Au large de l'île de Wight, sir Christopher Cockerell, déjà connu comme inventeur de l'hovercraft, a installé un système de caissons flottants qui épouse le contour des lames : les déplacements angulaires actionnent une pompe qui alimente une turbine. Sur le loch Ness, le monstre légendaire est remplacé par des canards, tubes cylindriques inventés par le professeur Stephen Salter, auxquels les vagues impriment un mouvement de rotation qui est transmis à une pompe hydraulique. À l'université de Lancaster, le professeur Samuel French expérimente un projet de membranes flexibles entourant une poche d'air à l'intérieur de laquelle la pression varie au gré des vagues.

Biomasse

En 1973, la DGRST créait le comité VEDA (Valorisation énergétique des déchets agricoles), groupant des experts de l'INRA, du ministère de l'Industrie et de sociétés privées. Les 13 et 14 mars 1979, au cours de deux journées d'études, le VEDA, parvenu à la fin de son mandat, fait le bilan de ses travaux. Les pays industriels, au cours du xxe siècle, ont progressivement abandonné le carbone végétal renouvelable au profit du carbone fossile. La crise énergétique appelle un retour partiel au carbone renouvelable, avec la mise en œuvre de technologies nouvelles. Les matières premières de cette industrie sont les déchets végétaux actuellement non utilisés (ou mal valorisés) de l'agriculture, de la production forestière et des industries d'aval : bois, paille, déjections animales.

Les procédés à mettre en œuvre, outre la simple combustion, sont la pyrolyse (distillation, gazéification) et la digestion par des micro-organismes anaérobies. Les produits finis comprennent notamment les alcools (éthylique ou méthylique), l'acétone, la créosote et le méthane. La production de méthane (semblable au gaz naturel de la mer du Nord et du Sahara) à partir du fumier est largement répandue en Inde et en Chine.

Selon Philippe Chartier, de l'INRA, la transformation complète des déchets agricoles couvrirait les besoins énergétiques de l'agriculture française. On peut envisager soit des installations de petite taille décentralisées, comme en Asie, soit de véritables centrales comme celle qui, en Oklahoma, produit chaque jour 45 000 m3 de gaz à partir des déchets de 75 000 têtes de bétail.

Les espoirs soulevés par ce qu'on appelle l'exploitation de la biomasse, ou l'énergie verte, suscitent mondialement une floraison de travaux sur la fermentation méthanique, susceptible de produire soit du gaz, soit des combustibles liquides (méthanol) pouvant entrer jusqu'à concurrence de 20 % dans les carburants pour automobiles sans exiger de modification mécanique.

En France, l'INRA et le laboratoire de chimie bactérienne du CNES à Marseille ont isolé en culture pure les souches bactériennes méthanogènes et étudient leur interaction avec les autres micro-organismes dans l'ensemencement naturel des digesteurs.

Informatique

L'évolution du matériel révèle les contraintes nées de son utilisation

De nombreux observateurs pouvaient, il y a encore quelque temps, considérer l'évolution de l'informatique comme linéaire et y trouver une certaine logique. Mais le monde de l'informatique a plusieurs dimensions : les schémas classiques ne suffisent plus à en rendre compte.

Erreurs

Poussés par l'évolution du matériel vers le petit bon marché, tous les constructeurs ont axé leur offensive commerciale en direction des petites et moyennes entreprises largement sous-équipées. Pour convaincre cette nouvelle clientèle, totalement novice en la matière, les constructeurs ont dû parallèlement conduire une entreprise de démystification de l'informatique. Associant un peu rapidement les réductions de prix et de volume du matériel à un accroissement de la facilité d'emploi, ils s'attachent à donner de l'informatique l'image d'une technique à la portée de tous.

Ainsi en est-on arrivé à remplacer une erreur par une autre. La première avait consisté, pour imposer l'informatique à ses débuts, à en faire une affaire de spécialistes de haut niveau. En dépit de ses nombreuses maladies de jeunesse, elle en a tiré un énorme prestige. Or, c'est justement ce dernier qui, par son côté intimidant, fait aujourd'hui obstacle à une plus large diffusion de l'informatique. Mais de là à dire que celle-ci est devenue un jeu d'enfant pour l'entreprise, il y a un intervalle trop vite franchi.