Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

médicament (suite)

Procédés physico-chimiques

Ils consistent à administrer le médicament sous forme d’une combinaison avec une molécule possédant la propriété « retard ». On a ainsi utilisé des solvants gras (pénicilline) dont la résorption au lieu d’injection est très lente. On utilise également des sels cristallisés en suspension huileuse, la solution dans un corps de masse moléculaire élevé (polyvidone), la combinaison avec la procaïne (pénicilline).


Procédés galéniques

Les comprimés d’implantation, ou pellets, sont des médicaments solides qu’on introduit sous la peau après incision. Ils sont utilisés en général pour l’administration d’hormones, et leur action a une durée d’environ un mois.

Les gélules et les comprimés « retard » sont des poudres constituées de grains non enrobés à délitage immédiat et de grains à différents enrobages dont le délitage s’échelonne dans le temps. Ils comprennent :
— les comprimés à couches multiples concentriques à délitage progressif ;
— les comprimés à matrice inerte, où le principe est incorporé à une masse peu hydrophile et libéré sous l’action progressive des sucs digestifs ;
— les adsorbats, ou résinats, où le principe actif est adsorbé sur résine et libéré progressivement dans l’économie par échange d’ion.

R. D.

➙ Alcaloïdes / Antibiotiques / Homéopathie / Hormone / Pharmacie / Santé / Stéroïdes / Thérapeutique / Vitamines.

 Pharmacopée française (constituée par les éditions successives du Codex) [Masson, 1884, 1908, 1927, 1937 ; Ordre national des pharmaciens, 1949, 1965, 1972]. / P. Lebeau et G. Courtois, Traité de pharmacie chimique (Masson, 1929 ; 2 vol.). / Index nominum (Société suisse de pharmacie, Zurich, 1930 ; nouv. éd., 1971). / A. Goris et A. Liot, Pharmacie galénique (Masson, 1938 ; nouv. éd., 1949, 2 vol.). / E. Perrot, Matières premières usuelles du règne végétal (Masson, 1943-44 ; 2 vol.). / H. Harant, les Médicaments usuels (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; 4e éd., 1972). / F. Dorvault, l’Officine (Vigot, 1948 ; 2 vol.). / J. H. Burn, Drugs, Medicine and Man (New York, 1962). / R. Fabre et G. Dillemann, Histoire de la pharmacie (P. U. F., 1963). / J. Leclerc, Formulaire pharmaceutique (Vigot, 1965). / V. Fattorusso et O. Ritter, Dictionnaire de pharmacologie clinique (Masson, 1967). / A. Le Gall et R. Brun, les Malades et les médicaments (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968). / J.-M. Pelt, les Médicaments (Éd. du Seuil, 1969). / Pharmacopée européenne, éd. sous la dir. du Conseil de l’Europe (Maisonneuve, Sainte-Ruffine, par Moulin-lès-Metz, 1969-1971 ; 2 vol.). / C. Louis, les Médicaments et l’industrie pharmaceutique (Vie ouvrière, Bruxelles, 1973). / H. Pradal, Guide des médicaments les plus courants (Éd. du Seuil, 1974) ; les Grands Médicaments (Éd. du Seuil, 1975). / A. Lespagnol, la Chimie des médicaments (Entreprise moderne d’éd., 1975 ; 3 vol.).

Médicis (les)

Famille de banquiers qui domina Florence.



Les origines

Établis à Florence à l’aube du xiiie s. près de San Tommaso in Mercato Vecchio, inscrits successivement à l’Arte di Calimala, puis à l’Arte del Cambio, les Médicis entrent au Conseil général en 1261. L’un d’eux, Ardingo, devient même prieur en 1291 et gonfalonier en 1296. Ils appartiennent à la consorteria des Noirs, fraction intransigeante de la Parte guelfa, et participent, sous la direction de Corso Donati, au tumulte du 4 novembre 1301, qui laisse finalement le pouvoir aux Noirs.

La famille fonde des factoreries tant en Italie (Gênes, Trévise, Gemona) qu’en France (Nîmes, Gascogne, Dauphiné) et échappe aux faillites dont sont victimes au milieu du xive s. les plus puissantes compagnies florentines à succursales. Procédant à partir de 1340 à de prudents investissements fonciers dans leur pays d’origine, le Mugello, les Médicis s’agrègent vers 1360 aux familles dominantes du popolo grosso, qui s’arrogent alors le pouvoir : Alberti, Strozzi, Ricci, Albizzi. En concurrence politique avec ces hommes d’affaires, ils s’appuient sur le popolo minuto depuis la seigneurie du duc d’Athènes, Gautier VI de Brienne (1342-43). Gonfalonier en 1378, le chef d’une branche cadette, Silvestre (Salvestro), [Florence 1331-1388], parvient même, le 18 juin, à faire accroître la participation au pouvoir des arts mineurs avec l’appui des prolétaires, les ciompi, dont la révolte, le 20 juillet, provoque son exil en 1382, après le retour au pouvoir de la grande bourgeoisie.

En fait, la modestie de leur fortune et de leur influence ainsi que leurs divisions en branches rivales sauvent les Médicis. Vieri di Cambio de’ Medici (1323-1395), qui appartient à la même branche que Silvestre, fonde en 1369 une compagnie de commerce et de banque, la « Vieri di Cambio de’ Medici e compagni », à laquelle est associé en 1382 Francesco di Bicci de’ Medici, fils d’Averardo detto Bicci († 1363). En 1385, le fils cadet de ce dernier, Giovanni di Bicci de’ Medici (1360-1429), devient le directeur de la filiale romaine de cette compagnie, dont il est l’associé minoritaire. Dissoute par le retrait de Vieri en 1393, la « Vieri e Giovanni de’ Medici in Roma » devient la « Giovanni de’ Medici e compagni in Roma ». Depuis 1380 au moins, cette firme facilite les opérations financières de la curie romaine sans s’engager dans une politique imprudente de prêts à son égard. De 1393/1395 à 1397, elle bénéficie de la présence à Rome même de Giovanni di Bicci et spécule sur les succès de la papauté romaine tout en ménageant à partir de 1402-1408 le futur Jean XXIII. Liée sans doute, selon J. Favier, à la société médicéenne de Rome, celle d’Averardo di Francesco de’ Medici (neveu de Giovanni) et d’Andrea de Bardi, établie à Gênes et à Pise, escompte par contre la réussite de la papauté d’Avignon ; elle dispose de comptoirs à Avignon, à Barcelone et à Valence, et assure les transferts de fonds de Benoît XIII de l’Aragon vers la cité ligurienne lorsque cette dernière est contrôlée par la France en 1396.

En rivalité apparente jusqu’au concile de Pise en 1409, en rivalité de fait vers 1410-11, les deux firmes n’ont, en réalité, fait scission en 1397 que pour éviter d’être exclues des terres de l’une ou l’autre obédience pontificale.

Le Grand Schisme en voie de résolution, les deux sociétés reprennent leurs relations d’affaires lors du concile de Constance (1414-1418), où se rend Giovanni di Bicci en 1415. À partir de 1421, le directeur de la filiale de Rome, Bartolomeo de’ Bardi, accepte d’ailleurs de devenir le dépositaire de la Chambre apostolique et de lui consentir des avances.

Cette alliance avec la papauté s’avère très profitable. Elle permet à Giovanni di Bicci d’accroître sa fortune personnelle, estimée d’après le cadastre de 1427 à 180 000 florins, dont le montant n’est alors dépassé que par celle de Palla Strozzi.