Le choléra continue d'exister. Pour les dix premiers mois de 1973, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 57 000 cas, dont 51 000 en Asie, mais le mal se déplace vers l'Afrique, l'Europe et même l'Amérique : un cas a été signalé au Texas, alors que le dernier cas aux États-Unis remontait à 1911.

L'éradication du choléra exigerait surtout l'élévation du niveau de vie dans les zones où il existe à l'état endémique (Inde, Indonésie, Bornéo, Philippines, Thaïlande, Viêt-nam, certaines régions d'Afrique) et l'assainissement des pays les plus défavorisés. L'OMS a déconseillé la vaccination (en mai 1973) en raison de son peu d'efficacité. Elle ne protège qu'un individu vacciné sur deux. Mais, à cet effet relatif de prévention, elle joint une grande valeur psychologique (comme on l'a vu en Italie) quand une population est menacée de panique.

Depuis quelques années, les spécialistes préconisent la prise de substances chimiques (sulforméthoxine, intetrix) qui assurent une couverture prophylactique suffisante en cas d'épidémie. Quant au traitement, il permet de guérir rapidement la plupart des malades, s'il est entrepris à temps.

La contraception « nouvelle vague »

Les méthodes contraceptives sont entrées dans les mœurs de certains pays. D'autres se montrent plus réservés ; en France, 18 % seulement des femmes en âge de procréer utilisent la pilule. Aux États-Unis, le pourcentage est au moins double. La vulgarisation des méthodes contraceptives a entraîné les spécialistes à perfectionner, à simplifier aussi, les moyens mis à la disposition des femmes... et des hommes.

Une réunion, tenue à Paris en novembre 1973, a apporté des précisions sur le futur profil de la contraception.

L'avènement des pilules faiblement dosées pour une efficacité quasi totale représente un progrès décisif.

Selon le Dr Henri Rozenbaum, « ces nouvelles associations œstro-progestatives constituent très certainement la dernière forme de pilule utilisable, tout au moins dans la conception classique que nous nous faisons actuellement de l'inhibition de l'ovulation ».

Compte tenu de l'expérience acquise, 8 sur 10 des accidents imputables à la pilule sont prévisibles, donc évitables. La pilule est inoffensive si elle ne croise pas ses effets avec un autre facteur de risque, qui peut être décelé lors de l'examen préalable à toute utilisation.

Les spécialistes continuent d'étudier trois modes de contraception qui pourraient remplacer la prise quotidienne de la pilule chez les couples désireux de s'en affranchir, après avoir donné à leur famille une dimension qu'ils estiment définitive :
– constituée d'œstrogènes à fortes doses, la pilule du lendemain est d'une constante efficacité, à la condition d'avoir été prise moins de cinq jours après le rapport éventuellement fécondant. À partir du sixième jour qui suit une fécondation, elle est totalement inopérante. Il n'est pas question actuellement d'en faire une méthode régulière de contraception, en raison même de l'importance de la dose d'œstrogènes qu'elle comporte : elle n'est qu'une « aide d'urgence » ;
– la pilule mensuelle a été essayée chez plusieurs milliers de femmes. L'OMS est réservée : « Malgré le ton généralement favorable des rapports ayant trait à cette méthode de contraception, les données sont trop restreintes pour permettre des recommandations définitives » ;
– l'injection intramusculaire de 150 mg d'AMPR (acétate de medroxyprogestérone retard) a été testée sur 14 000 femmes, avec un succès comparable à celui des contraceptifs oraux classiques. Un essai avec deux piqûres annuelles dosées plus fortement a donné de moins bons résultats.

Stérilets

Ces deux techniques hormonales à effet prolongé pourraient-elles être plus efficaces que les deux plus récents stérilets utilisés ? Le stérilet en cuivre a pour lui sa petite taille, qui rend la mise en place indolore ; il est bien toléré, l'expulsion est rare, l'efficacité – moindre que celle de la pilule – est néanmoins supérieure à celle des stérilets classiques. C'est probablement le cuivre, diffusé à raison de 10 mg par an, qui s'oppose à l'implantation de l'œuf. Le stérilet de cuivre doit être changé tous les deux ans.