loch (suite)
Types de loch
Loch à bateau
À l’origine, une pièce de bois (en angl. log) était jetée à la mer de l’étrave du navire et le passage de ce log au couronnement arrière du bâtiment était noté. Le temps écoulé entre ces deux instants permettait de déduire la vitesse du navire. Ce procédé très primitif s’est amélioré et l’on est parvenu au loch à bateau. Cet appareil se compose d’un flotteur en forme de triangle sphérique équilatéral, lesté à deux de ses sommets et muni de trois cordes en patte d’oie réunies à la ligne de loch, qui est tressée. Filée sans retenue de l’arrière du navire, celle-ci se tend sous l’effet de la vitesse et de la résistance à la traction du flotteur, qui se maintient droit sur l’eau. Enroulée sur un touret, la ligne de loch porte différentes marques. La première, appelée houache, est un morceau de cuir ou d’étamine fixé à une longueur de ligne égale à la longueur du navire. À son passage, un sablier de 30 secondes est retourné. Quand celui-ci est vide, on arrête brusquement la corde et l’on décompte le nombre de nœuds de cuir ou de toile fixés sur la ligne qui ont passé. Ces nœuds de la ligne de loch sont espacés entre eux de 15,43 m, longueur qui est exactement la cent vingtième partie du mille marin de 1 852 m ; donc, autant de nœuds en 30 secondes (cent vingtième partie d’une heure), autant de milles marins à l’heure. Le nombre de nœuds de la ligne comptés en 30 secondes du sablier est égal à la vitesse horaire du navire, vitesse exprimée en « milles marins ». Par assimilation, le terme nœud (en angl. knot) fut universellement adopté pour désigner l’unité de vitesse d’un navire.
Loch à hélice, ou sillomètre
La ligne tressée doit avoir une longueur double de celle du navire. À son extrémité immergée est amarré un petit cylindre métallique à tête conique. Celui-ci porte 3 ou 4 pales imprimant à la ligne un mouvement hélicoïdal qui est transmis à un compteur de tours fixé sur la lisse du couronnement arrière du navire. Un volant régulateur est intercalé entre la ligne de loch et le compteur. Le loch doit être relevé de temps à autre lorsque la ligne s’enfonce accidentellement par accrochage d’algues. L’enregistreur totalise les milles parcourus depuis la mise à l’eau du loch ; la vitesse moyenne du navire s’obtient par la division du nombre total des milles par le temps écoulé.
Loch de Pitot
Ce loch, qui dérive de l’appareil inventé par Henri Pitot (1695-1771) pour mesurer la vitesse d’écoulement d’un fluide, sous tube ou canalisation, comporte un tube métallique vertical, appelé capteur ou transmetteur, dont l’extrémité inférieure traverse la coque du navire en un point proche de la quille, mais assez éloigné des remous provoqués par l’étrave. Une pointe du tube sort de la coque de quelques centimètres. La face avant de cette pointe extérieure présente une petite ouverture recevant la pression dynamique résultant de la marche en avant du navire. Face à l’arrière du navire, une autre ouverture reçoit la dépression statique pendant la marche du navire. Ces pressions d’eau et dépressions agissent sur un manomètre différentiel à mercure, dont les indications sont transmises à un répétiteur de passerelle donnant la vitesse du navire.
Loch électrique
Cet appareil est fondé sur le principe du « tube de Pitot ». Il en existe deux types principaux qui se distinguent l’un de l’autre par la nature de leur capteur.
• Capteur à hélice. Celui-ci est constitué par un petit générateur électrique dont le rotor, équipé d’une hélice, permet d’obtenir une tension électrique proportionnelle à la vitesse du navire. Transmise à un galvanomètre après filtrage, cette tension fournit les indications de vitesse et de distance parcourue.
• Capteur à électrodes. Le capteur fixé en saillie sur la coque crée un champ magnétique dans l’eau. Deux électrodes recueillent la tension résultant du déplacement de l’eau dans le champ magnétique. Amplifiée et modifiée par un système électronique, cette tension agit sur les indicateurs de vitesse et de parcours.
J. R.
➙ Navigation.
P. Barjot et J. Savant, Histoire mondiale de la marine (Hachette, 1965).