Quelques autres mises en scène étaient spectaculaires : la présentation du squelette entier du rhinocéros trouvé à Romain-La-Roche (Doubs), la frise des cerfs de Lascaux ou la paroi peinte de la grotte de Bidon dans l'Ardèche, l'évocation du monument mégalithique décoré de Gavrinis, le sanctuaire gaulois de Gournay-sur-Aronde, la rotonde de la sculpture gallo-romaine, la reconstitution de l'épave de Villefranche-sur-Mer...

Répondre à la curiosité du public

À partir des 284 sites choisis, des problèmes historiques généraux étaient abordés et les différentes méthodes de l'archéologue décrites. Pour les uns et les autres, les associations de vestiges de mêmes types, les évocations des chantiers de fouilles, les photographies et les panneaux didactiques correspondant aux textes généraux du catalogue constituaient les réponses des archéologues à la curiosité du public. Quelle place occupait l'homme dans la nature lorsqu'il fit son apparition sur notre territoire ? Quels furent les premiers hommes ? Les premiers artistes ? Qu'appelle-t-on « révolution néolithique » ? Comment se mirent en place les premières aristocraties ? La romanisation de la Gaule a-t-elle été une réussite économique ? La christianisation des campagnes a-t-elle commencé dès l'Antiquité ? Comment s'est imposé le monde de la ville ? etc.

Neuf clips et un film de 42 minutes avaient été réalisés spécialement pour l'exposition. Dans le catalogue, les encadrés attiraient l'attention sur les méthodes de fouilles terrestres et subaquatiques, les moyens physicochimiques de datation, les techniques modernes de l'anthropologie, les traitements de conservation et de restauration. Une réunion organisée au Grand Palais avec le concours de la Fondation Électricité de France concernait le mécénat technologique, les différents laboratoires, les prospections et les simulations graphiques du temple égyptien de Karnak.

Simultanément, le 22e Congrès préhistorique de France se tenait du 5 au 7 novembre 1989 au Centre des sciences et des techniques de la Villette et un festival international du film archéologique et ethnologique était organisé du 27 novembre au 2 décembre. Un concours : « les Mots de la réussite et l'archéologie », était lancé avec Larousse-Diffusion à l'intention des élèves de 6e. Une trentaine de livres furent publiés par les plus grands éditeurs, qui assuraient ainsi un relais entre les archéologues et le grand public.

130 manifestations régionales

Les manifestations régionales ont été réparties dans toute la France métropolitaine. Leur nombre a atteint 130 : colloques, expositions, aménagements de sites. Sur un budget général de 13 millions et demi accordé à l'Année de l'archéologie (ministère de la Culture et Réunion des musées nationaux), la moitié environ a été utilisée pour soutenir des opérations régionales qui ont reçu le label de l'Année de l'archéologie et qui, dans tous les cas – il n'a jamais été attribué plus de 40 % du financement et souvent pas plus de 20 % par une commission ad hoc –, ont également bénéficié d'un financement local ou diversifié important. Cette participation générale, difficile à chiffrer, a été essentielle ; elle a fourni la preuve d'une réaction authentique des collectivités qui intègrent maintenant archéologie et identité nationale.

Nous ne pouvons énumérer ici chacune de ces initiatives, mais quelques exemples en montrent la richesse et la diversité régionale. Parmi les colloques, nous retiendrons : « les Moustériens Charentiens » à Brives, « Cinquantenaire de la grotte de Lascaux » à Montignac, « l'Habitat à l'âge du bronze en Europe » à Lons-le-Saunier, « Aléria et la Corse depuis l'âge du fer jusqu'au Moyen Âge », colloque couplé avec une exposition qui a circulé à Corte, à Bastia et à Ajaccio. De grandes expositions ont été montées à Strasbourg (« Archéologie de l'Alsace médiévale »), à Metz et à Nancy (« la Lorraine antique »), à Arras (« les Cultes à Arras au Bas-Empire »), à Valenciennes (« les Celtes du Nord »), à Évreux (« les Celtes en Normandie »), au Mans (« Archéologie et mémoire de la ville »), à Aix-en-Provence (« l'Église et son environnement : archéologie médiévale en Provence »), à Chambéry (« Pierres écrites »). Le métro de Lyon a été investi par une « Chronique des années de pierre ». Les alignements de Carnac et les monuments mégalithiques du golfe du Morbihan ont été aménagés pour le public. Un « chapiteau pour l'archéologie » a été dressé à Clermont-Ferrand. L'archéodrome de Beaune a présenté « l'Homme et l'Oiseau ».