Le nouveau projet Haby est condamné avec la même vigueur par les partis et organisations de gauche : un défilé rassemble à Paris, fin mai, quelques dizaines de milliers de manifestants.

Une cascade de réformes depuis 1959

Depuis trente ans les tentatives se succèdent pour rajeunir et moderniser notre système d'enseignement. Le plan Langevin-Wallon, au lendemain de la Libération – qui ne sera pas appliqué –, a inspiré la plupart des projets de réforme ; on trouvera ci-dessous les principales étapes de la transformation du système scolaire.

Secondaire

1959 : réforme Berthoin. Le terme de la scolarité obligatoire est fixé à seize ans. Création d'un cycle d'observation, correspondant aux classes de 6e et 5e. À l'issue de ce cycle, l'enseignement court est dispensé dans les collèges (collèges d'enseignement général, héritiers des cours complémentaires, collèges d'enseignement technique, issus des centres d'apprentissage) et l'enseignement long dans les lycées (classiques, modernes ou techniques).

1963 : réforme Fouchet. La durée du cycle d'observation est portée à quatre ans, de la classe de 6e à la classe de 3e. L'enseignement est donné dans de nouveaux établissements, les collèges d'enseignement secondaire, qui comprennent trois sections : lycée (type CEG), classes de transition, puis classes pratiques.

1965 : le deuxième cycle, remanié, est soit long (trois voies : littéraire, scientifique, technique), soit court (CET).

1973 : plan Fontanet. La réforme élaborée par Joseph Fontanet n'est pas votée par le Parlement, en raison de la mort de Georges Pompidou (Journal de l'année 1973-74). L'organisation des classes de 4e et de 3e reste au centre des préoccupations : en application de la loi de 1971 sur l'enseignement technique, les classes pratiques sont remplacées par des classes préprofessionnelles de niveau (ouvertes aux élèves de 14 ans) et des classes préparatoires à l'apprentissage (ouvertes aux élèves de 15 ans, puis de 14 ans, après le vote de la loi Royer en 1973, Journal de l'année 1973-74).

Baccalauréat

Le régime traditionnel établi en 1927 (baccalauréat en deux parties, épreuves écrites et orales, sessions de rattrapage en septembre) est modifié à plusieurs reprises :

1959 : suppression des épreuves orales (sauf pour les langues vivantes) ; création d'une session en février, en remplacement de celle de septembre ;

1960 : suppression de la session de février ; institution d'un examen oral de contrôle pour les candidats qui ont obtenu entre 7 et 10 ;

1962 : transformation de la première partie du baccalauréat en examen probatoire ;

1968 : suppression de l'examen probatoire et rétablissement de la session de septembre pour la deuxième partie ;

1969 : rétablissement partiel (sous la forme d'une épreuve anticipée de français) de la première partie ; suppression de la session de septembre ; retour à un oral de rattrapage.

Supérieur

1966 : la réforme Fouchet remplace l'année propédeutique par un premier cycle de deux ans conduisant au DUEL ou au DUES (diplômes universitaires d'études littéraires ou scientifiques) ; un deuxième cycle mène à la maîtrise, un troisième au doctorat. Création des instituts universitaires de technologie.

1968 : la loi d'orientation élaborée par Edgar Faure assure l'autonomie des universités.

1973 : les DEUG (diplômes d'études universitaires générales) remplacent les DUEL et DUES.

Les études juridiques et médicales ont subi, elles aussi, des transformations.

Droit : création d'une quatrième année en 1954, d'une licence de sciences économiques en 1959, de diplômes d'études juridiques ou économiques générales en 1962-1963.

Médecine : création des centres hospitalo-universitaires en 1960 et suppression du PCB (année préparatoire) ; il est rétabli en 1969 sous la forme d'un certificat préparatoire aux études médicales ; réorganisation des études en 1969 ; institution d'une sélection au terme de la première année en 1972-73.

Début de solution à la crise de l'emploi des auxiliaires

Le problème des auxiliaires, dans l'enseignement du premier et du second degré, est, à la rentrée 1974, le principal détonateur du mécontentement syndical. En effet, beaucoup de ces enseignants non titulaires ne retrouvent pas de postes.