Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Lloyd George (David) (suite)

Lloyd George détient une lourde responsabilité dans la décadence de son parti, qu’il va largement contribuer à précipiter. Les déceptions ne sont pas moindres face aux difficultés économiques de l’après-guerre et en dépit de la promesse de reconstruire des « foyers dignes des héros » des tranchées. Par contre, en Irlande, Lloyd George réussit à mettre fin à la guerre civile (1919-1921) en ouvrant dès négociations avec les nationalistes républicains et en reconnaissant l’indépendance de l’État libre d’Irlande (traité du 6 déc. 1921), tandis que les six comtés de l’Ulster sont maintenus à l’intérieur du Royaume-Uni. Peu à peu cependant, Lloyd George a usé son crédit. Ses multiples revirements et son goût de l’intrigue lui ont aliéné la confiance de ses partenaires conservateurs, et il suffit d’un grave échec extérieur (l’« affaire Chanak », due à la victoire des Turcs sur les Grecs en 1922) pour précipiter la chute du Premier ministre.

Lorsqu’il abandonne le pouvoir, Lloyd George n’a même pas atteint soixante ans. Beaucoup s’imaginent qu’il reviendra bientôt au gouvernement. En fait, il ne quittera plus l’opposition.

Ses efforts pour réunifier le parti libéral et pour lui donner un programme adapté aux problèmes de l’après-guerre et de la crise tournent court. Malgré son activité, il paraît un homme du passé. Après avoir cru momentanément à la volonté de paix de Hitler, il dénonce les agressions nazies, critique l’accord de Munich et, en mai 1940, dans sa dernière grande intervention, presse Chamberlain de démissionner. Churchill offre à Lloyd George un poste de ministre dans son gouvernement, mais la proposition est déclinée.

Lloyd George vit désormais dans une retraite à peu près complète. Devenu lord en janvier 1945 (avec le titre de lord Lloyd George of Dwyfor), il meurt quelques semaines plus tard (26 mars 1945).

F. B.

➙ Grande-Bretagne / Libéral britannique (parti).

 M. Thomson, David Lloyd George (Londres, 1948). / T. Jones, Lloyd George (Londres, 1951). / F. Owen, Tempestuous Journey. Lloyd George, his Life and Times (Londres, 1954). / A. J. P. Taylor, Lloyd George : Rise and Fall (Londres, 1961) ; Lloyd George, twelve Essays (Londres, 1971). / K. O. Morgan, David Lloyd George (Cardiff, 1963) ; The Age of Lloyd George. Libéral Party and British Politics, 1890-1929 (Londres, 1971). / C. L. Mowat, Lloyd George (Londres, 1964). / M. Gilbert et coll., Lloyd George (New Jersey, 1969).

Lobis

Groupe ethnique de Haute-Volta. Il englobe les Birifor-Lobers, les Tesés, les Dorobes, les Gans, les Dians et les Lobis proprement dits. Linguistiquement, le rameau lobi regroupe les langues dian, doro-gan, lobi et leurs dialectes. Ces populations occupent la rive droite de la Volta noire moyenne jusqu’à la frontière nord de la Côte-d’Ivoire, entre le 10e et le 11e degré de lat. N. et le 5e et le 6e degré de long. O.


Le peuplement s’est constitué par une série de migrations venues au xviiie s. de l’est et du sud dans l’ordre suivant : dorobe, gan, dian, tesé, lobi, birifor.

L’unité du groupe est confirmée par l’existence au sein de chaque population de quatre clans fondateurs. Cela laisse supposer une origine commune. Au début du siècle, les vieillards racontaient que les ancêtres des Doro-Gans, des Dians, des Lobis, des Birifors se réunissaient sur la rive gauche de la Volta noire et offraient des sacrifices communs à leurs pères.

Les Lobis sont traditionnellement des cultivateurs et pratiquent un petit élevage. Ils habitent des maisons quadrangulaires surmontées d’une terrasse. Les murs sont faits soit de briques d’argile séchée au soleil, soit de couches de terre glaise. Autrefois, les Lobis portaient l’arc et un carquois plein de flèches empoisonnées. Ils ne pratiquent pas la circoncision, mais généralement les filles sont excisées. Le culte des ancêtres et de la terre a disparu. Le groupe a été soumis à deux types de structures sociales : les uns, vivant en hostilité constante avec leurs voisins, ont maintenu leur indépendance et n’ont pas eu d’organisation politique dépassant celle de la famille étendue (Lobis, Birifors) ; les autres furent soumis par une aristocratie étrangère, conquérante, qui les a influencés (Dians, Gans, Dorobes).

À l’origine, la tribu était formée de deux fractions composées chacune de deux clans. Puis les clans se sont divisés et les Lobis ont perdu jusqu’au souvenir de leur origine ; ils ne respectent plus les interdits et ne savent plus le nom de leur clan. Cependant, la règle de descendance matrilinéaire est conservée (sauf chez les Dians). Sous l’influence de l’islām, certains Lobis ont adopté les noms des clans des Dioulas (groupe mandé), avec lesquels ils s’associent. Leurs relations s’accompagnent d’échanges de plaisanteries et d’insultes. La parenté à plaisanteries représente chez les Lobis un facteur d’équilibre social : elle permet de régler les différentes querelles, les dettes, de faciliter les mariages à l’intérieur de chaque tribu.

Depuis, et à cause de la conquête coloniale, les Lobis sortirent de leur isolement et immigrèrent pour chercher du travail, au Ghāna d’abord, dans les plantations de cacaoyers, dans les mines, dans les travaux publics. Ils en rapportaient de l’argent, des étoffes, des vêtements. Ils gagnèrent ensuite les villes du Soudan, Bamako. Aujourd’hui, la Côte-d’Ivoire les attire et ils y constituent une partie du sous-prolétariat.

J. C.

 H. Labouret, Nouvelles Notes sur les tribus du rameau lobi (I. F. A. N., Dakar, 1958).

loch

Instrument servant à mesurer la vitesse apparente d’un navire.


Au xvie s., la position d’un navire à la mer s’obtenait de la façon suivante : on déterminait la latitude par observation à l’astrolabe de l’étoile polaire ou du Soleil au passage de l’un de ces astres au méridien et la longitude par le calcul du temps écoulé depuis un point de départ côtier, au moyen d’une « montre de marine » ; la vitesse était mesurée par le loch.