Des problèmes économiques ont surgi qui expliquent la prudence du parti roumain. Dans les industries chimiques ou alimentaires, dans l'agriculture surtout les résultats n'ont pas été satisfaisants. Les changements de titulaires à la tête des ministères de l'Industrie et du Bâtiment ainsi que de l'Agriculture ne sont sans doute pas sans rapport avec les échecs enregistrés.

Et la nature s'en mêle, elle aussi. Fin mai, des inondations catastrophiques ravagent la Roumanie. « Même la guerre n'avait pas causé de tels dégâts », écrit le journal Scinteia. Les bilans parlent de 200 morts, de 265 000 sans-abri, de 900 000 ha sous les eaux. Derrière ces chiffres se dessine le grave danger d'une remise en cause de tous les objectifs économiques.

Visite de Nixon

La politique étrangère continue de suivre son cours indépendant, mais prudent. Si l'invitation faite à Nixon de se rendre à Bucarest s'apparente un peu à un coup de dés, elle semble néanmoins avoir été soigneusement calculée en fonction des possibles réactions soviétiques. Au début, elles sont franchement mauvaises. Brejnev, Kossyguine et Podgorny annulent la visite qu'ils devaient effectuer en juillet en Roumanie. Mais au fur et à mesure que se rapproche l'échéance de la visite du président américain, l'URSS semble se faire une raison. Simple irritation contenue qui perce dans un article des Izvestia prédisant à Nixon « un échec très spectaculaire ». Ce sera pourtant un succès très spectaculaire. Le 2 août 1969, des centaines de milliers de Roumains enthousiastes acclament dans les rues de Bucarest Richard Nixon et Nicolae Ceausescu. Mais un communiqué d'une banalité rassurante viendra atténuer un peu l'amertume des Russes.

Compensations à Moscou

À Bucarest, on comprend qu'il faut à Moscou quelques compensations pour digérer la pilule Nixon. On cesse donc de parler de la Tchécoslovaquie. Mais on ne fera pas de concessions sur les manœuvres de troupes du pacte de Varsovie, auxquelles le territoire roumain reste interdit. Elle s'offre d'ailleurs le luxe de défier les Soviétiques en décidant d'élever sa représentation en Israël au rang d'ambassade. Pour faire pencher l'autre plateau de la balance, les Roumains prendront l'initiative d'envoyer Corneliu Manescu, leur ministre des Affaires étrangères, à Prague (8 avril 1970), signe que pour eux l'affaire tchécoslovaque est close à défaut d'être oubliée.

Pourtant, le départ subit de N. Ceausescu pour Moscou, le 18 mai 1970, crée un malaise dans le pays. Le retour de la délégation roumaine, après un séjour de vingt-quatre heures seulement dans la capitale soviétique, ne dissipe pas entièrement l'inquiétude, malgré la publication d'un communiqué rassurant. À Bucarest, on ne peut s'empêcher de rapprocher ce voyage inopiné du refus roumain de participer aux activités de la nouvelle banque d'investissements, qui introduit le principe de la supranationalité dans le fonctionnement du Comecon. On s'y souvient aussi que le nouveau traité d'amitié soviéto-roumain n'est pas encore signé.

C'est dans le cadre de cette politique d'indépendance que Nicolae Ceausescu se rend en voyage officiel à Paris, du 15 au 18 juin.

Saint-Marin

18 000. 297. 1,4 %.
Information. (67) : *3 000. (67) : 1 900. (66) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 0,22 M. (67) : 1 802.
Santé (66). 24.
Éducation (66). Prim. : 1 388. Sec. et techn. : 740.
Institutions. République indépendante. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

1 000. 2 273.
Information. (60) : 1 quotidien ; tirage : 280 000.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini), élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Jean Villot.

Suède

7 968 000. 18. 0,9 %.
Économie. PNB (67) 3 041. Production (67) : A 6 % + I 46 % + S 48 %. Énerg. (67) : 4 787. C.E. (67) : 19 %.
Transports. (*67) : M pass./km, 13 581 M t/km. (*67) : 1 967 000 + 148 900.  : 4 865 000 tjb. (*67) : 1 825 017 000 pass./km.
Information. (67) : 116 quotidiens ; tirage global : 4 047 000. (67) : 2 928 000. (67) : 226 800. (66) : fréquentation : 35,4 M. (67) : 3 757 495.
Santé (66). 8 840. Mté inf. (67) : 12,9.
Éducation (66). Prim. : 622 336. Sec. et techn. : 609 944. Sup. : 84 262.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1809, complétée par des lois fondamentales. Souverain : Gustaf VI Adolf ; succède à Gustaf V. Premier ministre : Olof Palme.

Échéance pour palme : les élections

Un événement important marque l'année politique : la désignation du successeur de Tage Erlander, qui prend sa retraite après vingt-cinq ans à la tête du parti social-démocrate et du gouvernement. Olof Palme, candidat sans concurrent, est élu à l'unanimité par le congrès du parti, le 3 octobre 1969. L'ancien secrétaire d'Erlander affirme sa volonté de poursuivre la politique de son prédécesseur, en l'approfondissant.