Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

oreille (suite)

• Les affections du nerf auditif.
1. Les infections méningées ou encéphaliques d’origine virale (oreillons, zona) ou bactérienne (pneumocoques surtout) peuvent loucher le nerf auditif et entraîner une surdité ou des vertiges. La méningite tuberculeuse constitue une cause d’atteinte de la VIIIe paire des nerfs crâniens en dehors de l’atteinte toxique thérapeutique (streptomycine).
2. Les tumeurs du nerf auditif sont essentiellement représentées par le neurinome de l’acoustique. Cette tumeur bénigne se développe dans le conduit auditif interne et comprime le nerf facial à ce niveau. Elle peut s’extérioriser dans l’espace pontocérébelleux et entraîner une compression du tronc cérébral, avec hypertension intracrânienne. Le diagnostic peut être suspecté par l’existence d’une surdité de perception unilatérale associée à une hypoexcitabilité labyrinthique aux épreuves caloriques et affirmé par la radiographie du conduit auditif interne et par son opacification. L’absence de pénétration du liquide iodé dans le conduit constitue la présomption d’une tumeur à ce niveau. L’intervention chirurgicale doit être réalisée rapidement, avant développement de la tumeur. L’ablation sacrifie, bien entendu, le nerf intéressé et peut se faire à travers le labyrinthe, la fosse temporale ou après résection d’une partie du cervelet.

Les autres tumeurs sont plus rares (méningiome, gliome, glioblastome). En dehors des difficultés opératoires, le pronostic dépend de la nature bénigne ou maligne de la tumeur.

Embryologie de l’oreille

Les trois feuillets élémentaires qui constituent l’embryon participent à la formation de l’oreille. L’ectoblaste fournit le labyrinthe membraneux et le revêtement cutané de l’oreille externe. L’entoblaste, ou feuillet interne, est à l’origine de la trompe d’Eustache et de la muqueuse tapissant les cavités tympaniques de l’oreille moyenne. Le feuillet intermédiaire, ou mésoblaste, donne la capsule osseuse du labyrinthe, les osselets, leurs muscles et les cartilages de l’oreille externe.

L’oreille interne

• Labyrinthe membraneux
La placode auditive apparaît chez l’embryon humain dès la 3e semaine. Elle se transforme en cupule, puis en fossette, pour aboutir vers le 25e jour à une vésicule arrondie qui augmente rapidement de volume et se modifie. À son extrémité apparaît l’évagination, ébauche du canal endolymphatique, tandis que s’individualisent la poche utriculaire et la poche cochléo-sacculaire. La poche utriculaire donne naissance à trois évaginations, situées à angle droit les unes par rapport aux autres et qui constituent l’ébauche des canaux semi-circulaires.

L’extrémité antéro-inférieure de la poche cochléo-sacculaire s’allonge et s’enroule pour former la cochlée. Au 70e jour, le labyrinthe a acquis sa forme définitive. Sa croissance se poursuivra jusqu’au milieu de la gestation.

• La capsule otique
Elle se constitue à partir du mésenchyme qui entoure le labyrinthe membraneux par condensation progressive du tissu conjonctif autour de la vésicule.

Le mésenchyme passe d’abord par un stade précartilagineux, puis par un stade cartilagineux, qui constitue la capsule otique, dont le développement se poursuit jusqu’à ce que le labyrinthe membraneux ait effectué sa croissance maximale.

L’oreille moyenne et l’oreille externe

Elles dérivent d’une partie de l’appareil branchial située sur la face latérale de l’extrémité céphalique du jeune embryon. L’appareil branchial est représenté par quatre saillies en arcs branchiaux séparés par une fente branchiale. Le premier arc est armé d’un squelette cartilagineux, ou cartilage de Meckel, qui donne le marteau et l’enclume. Ces osselets sont calcifiés vers le 6e mois.

Le deuxième arc participe à la formation de l’étrier aux dépens du cartilage de Reichert. L’ossification de cet osselet débute vers le 4e mois et se termine vers le 6e mois.

• Pneumatisation
La pneumatisation des cavités de l’oreille moyenne s’effectue progressivement : l’atrium et l’attique se développent de la 10e à la 30e semaine. L’antre commence à se développer vers la fin du 6e mois et est à moitié prématuré au cours du 8e mois.

Les premières cellules mastoïdiennes apparaissent vers la même époque, et la prématuration de la mastoïde se poursuivra ensuite pendant l’enfance.

Le conduit auditif externe et le pavillon se développent aux dépens de la première fente branchiale et du revêtement externe du premier et du deuxième arc. Le pavillon est d’abord représenté par des bourgeons, ou colluculi. Le bourrelet vertical qui le remplace dans les aplasies est l’expression de son absence de développement.

J. T.

➙ Audiométrie / Audition / Équilibration / Oto-rhino-laryngologie / Surdité.

 J. Piquet, Oto-rhino-laryngologie pratique, t. II : Maladies de l’oreille (Heures de France, 1955). / M. Aubry et P. Pialoux, Maladies de l’oreille interne et oto-neurologie (Masson, 1958). / G. E. Shambaugh, Surgery of the Ear (Philadelphie, 1959 ; 2e éd., 1967). / S. Ivrato et coll., Submicroscopic Structure of the Inner Ear (Oxford, 1967). / G. F. Greiner, C. Conraux, M. Collard et coll., Vestibulométrie clinique (Doin, 1969).

oreillons

Maladie infectieuse, contagieuse et épidémique, conférant une immunité durable.



Introduction

Sa symptomalologie commune, dominée par un gonflement des glandes parotides (en avant des oreilles ; d’où son nom), est très classique, et son évolution bénigne.

Les oreillons sont dus à un myxovirus, que le malade transmet par voie aérienne durant les huit jours précédant les signes cliniques et les dix premiers jours de la maladie. Le virus se développe dans les cellules respiratoires, puis, par voie sanguine, diffuse, avec un tropisme glandulaire et neuroméningé.

Les oreillons sont exceptionnels chez le nourrisson, du fait de l’immunité maternelle. Ils sont fréquents à l’âge scolaire et pendant le service militaire, très rares après cinquante ans. Ils surviennent par petites épidémies, favorisées par la grande fréquence des formes inapparentes, qui sont aussi contagieuses que la forme typique.