Les risques liés au vent et à l'activité sismique augmentent avec la hauteur de la tour qui supporte la chaudière, et cette hauteur elle-même augmente avec la surface du champ d'héliostats.

Aussi certains spécialistes estiment-ils que l'avenir des centrales solaires à miroirs sera mieux assuré par des systèmes plus modestes, dans lesquels chaque capteur disposera de sa propre chaudière.

La décision d'implanter une installation de ce type en Corse a été prise fin 1978 : mise au point par la société Bertin en collaboration avec le CEA, elle aura une puissance de 300 KW. La compétitivité des centrales solaires thermiques reste tributaire de l'abaissement du prix des miroirs. Les études menées en 1978-79 évaluent le prix du kilowatt solaire installé à au moins le double du nucléaire.

Photopiles

La conversion directe de la lumière solaire en courant électrique (effet photovoltaïque) a d'abord été un luxe réservé aux engins spatiaux. Depuis 1975, le prix des photopiles s'est fortement abaissé grâce à la mise au point de matériaux semi-conducteurs moins coûteux que le silicium monocristallin et à de nouveaux procédés de découpage des matériaux.

À Toulouse, au début de décembre 1978, dans le cadre d'une rencontre entre industriels et chercheurs organisée par le CNRS, le CNES et le COMES, on a fait le point des derniers progrès apportés à la conversion photovoltaïque, non seulement pour les semi-conducteurs eux-mêmes, mais pour l'ensemble des composants (supports, moyens de régulation, batteries de stockage).

Le laboratoire d'automatique et d'analyse des systèmes présente un procédé, baptisé Sophocle, qui accroît le rendement des photopiles en concentrant le rayonnement solaire par des lentilles de Fresnel. Pour promouvoir au niveau industriel la fabrication des photopiles solaires, le COMES garantit à la Radiotechnique, filiale française du groupe Philips, l'achat de 30 % de sa production de 1979 par des sociétés françaises. Le COMES finance également l'équipement solaire de l'hôtel de San, au Mali, par l'installation d'un ensemble de photopiles d'une puissance totale de plus de 10 KW.

L'électricité photovoltaïque n'a pas encore atteint le seuil compétitif dans les pays industrialisés, mais, pour des sites isolés dans les pays en voie de développement, des installations photovoltaïques d'une centaine de kilowatts peuvent déjà concurrencer les générateurs à moteurs Diesel.

Maréthermie

Reprenant les tentatives menées entre les deux guerres mondiales par Georges Claude, le CNEXO charge, à la fin de 1978, deux sociétés d'étudier la construction, près de Tahiti, d'une centrale électrique de quelques mégawatts utilisant la différence entre la température de surface de l'océan et les eaux profondes.

L'une d'elles — le groupe CGE — travaillera sur un projet d'usine flottante, dite à circuit ouvert, dans laquelle l'eau de surface, vaporisée à 25 °C sous une pression de trois centièmes d'atmosphère, actionne une turbine, puis se condense dans un échangeur où circule l'eau froide tirée des profondeurs. L'eau douce recueillie après condensation constitue un sous-produit utile dans une région tropicale.

L'autre projet — établi par le groupe Empain - Schneider - Creusot - Loire — est une centrale à terre à circuit fermé, le fluide de travail étant l'ammoniac ou le fréon chauffé par l'eau de surface. Le rendement de telles machines thermiques (où la différence entre la source chaude et la source froide n'est que d'une vingtaine de degrés) reste très faible, et les dépenses d'investissement sont considérables. Mais, ensuite, les dépenses de fonctionnement sont minimes et la source d'énergie gratuite et illimitée.

Vagues

Deux pays, le Royaume-Uni et le Japon, dotés par la géographie de plusieurs milliers de kilomètres de côtes, expérimentent des procédés de domestication de l'énergie des vagues. Sur le seul littoral nord-ouest de l'Écosse, la puissance moyenne dissipée par les flots est de 70 à 80 W par mètre de front. Pour l'ensemble des côtes britanniques, on l'évalue à 120 000 MW, soit près du double de la puissance installée des centrales électriques anglaises. Le 23 novembre 1978, la première conférence sur l'énergie des vagues, réunie près de Londres, a pris connaissance d'une dizaine de projets, dont quelques-uns en cours d'essais.