Les trouvailles les plus étonnantes ont été faites à Calico, en Californie du Sud. Leakey, R. et E. Simpson et T. Clements y ont découvert des pierres cassées sous plusieurs mètres d'alluvions. Selon la stratigraphie, l'âge du niveau où ces pierres sont disposées serait antérieur à la dernière glaciation. Il aurait donc plus de 70 000 ans. Diverses estimations vont de 30 000 à 120 000 ans. Selon certains, il ne faut pas exclure un âge de 500 000 ans.

Reste à savoir s'il s'agit bien de pierres taillées, c'est-à-dire façonnées par des hommes. Sur ce point les opinions sont très partagées. Certains spécialistes français de l'outillage préhistorique ont vu ce matériel et affirment qu'il s'y trouve effectivement des formes que seule une action humaine peut expliquer. Si le fait est admis, il faudra reculer de façon considérable l'apparition des premiers hommes dans le Nouveau Monde. Comme l'a écrit le préhistorien américain C. Vance Haynes Jr. à la fin de 1969 ; « Nous sommes peut-être sur le seuil d'une nouvelle percée concernant l'ancienneté de l'homme en Amérique ».

L'écriture de l'Indus peut-être déchiffrée

Quatre chercheurs finlandais ont mis en circulation un petit livret d'une centaine de pages, à l'usage des spécialistes, sur le déchiffrement des inscriptions proto-dravidiennes de la civilisation de l'Indus. Ils y exposent à la fois leur méthode et les résultats auxquels ils ont abouti.

Le bassin de l'Indus a connu une civilisation évoluée à une époque très ancienne : entre 2500 et 1800 av. J.-C, approximativement. Cette civilisation a produit une écriture, très difficile à déchiffrer en raison du petit nombre de textes connus et de leur brièveté. Le total des documents n'atteint pas 2 000, et le texte le plus long ne dépasse pas 20 signes. En général, les inscriptions, sur des sceaux ou de petites tablettes, n'ont pas plus de 5 signes. Quant au nombre total des signes, leurs estimations varient de 300 à 400.

Lecture et ordinateur

Les chercheurs finlandais — Asko et Simo Parpola, Seppo Koskenniemi, Pentti Aalto — ont supposé que les gens de l'Indus parlaient un langage proto-dravidien, une forme ancestrale des nombreuses longues dravidiennes existant actuellement dans le sud de la péninsule indienne. Cette hypothèse avait déjà été soutenue auparavant. Elle rencontre de plus en plus de défenseurs et se trouve appuyée par plusieurs indices.

On peut avoir une idée de ce proto-dravidien en comparant les nombreux langages actuels. Il existe un dictionnaire étymologique des langues dravidiennes, publié en 1961. Il fut un des piliers de la tentative des quatre chercheurs.

L'autre pilier a été la mise en ordre, le classement des signes, des séquences et groupes de signes. L'ordinateur de l'Institut Scandinave d'études asiatiques, à Copenhague, a rendu l'opération possible. On a pu ainsi trouver des signes qui montrent de grandes affinités les uns pour les autres.

Le peigne et la femme

Le déchiffrement put être réussi, selon l'équipe finlandaise, en partant des signes qui représentaient un objet reconnaissable, et en faisant des recherches sur les noms donnés à cet objet dans le dictionnaire étymologique des langues dravidiennes. Exemple des clefs découvertes : un signe représentant un peigne, dont les opérations préliminaires par ordinateur avaient montré qu'il occupait souvent, dans les séquences, la même place que le signe représentant un homme. Ce pouvait être le signe de la femme. Le dictionnaire montre que peigne se dit pentika dans plusieurs langues dravidiennes, et que, dans un nombre de langues encore plus grand, femme se dit penti. Selon le procédé du rébus, le signe du peigne pouvait donc bien avoir été écrit pour signifier penti, c'est-à-dire femme.

Par le même procédé, il a été possible de dégager le sens de plusieurs signes : ceux du prêtre et du grand prêtre, par exemple, ceux aussi qui pouvaient désigner les cas datif et génitif, et le pluriel.

Rapprochements douteux

Devant cette tentative, les réactions sont diverses. Si des gens comme John Chadwick, un des déchiffreurs de l'écriture mycénienne linéaire B, ont applaudi à l'ingéniosité de cette méthode, les spécialistes des langues dravidiennes et de la civilisation indienne se montrent beaucoup moins enthousiastes. Un des auteurs du dictionnaire consulté par les quatre Finlandais, le professeur Burrow, conteste la validité de la plupart des rapprochements, de la plupart des références pêchées dans ce dictionnaire.