Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Maïakovski (Vladimir Vladimirovitch) (suite)

 E. Triolet, Maïakovski, poète russe (Éd. sociales internat., 1939 ; nouv. éd., Seghers, 1946). / V. A. Katanian, Maïakovski. Chronique littéraire (en russe, Moscou, 1945-1961 ; 4 vol.) ; Maïakovski dans les souvenirs de ses contemporains (en russe, Moscou, 1963). / V. O. Pertsov, Maïakovski. Vie et œuvre (en russe, Moscou, 1957-1965 ; 3 vol.). / A. M. Ripellino, Majakovskij e il teatro russo d’avanguardia (Turin, 1959 ; trad. fr. Maïakovski et le théâtre russe d’avant-garde, l’Arche, 1965). / C. Frioux, Maïakovski par lui-même (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1961). / Z. Mathauser, l’Art poétique. Vladimir Maïakovski et son temps (En tchèque, Prague, 1964). / W. Woroszylski, Vie de Maïakovski (en polonais, Varsovie, 1966). / Maïakovski, numéro spécial de la revue Action poétique (Le Pavillon, 1971).

maigreur

État caractérisé par un poids inférieur à celui qui est habituellement constaté chez les individus de taille et d’âge équivalents.



Définition

La maigreur, insuffisance pondérale chronique, n’est pas synonyme d’amaigrissement, terme qui n’implique que la diminution du poids d’un individu.

L’appréciation de l’état de maigreur dépend du calcul du poids idéal du sujet. De nombreuses formules permettent ce calcul. Chez l’adulte, la plus utilisée est celle de Lorenz : où P représente le poids et T la taille. Cette formule n’est à peu près exacte que pour les tailles peu éloignées de la moyenne (1,70 m chez l’homme, 1,60 m chez la femme). Des équations plus complexes tiennent compte de la morphologie bréviligne ou longiligne du sujet. On considère que la maigreur est sérieuse quand la diminution pondérale est d’au moins 10 p. 100 du poids normal, qu’elle est sévère quand elle atteint 20 p. 100. Au-delà, on parle généralement de cachexie.

Sur un plan qualitatif, la maigreur est étudiée par le calcul du développement respectif des muscles et de la graisse. Ce rapport, appelé adiposo-musculaire, est fondé sur la mesure de l’épaisseur du pli cutané à la racine des membres et celle du périmètre des membres à ce niveau. La maigreur correspond généralement à une diminution du tissu graisseux, la diminution du tissu musculaire étant inconstante.


Causes des maigreurs

Les maigreurs peuvent relever de causes très diverses. Schématiquement, certaines sont consécutives à des maladies préexistantes : ce sont les maigreurs symptomatiques (dites encore « secondaires »), d’autres sont constitutionnelles ; d’autres encore sont liées à des troubles psychologiques profonds.


Maigreurs symptomatiques ou secondaires

• Les maigreurs des affections digestives résultent, d’une part, de la diminution d’appétit qui accompagne la plupart d’entre elles et, d’autre part, des anomalies de la digestion qu’elles entraînent. Ces anomalies consistent en maldigestion, due à une action insuffisante des sucs digestifs (par exemple insuffisance de suc gastrique après gastrectomie [ablation de l’estomac] ou insuffisance de suc pancréatique au cours d’une pancréatite), et en malabsorption au niveau de la muqueuse intestinale, qui s’avère incapable d’utiliser les produits de la digestion (diarrhées, maladie cœliaque, etc.).

• Les maigreurs endocriniennes se limitent à celles qu’occasionnent l’hyperfonctionnement de la thyroïde (hyperthyroïdie), l’insuffisance de fonctionnement des glandes surrénales* (maladie d’Addison) et l’insuffisance de sécrétion d’insuline par le pancréas, caractérisant le diabète* sucré grave. Quant aux maigreurs dites « d’origine hypophysaire » (cachexie hypophysaire), attribuées à une carence de toutes les hormones de l’hypophyse, elles sont, en fait, liées à des lésions associées de l’hypothalamus (région du cerveau située au-dessus de l’hypophyse).

• Les maigreurs peuvent être secondaires à des maladies infectieuses diverses (tuberculose pulmonaire ou extra-pulmonaire), à un cancer, en particulier lorsqu’il se généralise.

• Les maigreurs par carence alimentaire involontaire sont devenues rares en France, où on les rencontre surtout chez les personnes âgées ; elles sont, par contre, encore fréquentes dans les pays sous-développés.


Maigreurs constitutionnelles

Les maigreurs constitutionnelles constituent des états à peine pathologiques. Il s’agit très souvent d’un état familial et héréditaire, affectant les sujets longilignes et qui peut exister soit d’un bout à l’autre de la vie, soit seulement à une certaine période de celle-ci (enfance et adolescence ou au contraire vieillesse). Le mécanisme des maigreurs constitutionnelles demeure incertain : à côté du rôle des centres hypothalamiques sur la faim* et la satiété interviennent des phénomènes métaboliques tissulaires, en particulier une dépense énergétique anormalement élevée pour assurer une synthèse normale des protéines de l’organisme. Ces maigreurs, qui sont souvent bien tolérées (maigreurs dites « sthéniques »), affectent plus volontiers l’homme que la femme et s’accompagnent d’une hyperactivité ; la diminution pondérale porte sur le tissu graisseux, alors que la musculature est peu ou pas touchée.


Maigreurs d’origine psychique

La maigreur peut être le résultat de désordres psychologiques profonds, dont le meilleur exemple est l’anorexie* mentale, au cours de laquelle la chute pondérale se chiffre par plusieurs dizaines de kilogrammes.


Traitement des maigreurs

Il réside dans le traitement d’une cause lorsque celle-ci peut être mise en évidence. C’est ainsi que les maigreurs d’origine métabolique (diabète) seront guéries par l’insuline, que les maigreurs dues à des infections (tuberculose) ou à des parasites (vers) disparaîtront après traitement antibiotique ou antihelminthique, que les maigreurs dues à des affections digestives seront corrigées par le traitement de ces affections. Parallèlement, et en fonction du degré de maigreur, des mesures sont prises en vue de favoriser la prise de poids. Ce traitement fait appel à des conseils d’hygiène alimentaire et de diététique, au repos et à certaines médications.

Le régime alimentaire doit théoriquement apporter 50 calories par kilogramme de poids, en faisant surtout appel aux protides et aux glucides. Un tel régime est souvent mal accepté, et l’on se borne habituellement à recommander la multiplication des repas et à orienter le choix des aliments.

Le repos, indispensable en cas de maigreur importante, est plus souvent relatif (de 10 à 12 heures de lit chaque nuit, sieste après les repas) et alterne avec des exercices physiques modérés.

Parmi les médications figurent les substances agissant sur le système nerveux (neurosédatifs, réserpine), les produits à action métabolique, tels les anabolisants de synthèse dérivés ou non des androgènes*, l’insuline*, les corticoïdes (v. stérol).

Les conditions du traitement doivent être adaptées à chaque cas particulier. Les maigreurs constitutionnelles bien tolérées doivent être respectées.

M. B.

➙ Anorexie / Carence / Faim / Régime.

 M. Albeaux-Fernet, la Maigreur ; son étude dans l’exercice journalier de la médecine praticienne (Maloine, 1968).