Le 3 mars 1977, à l'issue d'un vote des ouvriers du Livre, les conclusions du rapport Mottin (rendu public le 22 février 1977) sont repoussées par 82,48 % des suffrages exprimés.

Le 7 juin, le tribunal administratif de Paris annule l'autorisation de licenciement de 233 ouvriers prononcée en juin 1975 par le ministre du Travail, Michel Durafour.

Accord-cadre

Après six mois de négociations, un accord-cadre est conclu, le mercredi 7 juillet 1976 (jusqu'au 31 décembre 1978), avec le Syndicat de la presse parisienne permettant la modernisation des entreprises et la révision des annexes techniques. Aucune embauche ne devra avoir lieu dans les entreprises de presse parisienne tant que le conflit du Parisien libéré n'aura pas fait l'objet d'un règlement négocié. Le dégagement d'effectifs fera l'objet d'accords paritaires entre chaque entreprise et le Comité intersyndical CGT du Livre parisien.

L'Assemblée nationale adopte le 24 novembre, et le Sénat le 13 décembre, le projet de fiscalité de la presse. Le nouveau taux de TVA est fixé à 2,1 % pour les quotidiens et les publications assimilées et à 4 % pour les autres publications. Cette nouvelle législation n'est pas sans poser de difficiles problèmes à un certain nombre d'hebdomadaires d'information.

Liberté

En cette année où les élections municipales marquent fortement la vie politique, de nombreuses entorses à la liberté d'expression sont relevées çà et là. C'est, d'abord, un réquisitoire de la gauche qui est formulé par le Comité pour le respect du droit à l'information radiotélévisée, présidé par Edmonde Charles-Roux. Le parti communiste décide le boycott d'Europe 1. À l'autre bout de l'échiquier politique, les députés RPR accusent le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux de faire pression sur les moyens d'information. Le mécontentement venant de deux pôles opposés serait donc plutôt rassurant, si quelques conflits déplaisants n'éclataient pas : à FR 3 Alsace, où un journaliste est interdit d'antenne pour ses convictions politiques ; à l'AFP et à RTL, où l'intersyndicale des journalistes dénonce des pressions.

L'arrivée de Jean-Pierre Elkabach à la direction de l'information d'Antenne 2 provoque un certain émoi. 12 journalistes sont remis à la disposition du P-DG Marcel Jullian, Jean Lanzi, rédacteur en chef, et Paul Lefevre, éditorialiste et chroniqueur judiciaire, manifestent leur désaccord avec Jean-Pierre Elkabach.

Bilan

D'après un rapport de Marc Delmotte, président du Conseil supérieur des messageries de presse, président du conseil de gérance des NMPP, la presse française compte actuellement 15 000 titres, dont 156 quotidiens, 1 250 hebdomadaires, 500 mensuels, 9 000 trimestriels et autres ; le tirage global est de 7 milliards d'exemplaires par an, dont 3,8 milliards pour les quotidiens ; le chiffre d'affaires s'élève à 12 milliards de F, dont 8 proviennent de la vente.

Ces chiffres pourraient paraître réconfortants, surtout en une année où les nouveaux titres se multiplient et où plusieurs titres (l'Aurore, Sud-Ouest, le Dauphiné libéré, Nord littoral, le Monde...) fêtent la parution de leurs 10 000e numéro. Record largement battu par le Progrès de Lyon qui publie, lui, son numéro 40 000.

Mais l'optimisme de ce bilan ne peut qu'être sérieusement tempéré, lorsqu'on lit cette appréciation du Syndicat national des journalistes : « Jamais la situation de l'information en France n'a été aussi dramatique. »

Procès

Dans la litanie des affaires de justice, trois faits méritent de rester dans les annales : une ordonnance de non-lieu est rendue dans l'affaire des écoutes du Canard enchaîné. Elle provoque étonnement et indignation. France-Soir est condamné à 1 500 F d'amende et 1 F de dommages et intérêts pour diffamation envers... Jean-Charles Willoquet, une vedette de la cour d'assises ! Enfin, M. Dassault réclame la confortable somme de 100 millions de dommages et intérêts au Point pour intention de nuire, préjudice moral et commercial.

Étranger

La conférence ministérielle des pays non alignés décide, le 13 juillet à New Delhi, la constitution d'un pool des agences de presse. Celui-ci est créé le 2 août 1976, lors du 6e Sommet des pays non alignés qui se tient à Colombo. Regroupant une quarantaine d'agences nationales, il a pour but de mettre fin, dans le domaine de l'information, « à une situation de dépendance et de domination, dans laquelle la plupart des pays sont réduits à recevoir passivement une information insuffisante, déformée et entachée de préjugés ».