Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Lot. 46

Départ. de la Région Midi-Pyrénées ; 5 228 km2 ; 150 725 hab. Ch.-l. Cahors. S.-préf. Figeac, Gourdon.


Après plus d’un siècle de très fort exode, la population du département s’est stabilisée depuis une vingtaine d’années : de 296 000 en 1861, le nombre des habitants avait en effet été réduit à 177 000 en 1921 et à 148 000 en 1954. Ce déclin démographique traduit essentiellement le départ des agriculteurs (dont le nombre a diminué de 76 000 en 1901 à 17 000 en 1975) et la stagnation de l’industrie (15 500 emplois en 1901, 14 000 en 1975), alors que les activités tertiaires emploient 14 000 personnes au lieu de 15 000 au début du siècle. Au total, les effectifs de population active ont été ramenés de 107 000 à 55 000 personnes entre 1901 et 1975.

Le Lot est un département rural (environ les deux tiers de la population) où, malgré le nombre élevé des départs, plus des deux cinquièmes des actifs sont encore employés dans le secteur primaire (le Lot souffre par ailleurs d’une grave insuffisance industrielle, 24 p. 100 des actifs). Ce département rural est aussi fortement boisé. Taillis, bois et forêts couvrent plus de 210 000 ha, alors que 100 000 ha sont consacrés aux labours (dont la moitié ensemencés en céréales) et que 11 000 sont en herbages ; par ailleurs, de vastes espaces sont en friche. Pays traditionnel d’élevage ovin, le Lot compte encore près de 230 000 moutons, mais seulement 110 000 bovins et 69 000 porcins.

S’identifiant avec le haut Quercy, autrefois rattaché à la province de Guyenne, le département associe un ensemble de plateaux de moyenne altitude où les hivers sont empreints pour la latitude, d’une certaine rigueur, mais qui connaissent en été les températures déjà élevées et l’ensoleillement de l’Est aquitain.

La frange nord-est appartient au Massif central. Entre la Dordogne et le Lot se trouve une région de hauts plateaux mamelonnés (vers 450-500 m d’altitude), profondément disséqués par les petits affluents du Lot et de la Dordogne. L’abondante couverture forestière, essentiellement composée de châtaigniers (de là le nom de cette petite région : la Châtaigneraie), laisse place à des clairières exiguës et espacées, couchées en herbe. Battu par les vents d’ouest, ce pays aux sols acides appartient au grand domaine d’élevage bovin de l’ouest du Massif central. La Cère s’enfonce comme un trait de scie dans le massif ancien : l’abondance relative du débit et la vigueur de la pente ont permis des aménagements hydro-électriques.

Entre le massif ancien et les plateaux calcaires, de petits bassins et d’étroites vallées facilitent la circulation : c’est l’itinéraire de la plus ancienne voie ferrée de Paris à Toulouse, itinéraire vite délaissé au profit de celui qui traverse les Causses du Quercy, plus difficile à aménager, certes, mais plus rapide. L’activité humaine se concentre aux intersections de cette voie nord-sud et des grandes vallées. Sur la Dordogne, Souillac (4 371 hab.) ajoute à la fonction de négoce celles d’étape touristique sur la route menant vers le Midi et de point de départ pour le tourisme régional. Dans les bassins du Lot et du Celé, l’activité ferroviaire de Capdenac a sensiblement diminué, alors que Figeac (10 859 hab.) a bénéficié d’une usine aéronautique.

Les Causses, plateaux calcaires de 300 à 450 m d’altitude, couvrent la plus grande partie du département : causse de Martel au nord de la Dordogne, causse de Gramat entre Dordogne et Lot, causse de Limogne au sud du Lot. La circulation superficielle des eaux est très faible : le plateau est parcouru de vallées sèches au fond desquelles circulent toutefois quelques filets d’eau quand les précipitations sont très abondantes. Les eaux se perdent en profondeur dans le calcaire (rivière souterraine de Padirac). Les gouffres résultant de la dissolution du calcaire trouent la surface du plateau, dont la monotonie est par ailleurs interrompue par de petites dépressions au fond desquelles on trouve des sols plus fertiles (terra rossa). Le pays abandonné par l’homme retourne à la forêt, dont la superficie est passée en un siècle de 100 000 à plus de 200 000 ha. Les lourdes silhouettes des bergeries évoquent l’importance passée de l’élevage ovin, aujourd’hui en partie orienté vers la production de viande. Au nord-ouest de Cahors, la vigne a beaucoup reculé. Au voisinage de Gourdon (5 106 hab.), dans un pays plus riant, a été développée la culture du tabac. Sur le causse de Limogne, la noyeraie, les champs de lavande et quelques truffières apportent des ressources appréciables ; en fait, ce Causse méridional montre un visage moins austère que les autres, où les merveilles spéléologiques et le sanctuaire de Rocamadour attirent pourtant nombre de visiteurs.

Trop sinueuses pour être parcourues par de grandes voies de communication (à la sortie de Cahors, les routes gagnent le plateau), les vallées n’en sont pas moins fort appréciées des touristes pour la beauté des sites naturels (grands méandres) et pour le pittoresque des vieux villages (Saint-Cirq-Lapopie entre autres). Sur les sols alluviaux viennent des cultures plus riches : tabac dans la vallée de la Dordogne, vignoble de qualité du méandre de Parnac, le long du Lot en aval de Cahors, cultures maraîchères en amont de la ville. Celle-ci (21 903 hab.), à l’intersection de la voie ferrée, de la route de Paris à Toulouse et de la vallée, est une préfecture animée par le commerce et par les touristes, attirés par la qualité de son ensemble architectural (pont Valentré notamment).

S. L.

➙ Midi-Pyrénées.

Lot-et-Garonne. 47

Départ. de la Région Aquitaine ; 5 385 km2 ; 292 616 hab. Ch.-l. Agen*. S.-préf. Marmande, Nérac et Villeneuve-sur-Lot.


Au cœur de l’Aquitaine, dans la région où confluent la Garonne et le Lot, sous un ciel clément, le département a connu une sévère dépopulation pendant près d’un siècle (de 341 000 hab. en 1851 à 253 000 en 1936), puis un léger renouveau démographique au cours des dernières décennies. Si 55 p. 100 des habitants sont encore des ruraux, le nombre des agriculteurs est tombé de 107 000 en 1901 à 29 000 en 1975. Comme l’industrie n’emploie guère plus de travailleurs qu’au début du siècle (31 000 en 1975 et 30 400 en 1901), les effectifs de population active ont considérablement diminué (de 173 000 à 109 000 durant la même période).