C'est pourtant un espoir de solution que semblait apporter le règne de Margaret Thatcher. D'abord avec un nouveau projet politique présenté le 2 juillet 1980 par Humphrey Atkins, secrétaire d'État à l'Irlande, et destiné à associer — par le jeu de la représentation proportionnelle — les catholiques au gouvernement de l'Irlande du Nord.

Le projet se heurte à la double opposition des unionistes protestants et des extrémistes de l'IRA. Margaret Thatcher relance alors la négociation vers une autre direction : elle rencontre, le 8 décembre, à Dublin, le Premier ministre d'Irlande du Sud, Charles Haughey. Pour la première fois, Londres et Dublin semblent d'accord pour jeter les bases d'une solution fédérale.

Malgré la lassitude de la population irlandaise, les violences, pourtant, ne connaissent guère de répit. Un attentat — attribué à un groupe extrémiste protestant la Main rouge — frappe le 16 janvier 1981 une des héroïnes de la révolte catholique, Bernadette Devlin, devenu Mme McAliskey, qui est grièvement blessée. Quelques jours plus tard, sir Norman Stronge et son fils — tous deux anciens députés unionistes — sont assassinés, sans doute en représailles.

Tout en poursuivant la lutte armée aussi bien contre les protestants que contre les forces britanniques, l'IRA lance une nouvelle campagne : dans les prisons cette fois.

Sacrifices

Sept détenus de la prison de Long Kesh près de Belfast entament, le 25 octobre 1980, une grève de la faim, pour protester contre l'absence de statut pour les prisonniers politiques. Ils sont bientôt rejoints dans leur mouvement par des femmes de la prison d'Armagh. Après 53 jours de jeûne, ils acceptent, le 18 décembre, de suspendre leur grève, forts, disent-ils, des promesses qu'ils ont reçues du gouvernement britannique sur une amélioration progressive de leur sort.

Celui-ci dément avoir fait la moindre concession. Les grèves de la faim reprennent le 29 janvier 1981, et, cette fois, les prisonniers vont jusqu'au bout : Bobby Sands (27 ans), que ses camarades de l'IRA ont pourtant réussi à faire élire député aux Communes grâce à une élection partielle, meurt au bout de 64 jours de jeûne. Francis Hughes, Raymond McCreesh, Patsy O'Hara meurent dans les jours qui suivent.

Le sacrifice de ces jeunes militants suscite une immense émotion dans le monde. Le Vatican délègue à Londres et à Belfast un envoyé spécial, le père John Maggee, l'un des secrétaires particuliers du pape, mais il ne réussit à convaincre ni les détenus de cesser leur jeûne ni le gouvernement britannique de faire des concessions. Là encore, Margaret Thatcher reste intransigeante : les combattants de l'IRA sont des terroristes, leurs crimes sont de droit commun et leur régime ne saurait être différent de celui des criminels ordinaires.

Une fois de plus, les catholiques irlandais se rassemblent autour de leurs martyrs. Et la guerre continue.

L'explosion de Brixton

Les 11 et 12 avril 1981, le quartier populaire de Brixton, au sud de Londres, est ravagé par des émeutes, les plus violentes que la Grande-Bretagne ait connues depuis la guerre. Des centaines de blessés, des dizaines de magasins détruits, des autobus et des voitures incendiés. Pendant deux nuits, les émeutiers se battent derrière des barricades contre les forces de police, à coup de cocktail Molotov et de pavés. Ce sont pour la plupart de jeunes émigrés noirs, réduits au chômage et qu'une maladresse policière jette tout à coup dans la révolte violente. Pour la plupart des journaux britanniques, il s'agit moins cette fois d'émeutes raciales que d'un drame du chômage.

Le Times change de mains

Nouvelle épreuve pour le Times : le groupe Thomson, propriétaire du titre depuis 1966, décide à l'automne de vendre le prestigieux quotidien ainsi que ses suppléments et le journal du dimanche Sunday Times. La nouvelle suscite une vive inquiétude, qui s'amplifie lorsque, le 12 février 1981, le nom de l'acquéreur est enfin connu : il s'agit du magnat de la presse populaire Rupert Murdoch, Australien d'origine, qui possède déjà The Sun et News of the World. Le nouveau propriétaire parvient à conclure un accord avec les syndicats sur la modernisation de l'entreprise et donne à la rédaction des deux grands journaux londoniens suffisamment de garanties pour en préserver l'audience.

Grèce

Athènes. 9 440 000. 72. 0,7 %.
Économie. PIB (77) : 2 824. Productions (77) : A 15 + I 28 + S 57. Énerg (76) : 2 250. CE (77) : 10 %.
Transports. (*77) : 1 623 M pass./km, 855 Mt/km. (77) : 618 800 + 276 100.  : 33 956 000 tjb. (77) : 3 507 M pass./km.
Information. (75) : 106 quotidiens. (76) : *2 750 000. (76) : *1 165 000. (77) : 2 320 000.
Santé. (76) : 19 340. Mté inf. (77) : 20,3.
Éducation. (75). Prim. : 937 123. Sec. et techn. : 678 163. Sup. : 111 435.
Armée.  : 181 500.
Institutions. République instaurée après le référendum du 8 décembre 1974, qui confirme la déchéance du roi Constantin XIII. Constitution du 11 juin 1975. Président de la République : Constantin Caramanlis, élu le 5 mai 1980. Premier ministre : Georges Rallis.

Retour aux alliances traditionnelles

Deux événements ont marqué la vie politique grecque : le retour de la Grèce au sein de la structure militaire de l'OTAN et son entrée dans le Marché commun.