Michel Dansel

Philatélie

Le timbre a-t-il un avenir ? Bien des philatélistes se posent cette étrange question, au terme d'une année plutôt riche en Premiers Jours et en Entiers de tous pays. La modernisation des PTT représente paradoxalement, en effet, un danger pour le timbre-poste. Le volume de plus en plus important du courrier transporté, les délais d'acheminement réduits et le courrier d'entreprise rendent l'affranchissement difficile avec le seul timbre. La vignette d'affranchissement-machine, le LSA (libre-service affranchissement), les MOG (machines d'oblitération aux guichets) sont autant de progrès qui rendent parfois caduque l'utilisation du timbre-poste.

On s'inquiète également des retirages, dont les chiffres de vente réels ne seront plus désormais communiqués qu'à la date de retrait, soit un an après la mise en circulation des planches, afin de décourager la spéculation... Certains philatélistes se plaignent de devoir acheter à l'aveuglette.

Nombreuses commémorations en 1985 : ONU, chemins de fer, année européenne de la musique, comète de Halley, centenaire du premier timbre de Monaco, AFP, commémoration du voyage de Patrick Baudry dans la navette, Documentation française, soutien à Solidarnosc et à la résistance afghane, télévision, centenaire du vaccin contre la rage, armistice, Année mondiale de la jeunesse. De nombreux carnets célébrités : Hugo, Mauriac, Dorgelès, Jules Romains, Sartre et Romain Rolland. Mais les deux événements philatéliques viennent de Grande-Bretagne, où le 85e anniversaire de la reine mère Elizabeth a donné lieu à une série omnibus dans tous les pays du Commonwealth et où cinq timbres magnifiques ont été émis par le Post Office, représentant Vivien Leigh, Chaplin, David Niven, Peter Sellers et Hitchcock.

En 1984, 7 000 timbres avaient été émis, pour 118 thèmes ; 1985 aura battu des records de ventes : des timbres de Russie à 252 000 F, un Australie à 700 000 F, un Suède à 3,5 millions de F. Mais le record absolu appartient à une Allemagne : 7 700 000 F.

Jérôme Hesse

Mode

Le maxi revient ! Éternel retour du balancier de la mode : 1985 a vu revenir le maxi dans les collections. Mais ce fut encore le triomphe de la robe, au printemps, des souliers plats, du blanc et du bleu et, surtout, de l'élégance. L'élégance retrouvée ? Deux écoles se sont affrontées aux présentations : celle où tout disparaît et surtout la jambe, et celle où plus rien n'est caché : poitrine, hanches, corps en général, que ce soit Montana, Valentino, Mugler, Alaïa ou Dorothée Bis, on a assisté à un duel pailleté avec Lagerfeld ou Miyake, Rykiel ou Smalto. Tendance générale des collections d'hiver 1985-1986 : le chic. L'extravagance peut-être, mais toujours chic. La laine fait un retour remarqué. Est-ce le souvenir du rude hiver 1984-85 ? Tweeds, shetlands, cardés ou peignés plaisent à Hechter, Façonnable, Cacharel, entre autres. Les dessins cachemire ont conquis châles, chemisiers, chemises pour hommes et pull-overs. Les femmes portent des pantalons fuseaux et des caleçons en jersey ; habillés, les fuseaux se portent en tissu brillant, en satin. Les bas sont en tulle et en dentelle le plus souvent noirs. Le bijou fantaisie se porte de jour comme de nuit, pas d'oreilles sans boucles, beaucoup de strass, même sur les chaussures.

Le grand événement de l'année fut la création des Oscars de la mode, en octobre. Après le Dé d'or – remis à Philippe Venet –, la Légion d'honneur d'Yves Saint-Laurent et le premier Festival international de la mode, organisé par Daniel Hechter, clôturé par un somptueux défilé de 500 mannequins sur l'avenue Foch à Paris, la cérémonie de remise des premiers oscars de la mode, à l'Opéra de Paris, a pris des allures de Festival de Cannes. Un spectacle savamment organisé et retransmis en direct à la télévision, des vedettes à volonté, une mise en scène théâtrale et un palmarès : Claude Montana, meilleure collection française 1986, Azzedine Alaïa, meilleure collection française 1985, Issey Miyake, meilleure collection étrangère 1986 et Pierre Cardin et Yves Saint-Laurent, les deux rivaux historiques réunis pour des oscars récompensant leur œuvre.