Il existe plusieurs technologies concurrentes de fabrication d'un écran plat. Dans tous les cas, il est divisé en cellules élémentaires (ou pixels) de 200 à 300 μm de côté, qui se colorent sous l'effet d'un signal électrique, et dont la couleur résulte de la composition des trois couleurs primaires (rouge, vert, bleu). Les écrans se distinguent en revanche par les techniques mises en œuvre pour l'illumination et la coloration de chaque point. Ainsi, les écrans à plasma sont fondés sur l'utilisation d'un gaz qui, sous l'effet d'une excitation électrique, émet un rayonnement ultraviolet, celui-ci excitant à son tour des matériaux phosphorescents, tandis que dans les écrans à cristaux liquides, chaque pixel est commandé par un composant actif, diode ou transistor. Une nouvelle technologie, qui semble très prometteuse, est celle de l'écran à micropointes, conçue et mise au point par une équipe du Laboratoire d'électronique, de technologie et d'instrumentation du Commissariat à l'énergie atomique (CEA – LETI), à Grenoble. Dans cette technique, l'écran se compose d'un tube à vide délimité par deux plaques de verre distantes de 200 μm. La plaque arrière, ou cathode, comporte un réseau matriciel de micropointes (10 000 environ par mm2), qui agissent chacune comme un microcanon à électrons. La plaque avant, ou anode, est recouverte de luminophores qui émettent de la lumière sous l'effet des électrons accélérés provenant des micropointes lorsque celles-ci sont mises sous tension. Après avoir fait la preuve de ses qualités en laboratoire, cette technologie de fabrication d'écrans plats à micropointes se prépare à affronter la concurrence industrielle sous la bannière de la Société Pixel International, créée en juin, détentrice d'accords de licence exclusive du LETI pour la production de ces écrans.

Philippe de la Cotardière