C'est encore le Soleil que l'on invoque dans une vieille hypothèse récemment remise à neuf : les périodes glaciaires terrestres correspondraient à une diminution momentanée de l'énergie solaire reçue. Vers 1930, l'astronome yougoslave Milankovitch liait les grandes fluctuations climatiques à celles des grands cycles de l'activité solaire. L'hypothèse a été récemment reprise et raffinée. Une certaine corrélation est effectivement apparue entre les derniers minima de l'insolation, il y a 30 000 et 70 000 ans, et les maxima de la dernière glaciation. Mais le minimum il y a 110 000 ans tombe en plein interglaciaire. Notons qu'ici le froid solaire est lié aux glaciations. C'était l'inverse dans l'hypothèse précédente !

Volcans

Un troisième groupe d'hypothèses fait intervenir le volcanisme, grand projecteur de poussières dans l'atmosphère. Il faut lui trouver une périodicité. On a cru y parvenir en liant la fréquence des éruptions aux marées terrestres : l'attraction de la Lune et du Soleil ne se fait pas sentir seulement sur les océans. Les marées terrestres, correspondant à une certaine déformation de la croûte, doivent avoir des répercussions sur le volcanisme. Or, elles semblent périodiques. L'étude de l'orbite lunaire montre une grande période d'environ 179 ans. Selon quatre chercheurs américains, 13 % des variations climatiques à 60° de latitude nord pourraient s'expliquer de cette façon.

On peut aussi rechercher une périodicité dans les mouvements mêmes de la Terre : dans les variations de l'orbite terrestre, par exemple, où l'on relève plusieurs cycles. Par la précession des équinoxes, l'axe terrestre décrit une sorte de cône et se retrouve dans la même position par rapport au Soleil tous les 21 000 ans. L'obliquité de l'écliptique (le plan dessiné par l'orbite terrestre autour du Soleil) suit un cycle de 40 000 ans. Enfin, l'excentricité même de l'orbite (sa forme plus ou moins circulaire) varie selon un cycle qui doit avoir de 90 000 à 100 000 ans.

Ce qui est en jeu, ici, ce n'est pas la quantité totale de la chaleur reçue, mais sa répartition suivant les latitudes. Or les périodes glaciaires correspondent à des différences très accusées entre latitudes élevées et latitudes basses, contrastant avec une égalité beaucoup plus grande le reste du temps.

Continents

Enfin, le climat peut être modifié par l'évolution géologique. Une des dernières hypothèses proposées se réfère à la dérive des continents. Depuis 200 millions d'années, il y a eu une vaste fragmentation des masses continentales ainsi qu'une tendance presque générale (l'Antarctique étant une exception) à une dérive vers le nord : cela n'a pas été sans modifier notamment l'albedo (la proportion du rayonnement solaire réfléchie par la surface terrestre) et le poids relatif des influences maritimes et continentales. Une simulation de ces changements et de leurs effets a été entreprise à l'université Columbia : on a reconstitué la température de 512 points de la surface terrestre à cinq époques depuis 200 MA jusqu'à nos jours. Les résultats montrent une corrélation assez frappante avec l'évolution climatique globale : une décroissance de la température moyenne de l'hémisphère nord, particulièrement prononcée aux latitudes élevées.

Une combinaison de toutes ces hypothèses et un raffinement des recherches donneront peut-être un jour la clé de l'histoire des climats.

La dioxine ne serait pas responsable de malformations chez le nouveau né

La menace la plus grave que faisait redouter la contamination de la population de Seveso (Journal de l'année 1976-77) par un gaz contenant de la dioxine, à savoir l'effet tératogène de ce toxique chez les femmes enceintes, ne s'est pas réalisée.

Le taux des avortements spontanés après l'accident du 10 juillet 1976 n'a pas été modifié chez les femmes enceintes du village ; il a oscillé, d'août 1976 à décembre 1977, entre 13,10 et 11 (le taux d'avortement est calculé par rapport aux naissances), contre 14,68 en Lombardie, où il n'y pas eu, pendant la même période considérée, d'intoxication semblable.

Embryons

Trente femmes de Seveso, enceintes au moment de l'accident, ont demandé à subir un avortement thérapeutique « de précaution ». Le professeur Gropp (de Lubeck) a examiné les embryons recueillis. Il n'a trouvé aucune malformation macroscopique ni microscopique. L'étude des cellules n'a pas révélé d'altérations chromosomiques.