oreillons (suite)
Signes cliniques
Ils sont dominés par l’atteinte parotidienne ; l’incubation dure de 18 à 21 jours. L’invasion est marquée par une fébricule, des douleurs aux oreilles avec une rougeur de l’orifice du canal de Sténon, efférent de la parotide (visible dans la bouche, à la face interne des joues).
À la phase d’état dominent habituellement les signes de parotidite : la douleur siège en avant de l’oreille vers laquelle elle diffuse ; la tuméfaction parotidienne atteint les deux côtés du visage, refoulant le lobe de l’oreille ; le bombement donne au visage un aspect caractéristique. Peu douloureuse, la tuméfaction, ferme et élastique, s’accompagne d’une fièvre modérée et de maux de tête.
L’évolution est favorable, avec régression des signes cliniques en une dizaine de jours.
Complications des oreillons
Localisations glandulaires
• L’orchite (localisation testiculaire) est fréquente ; elle est annoncée par une reprise thermique, une douleur au scrotum irradiant vers la cuisse. L’examen montre une tuméfaction scrotale rouge et très douloureuse. L’orchite, qui s’observe seulement après la puberté, peut se bilatéraliser. L’évolution est bénigne, mais l’atrophie testiculaire est possible, avec un risque de stérilité en cas d’atteinte bilatérale. Mais cette évolution est exceptionnelle.
• La pancréatite est rare ; elle est marquée par de la fièvre, des douleurs abdominales et des troubles du métabolisme glucidique.
• L’ovarite, la mammite et la thyroïdite sont très rares.
Localisations neuroméningées
• La méningite ourlienne est très fréquente et parfois muette cliniquement. La ponction lombaire, devant un syndrome méningé, montre un liquide céphalo-rachidien clair, avec augmentation de l’albumine et du nombre des lymphocytes. L’évolution est favorable en quelques jours.
• L’encéphalite est rare ; elle est caractérisée par des troubles de conscience, des convulsions, le coma.
• Des atteintes de la moelle épinière et des racines des nerfs peuvent s’observer. L’atteinte du nerf auditif peut être responsable d’une surdité.
Autres complications
Des manifestations cardiaques, rénales ou hépatiques peuvent être attribuées au virus ourlien.
Le diagnostic
Le diagnostic de la forme habituelle, avec parotidite, est facile à établir. Il est plus délicat dans les localisations extra-parotidiennes isolées.
La baisse des leucocytes, l’augmentation de l’amylasémie peuvent l’orienter.
Le virus peut être recherché dans la salive, le liquide céphalo-rachidien, le sang par inoculation sur des cultures cellulaires.
Des réactions sérologiques peuvent également être utilisées.
Traitement
Il est indispensable d’observer le repos jusqu’à la guérison complète, surtout après la puberté. L’aspirine peut être employée à doses modérées. Les anti-inflammatoires sont utiles en cas d’orchite.
Prévention des oreillons
La loi prescrit l’isolement et l’éviction scolaire pendant la période où l’enfant est contagieux. Cette mesure ne peut pas enrayer l’épidémie en raison de l’extrême contagiosité de la maladie.
Des gammaglobulines peuvent être utilisées pour prévenir les oreillons chez les sujets fragiles.
La vaccination est possible : il existe un vaccin inactivé (deux injections à un mois d’intervalle) et un vaccin vivant atténué (deux prises). Dans les deux cas, il faut effectuer un rappel un an plus tard.
P. V.