Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

météorologie (suite)

• La pollution* de l’air et des eaux. La pollution de l’air résulte de sources naturelles (activités volcaniques et poussières lancées dans l’atmosphère au cours des éruptions) et de sources artificielles (la combustion du charbon, du pétrole et du gaz représente la principale source artificielle de polluants atmosphériques). Les polluants menacent directement les organismes vivants, mais ils altèrent aussi le milieu, en particulier par des possibilités de modification du temps et des climats (intervention sur les bilans radiatifs). Ainsi, la météorologie se préoccupe des concentrations de polluants atmosphériques (climats urbains) et aussi des pollutions de l’atmosphère globale (effets de l’augmentation du taux d’anhydride carbonique dans l’air). C’est pourquoi on établit actuellement, dans le cadre de la Veille météorologique mondiale, un réseau de stations chargées de mesurer la pollution de l’air, avec l’implantation de stations régionales et de stations de base. Les premières doivent être installées assez loin des sources locales de pollution pour échapper à leurs fluctuations. Les secondes, implantées dans des régions vierges de tout foyer polluant, fournissent des tendances valables pour la pollution de l’air à l’échelle du globe. Quant à la pollution des eaux, elle intéresse l’O. M. M. en accord avec d’autres organismes internationaux.

• Les variations climatiques. Elles font l’objet de recherches très approfondies de la part des services météorologiques, et aussi des universités. Le grand problème est celui de leur mécanisme et du sens de leur évolution. Pour le résoudre, on s’oriente vers l’étude de l’évolution des bilans radiatifs par modifications du rayonnement solaire ou de la composition de l’atmosphère et aussi vers l’étude du dynamisme interne du système atmosphère-océans-glaciers. En somme, on recherche actuellement les causes de variations naturelles du temps et du climat, en même temps que la définition du point d’une évolution (certains savants pensent que nous sommes à l’orée d’un nouvel âge glaciaire). Cela est capital si l’on songe que le sens de la transformation naturelle de l’atmosphère et de ses effets peut modifier considérablement, dans un avenir pas tellement lointain, l’assiette même de notre civilisation. La tâche pour les météorologues est extrêmement ardue. Elle se trouve cependant encore compliquée du fait que l’homme devient lui-même un facteur de modification du climat, non seulement à l’échelle locale (climats urbains) ou régionale (régions industrielles), mais aussi à l’échelle générale. Les réacteurs d’avions libèrent de la vapeur d’eau dans la haute troposphère et dans la stratosphère ; ils participent aussi à la modification de la teneur en ozone stratosphérique. Si l’on ajoute à cela la libération par l’homme dans l’atmosphère de grandes masses de CO2, on aboutit à la transformation possible des conditions de l’équilibre radiatif (la vapeur d’eau, l’ozone et le gaz carbonique interviennent, en effet, sur les bilans radiatifs). L’homme, facteur majeur de transformation des climats, voilà un fait nouveau. Les chercheurs tentent actuellement de mettre au point des modèles atmosphériques globaux et d’y introduire des paramètres de perturbation (y compris ceux qui résultent de l’action humaine). Ainsi, ils espèrent, en constatant les effets produits, saisir le sens des variations climatiques du futur. Quelques résultats paraissent avoir été obtenus.


Conclusion

La météorologie étudie un milieu naturel et son évolution : l’atmosphère. Elle le fait pour le compte de l’homme, qui est lui-même un facteur involontaire (pollution) de l’évolution de cette nature. Mais il est aussi un facteur volontaire de transformations. En ce sens, il ne s’adresse, jusqu’ici, qu’au temps. Il est certain que dans la mesure où il voudra intervenir sur les climats, il se retrouvera face aux inconnues d’un milieu atmosphérique dont l’évolution générale n’est pas encore contrôlable.

P. P.

➙ Atmosphère / Circulation atmosphérique / Climatologie.

 A. Viaut, la Météorologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1943 ; 10e éd., 1973). / B. W. Atkinson, The Weather Business (Londres, 1968 ; trad. fr. la Météorologie, Larousse, 1970). / F. W. Cole, Introduction to Meteorology (New York, 1970). / R. W. Longley, Elements of Meteorology (New York, 1970). / Analyse sommaire des activités de l’organisation météorologique mondiale relatives au milieu humain (O. M. M., Genève, 1970). / P. R. Crowe, Concepts in Climatology (Londres, 1971). / J. P. Triplet et G. Roche, Météorologie générale (École de la météorologie, 1971). / La Météorologie et ses relations avec le milieu humain (O. M. M., Genève, 1971). / P. Devuyst, Comprendre, interpréter, appliquer la météorologie (Eyrolles, 1972). / C. Févrot et G. Leroux, la Météorologie (Éd. techniques et scientifiques fr., 1975).
Voir aussi climat.

méthodisme

Mouvement de réveil évangélique né dans l’Église anglicane au xviiie s.


L’édit de tolérance, promulgué en 1689 pour l’Angleterre et l’Écosse par Guillaume III d’Orange et qui accordait aux protestants une large liberté de conscience, avait donné le signal d’un profond engourdissement spirituel et moral. Aussi bien dans l’Église officielle que chez les puritains, plus rigoristes, on assistait au développement d’un mépris aristocratique, d’une indifférence bourgeoise et d’une grossièreté populaire à l’égard des principes et de la pratique chrétiens. Après les grands combats des xve et xvie s., tout semblait condamné à s’enliser dans un irrésistible assoupissement. Le déisme, le rationalisme, l’esprit franc-maçon s’infiltraient partout ; des tendances ésotériques prenaient ici et là le pas sur la foi nourrie de la substance biblique.

Le réveil méthodiste met un terme à cette dégénérescence : sous l’influence d’un missionnaire de la communauté des « frères moraves » du comte Nikolaus Ludwig von Zinzendorf (1700-1760), quelques jeunes théologiens, déjà membres d’un petit cénacle pratiquant l’ascèse mystique et connu à Oxford sous le nom de « Club des saints », sont convertis. John Wesley (1703-1791), son frère Charles (1707-1788) et George Whitefield (1714-1770), désignés comme « méthodistes » par leurs camarades d’études vers 1729, à cause de leur façon méthodique de pratiquer et de renouveler leur piété introvertie, reçoivent le choc du message luthérien de la justification par la foi. C’est, en effet, au retour d’un long et pénible voyage en Géorgie, le 24 mai 1738 à 20 h 45, que John, écoutant la lecture de la préface de Luther à l’Epître aux Romains « sent qu’il met sa confiance dans le Christ, et dans le Christ seul pour son salut ». Il reçoit l’assurance qu’il a été arraché à « la loi du péché et de la mort » ; comme Luther après l’illumination, il va soudain être capable de développer une activité formidable. Et d’abord ses amis et lui commencent à prêcher, utilisant les chaires de l’Église anglicane, dont ils sont et resteront toujours membres.