Ventes du dimanche

Pour encourager les amateurs à s'initier aux ventes du Nouveau Drouot, les commissaires-priseurs parisiens organisent désormais deux fois par an, en avril et en novembre, des ventes dominicales qui attirent des milliers de visiteurs, avec un programme très varié de tableaux modernes et contemporains, de bijoux, de fourrures, d'objets d'Extrême-Orient, de poupées, de jouets, de tapis, etc.

L'Art nouveau et l'Art déco sont restés en vedette, aussi bien pour les meubles que pour les verreries de grande qualité. Toutefois la récession s'est fait sentir sur les productions courantes de Gallé — trop longtemps surcotées — et les bronzes animaliers, où les prix ont subi un tassement à la suite de l'arrivée sur le marché de trop de copies médiocres obtenues par surmoulage à partir des œuvres originales. Secteur également en difficulté, les meubles en marqueterie xviii^e sans originalité particulière, l'archéologie, l'art islamique, les affiches, les tapis.

Au contraire l'intérêt des amateurs s'est porté, en 1983, sur de nombreuses curiosités, notamment l'art populaire, les pendules, les montres, l'argenterie, les objets de vitrine, les céramiques, les œuvres de Chine et du Japon, les meubles étrangers de haute qualité, les styles Charles X et Empire, et les styles encore plus récents.

Parmi les secteurs où la France garde une certaine prédominance, les livres, les reliures et les autographes ont donné lieu à des ventes exceptionnelles : 510 000 F pour un manuscrit de Céline, 422 000 pour un manuscrit de Cocteau et 200 000 F un manuscrit de La peste, de Camus (M^es Laurin, Guilloux, Buffetaud-Tailleur, assistés de Thierry Bodin et Christian Galantaris).

Dans le domaine de la numismatique, un nouveau secteur s'est ouvert aux amateurs de billets de banque avec plusieurs ventes à Drouot et l'ouverture, pour la première fois à Paris, d'un Salon du billet de banque et du papier monnaie organisé par l'expert numismate Alain Weil. Après la scripophilie (actions périmées), la billetophilie est née.

Autre signe des temps, des ventes à la mémoire du rock and roll ont eu lieu à Londres chez Sotheby, au cours desquelles on a adjugé (le 1^er septembre 1983) la guitare électrique et le piano de John Lennon pour 8 800 livres, ainsi que divers autographes et dessins de 2 000 à 7 000 livres. La nouvelle conception de la curiosité rend aujourd'hui caduque la notion d'antiquités, autrefois réservée aux objets de plus de cent ans d'âge.