27 % sur l'année contre 47,7 % en 1994). Cependant, la balance commerciale reste déficitaire. L'Estonie signe un accord d'association avec l'Union européenne en juin 1995 et l'applique dans certains domaines dès le 1er janvier 1996. Grâce à la formation d'un « bataillon balte » (BaltBat), l'Estonie participe cette année aux opérations internationales de maintien de la paix, notamment en Croatie aux côtés des Danois.

Lettonie

Sur fond de crise financière, la campagne électorale de 1995 se déroule dans un climat d'enquêtes sur la vie politique antérieure des candidats. Aux élections législatives de septembre, les électeurs donnent leur préférence au Mouvement populaire pour la Lettonie de Joahims Zigerists (15,3 % des voix, 18 sièges) et au parti des Démocrates-propriétaires (15,1 % des voix, 16 sièges) mené par Ziedonis Cevers. Ces deux partis forment d'abord un gouvernement de coalition minoritaire de gauche avec Entente et unité. Le Bloc national (droite), que les sondages avaient donné vainqueur, se retrouve dans l'opposition, avec 46 sièges sur les 100 que compte le Saeima (Parlement). Le Bloc national est composé du parti pour la Patrie et la Liberté (14,65 % des voix, 14 sièges), du parti pour l'Indépendance nationale (6,17 % des voix, 8 sièges) et de l'Union des paysans du président Guntis Ulmanis alliée aux chrétiens-démocrates (6,11 % des voix, 7 sièges). Après trois mois de négociation, Andres Skele forme un gouvernement de coalition avec les Démocrates-propriétaires, la Voie lettone (14,6 % des voix, 17 sièges), Entente et unité et le Bloc national.

Admise au Conseil de l'Europe en février 1995, la Lettonie signe sa demande d'adhésion à l'Union européenne en octobre. À compter du 1er janvier 1996, elle entre dans la période de transition vers l'association à l'Union européenne (prévue en 1999). Économiquement affaiblie par une crise financière et la faillite de la plus grande banque du pays, « Baltija Banka », en proie à un débat sur la dévaluation de sa monnaie (le lat), la Lettonie réussit malgré tout à maintenir son inflation à 25,4 %. Sa croissance est estimée à 3,5 % pour 1995 et son taux de chômage reste stable à 6,3 %.

Gaëlle Le Marc et Yves Plasseraud