Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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météorologie (suite)

Le traitement et la diffusion des renseignements sont inséparables de leur moisson. Le tout est coordonné par l’Organisation météorologique mondiale dans le cadre de la Veille météorologique mondiale (V. M. M.). Cette Veille représente un système mondial de surveillance de l’atmosphère qui implique 8 500 stations terrestres servies, des stations automatiques, 5 500 navires marchands sélectionnés, plusieurs navires météorologiques et des satellites. Le traitement et la diffusion des renseignements bénéficient largement de l’informatique, des télécommunications et de la mise en place de modèles numériques.


Ses buts


Les buts immédiats

Au premier rang, il faut placer la prévision du temps. La prévision peut être considérée comme étant le fondement même de la météorologie, car elle implique la connaissance aussi parfaite que possible de la structure de l’atmosphère et de son dynamisme. C’est une entreprise ardue étant donné la complexité du milieu auquel elle se réfère. L’amélioration de la prévision passe donc par la connaissance de plus en plus intime des lois du temps. Le pronostic achoppe sur la durée et sur l’espace. Plus le temps d’échéance de la prévision est long, plus grand est le danger d’erreur ; il en est de même, dans la mesure où le pronostic se veut plus localisé, dans l’espace. On peut penser qu’il sera sans doute impossible d’obtenir une image rigoureuse des événements à venir, à échéance moyenne ou longue, en un point géographique précis. C’est que les facteurs entrant en jeu, leur nature et le sens de leur intervention sont, dans le détail, fort difficiles à définir. Cependant, il est possible d’espérer des résultats qui pourront être spectaculaires à échelle plus vaste. C’est en ce sens qu’intervient le Programme de recherche sur l’atmosphère globale (GARP). Prolonger l’échéance des prévisions des deux ou trois jours actuels à dix jours et davantage est théoriquement concevable. Mais cette amélioration dépend, en même temps que du progrès des observations, d’une meilleure connaissance du comportement de l’atmosphère. Le GARP, aménagé en commun par l’O. M. M. et le Conseil international des unions scientifiques, a pour but de tester la validité des hypothèses suivantes : l’atmosphère est un système déterminé et cohérent ; l’approfondissement des mécanismes de ce système peut être atteint par des recherches théoriques devant aboutir à la mise en place de modèles mathématiques. La réaction de ces modèles à l’introduction de certains paramètres doit permettre de prévoir l’évolution de l’atmosphère réelle, donc d’améliorer la prévision.

La prévision du temps est caractéristique de la société moderne en tant que corollaire de la mobilité des hommes du fait de leurs affaires et de leurs loisirs, et c’est aussi un moyen de protection des populations menacées. Dans les pays où des phénomènes météorologiques dévastateurs peuvent se produire (cyclones tropicaux notamment), les services météorologiques mettent sur pied, pendant une partie de l’année, des moyens d’observation et de diffusion puissants (radars, avions, satellites) qui sauvent à chaque crise des centaines de vies humaines par les mesures de sécurité qu’ils permettent de prendre (Antilles et sud des États-Unis par exemple).

À un échelon qui n’est plus celui de l’ensemble d’une population, la prévision météorologique peut demeurer fondamentale. Il en est ainsi à propos de l’aviation (de nombreuses stations météorologiques sont d’ailleurs attachées aux aérodromes). La sécurité d’un vol est assurée par la connaissance qu’a le pilote de la situation atmosphérique et de son évolution, du lieu et de l’heure du décollage au lieu et à l’heure de l’atterrissage. Certes, avec les avions à réaction, les altitudes de vol font pénétrer dans les zones calmes ou relativement calmes de l’atmosphère ; par ailleurs, les délais de transport sont plus faibles, du fait des plus grandes vitesses, qu’il y a vingt ans, de sorte que le temps évolue moins le long des parcours. Il ne faut pas oublier cependant que les vols s’allongent et que décollages et atterrissages exigent d’autant plus d’attention que les engins sont plus lourds, et le rendement des réacteurs est capital au cours de ces manœuvres. Les déplacements de bateaux, bien qu’avec des modalités différentes, requièrent également la protection météorologique.

À côté de la prévision du temps, la météorologie assure d’innombrables services. La météorologie agricole se préoccupe des effets de l’atmosphère sur les cultures. Elle s’attache plus spécialement à prévoir les temps dangereux pour les plantes (gels, coups de chaleur, sécheresse) ou pour le déroulement des récoltes. En Australie, les services météorologiques s’intéressent aux rythmes de poussées de sécheresse sur les marges agricoles semi-arides du désert central. Ils se préoccupent aussi des feux de brousse, favorisés par les étés secs des États du Sud et la sécheresse hivernale extrême de la partie tropicale du continent. La météorologie médicale, qui se sépare mal de la climatologie médicale, cherche à connaître les effets du climat, du temps, ou de certaines de leurs composantes, sur l’organisme humain. Les activités majeures de la société moderne font également appel à la météorologie : travaux publics pour les routes, industries pétrolières, planification des installations industrielles, qualité des eaux (eaux continentales et océans), production du gaz et de l’électricité (l’un des problèmes essentiels de l’E. D. F. est de prévoir les apports d’eau dans les barrages afin d’harmoniser la production hydro-électrique avec celle des centrales thermiques).


Les perspectives plus lointaines

Les services météorologiques aident les hommes à mieux prévoir le temps et à en tenir compte dans leurs agissements quotidiens. Mais ils se préoccupent aussi, d’une façon plus générale, de l’évolution de leur environnement (intervention de l’O. M. M.).