Les musées de Paris

La majeure partie des expositions organisées par les musées de la capitale ont été consacrées aux voies diverses de l'art moderne et contemporain.

Au rez-de-chaussée du pavillon de Flore rénové, le Louvre offre désormais, de Houdon à Carpeaux, le panorama de cent ans de sculpture française, tandis que le premier étage, réservé à la peinture espagnole, nous révèle la Fondation des Trinitaires, de Carreno de Miranda, entré en 1964 dans les collections nationales, et que le deuxième étage abrite une centaine de pastels du XVII^e au XIX^e siècle provenant du cabinet des dessins.

Des figurines néolithiques de Cernavoda aux mitres épiscopales du XVIII^e siècle, le Petit Palais a dévoilé, en une exposition sobre et didactique, les plus beaux trésors de l'Art roumain. Idoles de Moigrad, phalères d'Ostrovul Mare, casques d'Agighiol ou de Cotzofanechti, rython de Poroïna, épées à double tranchant, fibules délicates, l'or et l'argent participent à toutes les manifestations de l'amour et de la mort, aux orgies princières et aux festins liturgiques à travers les influences russes et les splendeurs byzantines.

Après avoir montré qu'au Népal, hommes et dieux, sacré et profane, vivent d'une vie quotidienne et inséparable, dans une présentation qui mettait plus l'accent sur le milieu naturel que sur l'originalité esthétique, le musée de l'Homme s'est attaché à dépouiller de son contexte ethnographique les Œuvres africaines nouvelles, principalement des peintres et sculpteurs du Club Mbari, animé par Duro Ladino et Suzanne Wenger. Cuivres martelés d'Asiru Clatunde, sacrifices cérémoniels et expressionnistes de Jacob Afobali, peintures sur verre du Nigerian Pop, linogravures d'Hezbon Owiti donnent une interprétation nouvelle des thèmes les plus actuels de l'art occidental.

Sur les murs du musée Cernuschi alternent œuvres traditionnelles d'un graphisme discret et compositions agressives, éclatantes d'acier et de coulées acryliques : soixante Japonais d'avant-garde du Japan Art Festival témoignent de la capacité d'assimilation de leur pays non seulement dans le domaine industriel, mais aussi dans l'univers de l'art. Alors que l'Europe et les États-Unis avouent leur penchant pour l'abstraction et la retenue du zen, les artistes japonais accueillent toutes les outrances techniques de l'Occident : surréalistes comme Kitayama et Ishiguro, pops à la manière de Kono et de Fukazawa, cinétistes comme Hayashi et Nahara pratiquent avec sérieux et méthode un art fait d'humour et d'ironie.

De l'angoisse de Van Gogh et de Munch à la piété tumultueuse de Rouault, le musée national d'Art moderne a révélé les principales incarnations de l'Expressionnisme européen, s'attardant principalement à la fougue des autodidactes de la Brücke et aux recherches des peintres du Blaue Reiter rassemblés autour de Kandinsky, puis aux artistes révélés par Herwarth Walden, directeur du Sturm.

Au musée d'Art moderne de la ville de Paris, l'ARC, animée par Pierre Gaudibert, poursuit avec succès ses expériences : après avoir fait en quatre-vingt-douze toiles le bilan de quinze années d'expériences de Crémonini, de la solidité d'un monde naturel à l'incertitude du domaine quotidien et manufacturé, quatre expositions simultanées permettent de confronter quatre démarches parallèles de la peinture contemporaine : l'art pauvre engagé du grec Vlassis Caniaris, l'art conceptuel du Japonais Arakawa, le surréalisme fantastique du Yougoslave Velickovic, le passage de l'art concret à l'art optique de l'Allemand Fruhtrunk.