Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aquarelle (suite)

 K. Toda, Japanese Scroll Painting (Chicago, 1935). / H. Lemaître, le Paysage anglais à l’aquarelle (Bordas, 1955). / F. Daulte, l’Aquarelle en France au xxe s. (Bibliothèque des arts, 1968) ; l’Aquarelle française au xixe s. (Bibliothèque des arts, 1969). / P. Huisman, l’Aquarelle française au xviiie s. (Bibliothèque des arts, 1968). / W. Koschatzky, Das Aquarell, Entwicklung, Technik, Eigenart (Vienne-Munich, 1969). / E. Reep, The Content of Watercolor (New York, 1969).

aquatique

Se dit des milieux remplis ou gorgés d’eau, des organismes vivant dans l’eau ou indissociables du milieu aquatique, et, plus généralement, de tous les objets liés ou se rapportant à l’eau.


Le terme s’oppose à terrestre. Certains organismes amphibies sont à la fois terrestres et aquatiques.


Les milieux aquatiques

Un milieu aquatique est un milieu dans lequel l’eau joue, par sa présence, le rôle majeur de support de vie et d’environnement. Bien que le sens commun fasse une différence entre eaux marines (océaniques) et eaux continentales, eaux courantes et eaux stagnantes ou dormantes, tous les intermédiaires existent entre les unes et les autres ; leurs qualités sont analogues au regard de la vie.

L’unité du milieu aquatique est d’ordre fonctionnel. De fait, de nombreux milieux peuvent être reconnus d’après le rôle prépondérant que joue un ou plusieurs facteurs physiques (ou biologiques) : la mer est caractérisée par sa salinité et sa pérennité, les lacs et les étangs par leur origine et leur évolution dans le temps, les fleuves, les rivières et les torrents par leur courant, les lagunes par leurs variations rapides de caractères, les marais par leur aspect de milieu intermédiaire entre terre et eau, les eaux souterraines, les eaux de ruissellement et les sources par leur dynamique propre.

Dans plusieurs de ces milieux se différencie une zonation qui permet de distinguer dans les milieux aquatiques dormants une zone pélagique, une zone littorale et une zone profonde (voire abyssale), et dans les milieux aquatiques courants une zone à écoulement turbulent et une zone à écoulement de type laminaire.

Les eaux courantes et les eaux continentales dormantes s’opposent, par la discontinuité de leur répartition à la surface du globe, aux eaux de la nappe phréatique et aux eaux marines, qui assurent par une continuité relative une large possibilité de répartition aux organismes qui les peuplent.


Les êtres aquatiques

Tous les êtres vivants ont besoin d’eau pour vivre. Certains ne peuvent vivre que dans l’eau, soit parce qu’ils y sont adaptés du point de vue de toutes leurs fonctions vitales, soit parce qu’ils y trouvent des conditions favorables d’existence au moins une partie de leur vie.

Du point de vue des échanges avec l’extérieur, on distingue ainsi les animaux qui respirent grâce à l’oxygène dissous dans l’eau (à raison de quelques milligrammes par litre, soit en moyenne 0,001 p. 100) de ceux qui, vivant dans ce milieu, respirent l’air (où l’oxygène est présent à raison de 21 p. 100). Ces derniers sont des organismes aériens qui se sont réadaptés au milieu aquatique soit en raison de leurs exigences nutritives, soit du point de vue de leur métabolisme d’activité. (V. amphibiose.)

Les végétaux aquatiques sont, eux aussi, de plusieurs types, mais tous ont en commun les pigments chlorophylliens qui assurent leur croissance par photosynthèse. On ne les trouvera donc que là où la lumière pénètre suffisamment pour la permettre, c’est-à-dire dans les couches supérieures des eaux dormantes et près de la surface dans les eaux à courant rapide. Certains sont unicellulaires (beaucoup d’Algues), vivent en colonies ou s’associent en cœnobes ; d’autres sont véritablement pluricellulaires, strictement aquatiques (des Algues, des Phanérogames), aquatiles (partiellement immergés) ou palustres (liés à l’eau, mais ne vivant pas essentiellement dans l’eau).


La vie aquatique

Les deux caractéristiques primordiales du milieu aquatique sont une forte inertie du point de vue calorifique et la possibilité de dissoudre à une dose élevée un grand nombre de composés minéraux et organiques, gazeux, liquides ou solides.

De plus, l’eau, à la surface du globe, reçoit le rayonnement incident d’origine solaire, le filtre et l’absorbe sélectivement. À quelques mètres de profondeur dans les lacs et les mers, seuls pénètrent les rayons de courte longueur d’onde.

La vie aquatique est inéluctablement liée à deux gaz : l’oxygène et le gaz carbonique.

L’oxygène, indispensable à la respiration des animaux, est aussi un produit (de déchet) de la photosynthèse. Sa solubilité dépend de la température, et sa présence des possibilités d’échanges avec l’atmosphère et de l’importance des phénomènes réducteurs liés au développement des organismes (Bactéries, animaux). Dans les eaux de surface, la photosynthèse allie son action à celle des vents et des courants pour donner aux eaux le caractère d’eaux très oxygénées (eaux souvent saturées en oxygène dissous), tandis que les eaux de profondeur, isolées, sont progressivement désoxygénées par la respiration des animaux, et plus encore par les fermentations et les minéralisations d’origine bactérienne de la matière organique qui s’y accumule.

Comparée à la vie aérienne, la vie aquatique a la particularité d’être plus intimement liée au carbone sous ses formes dissoutes. Le gaz carbonique, dont le coefficient de solubilité dans l’eau est de 1, réagit avec de nombreux sels et constitue ainsi des bicarbonates et des carbonates, dont certains sont insolubles (le carbonate de calcium par exemple). Transféré dans les cycles biologiques par la photosynthèse, il constitue une part importante de la matière vivante soit sous forme de composés organiques (hydrates de carbone, protéines), soit sous forme de composés minéraux (tests des Mollusques, incrustations d’Algues ou de parois chitineuses des Arthropodes, etc.). Il se dépose sous forme de calcaire au fond des eaux, de maërl dans les zones littorales de certains lacs et constitue une part essentielle des tourbes, surtout sous forme de cellulose. Il s’accumule parfois en quantités importantes sous forme de « gaz à l’eau » (associé au méthane, produit de réduction des composés organiques) dans certains marais et au fond de lacs (comme le lac Kivu en Afrique).