En politique étrangère, la Finlande, soucieuse de sa neutralité et de l'équilibre des influences, proteste contre l'éventualité d'une réduction des effectifs de l'armée américaine stationnée en Europe. Elle accorde toutefois sa préférence à l'URSS pour l'installation d'une centrale nucléaire qui sera mise en service en 1976.

Pour ce qui est de la communauté économique des pays nordiques — NORDEK —, le président Kekkonen prend un certain recul et préconise que les quatre futurs associés devraient préalablement se lier avec la CEE.

La diplomatie finlandaise, déjà à l'honneur avec les conférences sur la limitation des armements stratégiques (SALT) tenues à Helsinki du 17 novembre au 22 décembre 1969, s'emploie activement à lancer une conférence sur la sécurité européenne.

Grande-Bretagne

55 283 000. 226. 0,6 %.
Économie. PNB (67) 1 977. Production (67) : A 3 % + I 46 % + S 51 %. Énerg. (67) : 5 003. C.E. (67) : 13 %.
Transports. (*67) : 29 111 M pass./km, 22 253 M t/km. (*67) : 10 678 600 + 1 821 700.  : 21 921 000 tjb. (*67) : 14 691 354 000 pass./km.
Information. (66) : 106 quotidiens ; tirage global : 26 700 000. (67) : 17 493 000. (67) : 14 463 000. (67) : 1 756 500 fauteuils ; fréquentation : 265 M. (67) : 12 008 000.
Santé (66). 63 106. Mté inf. (67) : *18,8.
Éducation (65). Prim. : 4 620 262. Sec. et techn. : 4 468 016. Sup. : 231 641.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution : charte de 1215, complétée par plusieurs lois fondamentales. Souverain : Elisabeth II ; succède à son père George VI, décédé en 1952. Premier ministre : Edward Heath.

Surprenant succès des conservateurs

L'année avait été morne. À peine avait-on remarqué — et non sans scepticisme — que, pour la première fois, Harold Wilson avait largement tenu ses promesses : budget en équilibre, balance commerciale favorable, balance des paiements excédentaire au-delà des prévisions. Si de tels résultats n'avaient été précédés de six ans d'erreurs, de déceptions et de désillusions, on aurait pu parler d'un miracle anglais comme on avait parlé d'un miracle allemand ou italien.

Mais au printemps 1970, ce rétablissement n'avait plus rien de miraculeux. Tout juste y voyait-on un solide argument pour prédire une tranquille victoire travailliste aux élections du 18 juin. Le Premier ministre, en provoquant un mois plus tôt la dissolution du Parlement, semblait avoir fait un pari facile. Tout paraissait concourir à son succès : le bilan de sa gestion, la remontée de sa popularité, le moment choisi, la pâleur de ses adversaires.

Le coup de théâtre du 18 juin

Et puis, dans la nuit du 18 au 19 juin, c'est le coup de théâtre : les conservateurs l'emportent, contrairement à toutes les prévisions. Ils l'emportent confortablement : 33 sièges de majorité. Faisant fi des pronostics, des arguments de la presse et des jugements des observateurs, les Anglais choisissent Heath contre Wilson, donnant ainsi au monde une démonstration assez réconfortante de la vitalité de leur démocratie.

Surpris mais non décontenancés, les observateurs s'aperçoivent que tous les arguments qu'ils avaient avancés depuis quatre semaines pour annoncer Wilson gagnant pouvaient se retourner en faveur de son adversaire.

La bataille de chiffres à laquelle on avait assisté pendant la campagne électorale avait en apparence tourné à l'avantage des travaillistes. Leur palmarès était impressionnant : 606 millions de livres d'excédent pour la balance des paiements, soit le double de ce qui avait été promis au Fonds monétaire international en juin 1969 ; rentrée massive de capitaux depuis le début de l'année (1 350 millions de livres) ; remboursement de près de la moitié des dettes extérieures à moyen et long terme ; réserve de change considérable (1 153 millions de livres) ; excédent de la balance commerciale pendant tout l'hiver.

Bref, le gouvernement se présentait devant la nation ayant rétabli le crédit du pays et rempli les caisses de l'État.

Le revers de la médaille, on n'y prêtait guère attention. Mais il a finalement été plus important que l'étalage de chiffres qui, au fond, ne se traduisaient pas dans la vie quotidienne, bien au contraire. Le rétablissement de la situation financière avait, depuis des années, exigé des sacrifices que ne pouvait compenser la satisfaction des gnomes de Zurich ou des experts du Marché commun : limitation de la consommation, resserrement du crédit, accroissement de la fiscalité, à quoi s'ajoutaient la montée du coût de la vie et la baisse corrélative du pouvoir d'achat. Tout cela n'était pas accablant, mais donnait à l'existence de l'Anglais moyen quelque chose de parcimonieux et d'étriqué qui tranchait sur l'opulence facile d'autres pays européens. Le scrutin du 18 juin est ainsi un réflexe de lassitude.