Pour les dents antérieures, les ciments au silicate, cassants et d'une durée limitée à deux ou trois ans, sont remplacés par des composites. Ces matériaux, constitués d'une partie organique — la résine — et d'une partie minérale, résistent mieux à la compression. On peut, dans certains cas, les appliquer sans tailler la dent et en couches très minces. On commence par traiter l'émail avec un acide dilué pour créer des microporosités de surface ; puis, on le badigeonne avec une résine liquide, qui va servir de lien et imperméabiliser le fond et les bords de la cavité. Enfin, le composite est coulé dans la cavité et pénètre dans tous les micropores. La prise du composite, qui dure de 10 à 20 secondes, est déclenchée à la demande, soit par une lampe à ultraviolets, soit par la lumière naturelle. Lorsque la cavité est très profonde, les amalgames et les composites sont assez mal tolérés par la pulpe dentaire ; on emploie alors souvent comme fond de cavité des matériaux intermédiaires à base d'oxyde de zinc ou d'hydroxyde de calcium.

Prothèses

Les nouveaux composites ouvrent la voie à une méthode inédite de prophylaxie dentaire, particulièrement intéressante chez les enfants. À l'aide d'un matériau composite fluide, on traite les anfractuosités naturelles et les sillons les plus sujets à la carie sur des dents saines. Le traitement doit être renouvelé environ une fois par an, pour compenser l'usure de ce traitement.

Sur les molaires et les prémolaires, la couronne en or est toujours la meilleure solution. Il s'agit d'or spécial à 22 carats minimum, allié à du cuivre, de l'argent et du palladium. Mais la flambée des prix de l'or fait rechercher des solutions mixtes, surtout pour les bridges et les prothèses supportant plusieurs fausses dents.

Ces alliages de métaux non précieux comprennent toujours du nickel et du chrome, auxquels on ajoute, selon les cas, du fer et/ou du cobalt. L'une des techniques utilisées est le dépôt, par électrolyse, d'une très fine pellicule d'or sur la plaque en métaux non précieux. Dans le cas d'une prothèse mixte métallo-céramique, ce film d'or facilite la liaison entre la plaque métallique et la façade dentaire en céramique ou en porcelaine. La mise au point de nouveaux matériaux plus résistants permet d'envisager l'utilisation de ces prothèses mixtes même pour les molaires.

Rejet

Les prothèses fixes, ancrées dans le tissu osseux pour des implants métalliques, posent depuis 40 ans des problèmes toujours non résolus. Quel que soient le mode d'implantation (endo-osseux ou juxta-muqueux) et la réussite à court terme de l'opération, on constate dans certains cas, plusieurs mois ou plusieurs années après l'intervention, un rejet de l'implant par l'organisme : foyers inflammatoires permanents, destruction de la matière osseuse. Il s'agit peut-être de phénomènes immunitaires. L'état actuel des connaissances ne permet pas une présélection des individus pour lesquels le risque de rejet serait minime. En France, l'implantologie dentaire ne fait pas l'objet d'un enseignement officiel et n'est pas une spécialité médicale reconnue.

Avant l'âge de 3 ans, 61 % des enfants sont exempts de caries dentaires ; à 15 ans, ils ne sont plus que 2 %. La fréquence des caries et des affections gingivales pourrait être nettement abaissée par le respect de règles simples d'hygiène. C'est pourquoi, à partir de 1980, le Comité français d'éducation pour la santé met à la disposition des enseignants des classes maternelles un coffret pédagogique d'hygiène bucco-dentaire. En Grande-Bretagne, le problème est abordé d'une autre façon par le Dr Thomas Lehner, qui préconise la vaccination. Les caries sont causées par une bactérie, Streptococcus mutans ; logé dans les interstices dentaires, ce microbe transforme les matières sucrées en acides, lesquels attaquent l'émail, puis la dentine.

Au contraire de la plupart des autres bactéries pathogènes, S. mutans ne provoque pas de façon naturelle la formation d'anticorps, mais on peut l'obtenir par la vaccination. Les premiers vaccins, fabriqués à partir de la bactérie entière tuée, ont entraîné des complications cardiaques ; S. mutans, en effet, est proche d'une autre souche, responsable du rhumatisme articulaire aigu, qui peut attaquer le muscle cardiaque. Le vaccin actuel, préparé à partir d'une des protéines de la membrane cellulaire de la bactérie, fait l'objet depuis 1972 d'essais sur des singes rhésus. La fréquence des caries après vaccination chez des singes nourris d'aliments très sucrés est diminuée d'environ 70 %.

La bataille du veau aux hormones

En plein essor depuis quelques années, à l'image du consumérisme d'outre-Atlantique, un mouvement de consommateurs a fait la preuve de son pouvoir en lançant une campagne de boycottage de la viande de veau. En même temps, les réactions du public traduisent les insuffisances d'une information lacunaire qui confond des substances dont la nature chimique et le devenir dans l'organisme ne sont pas du tout les mêmes.