Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

Israël (suite)

La littérature

V. hébraïque (littérature).

➙ Ben Gourion / Hébreux / Jérusalem / Judaïsme / Juifs / Palestine / Sionisme.

 B. Akzin, The Role of Parties in Israel Democracy (Jérusalem, 1955). / A. Chouraqui, l’État d’Israël (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 : 6e éd., 1969). / J. C. Hurewitz, Diplomacy in the Near East (Princeton, 1956 ; 2 vol.). / S. Rosenne, The Constitutional and Ugal System in Israel (New York, 1957). / P. Paraf, l’État d’Israël dans le monde (Payot, 1958) ; la Vie quotidienne dans l’État d’Israël (Hachette, 1971). / A. Hertzberg, The Zionist Idea (New York, 1959). / L. J. Stein, The Balfour Declaration (Londres, 1961). / D. Ben Gourion, Israël : Years of Challenge (Londres et New York, 1963 ; trad. fr. Israël, années de lutte, Flammarion, 1964). / J. Klatzmann, les Enseignements de l’expérience israélienne (P. U. F., 1963). / R. Neher-Bernheim, Histoire juive, de la Renaissance à nos jours (Durlacher, 1964-1966 ; 2 vol.) ; la Déclaration Balfour (Julliard, coll. « Archives », 1969). / Y. Dror, Nine Main Characteristics of Governmental Administration in Israel (Jérusalem, 1965). / A. Weingrod, Israel, Group Relations in a New Society (Londres, 1965). / M. Bar-Zohar, l’Histoire secrète de la guerre d’Israël (Fayard, 1968). / A. Eban, My People. A History of the Jews (New York, 1968 ; trad. fr. Mon peuple. Histoire du peuple juif, Buchet-Chastel, 1970). / D. Kinche et D. Bawly, Israël face aux Arabes (Arthaud, 1968). / M. Rodinson, Israël et le refus arabe, 75 ans d’histoire (Éd. du Seuil, 1968). / F. J. Khouri, The Arab-Israeli Dilemma (Syracuse, N. Y., 1969). / R. Waelès, Israël (L. G. D. J., 1969). / R. Sayegh, le Système des partis politiques en Israël (L. G. D. J., 1972).


Les guerres israélo-arabes (1947-1973)


Guerre de 1947-1949

Elle est la conséquence immédiate de la situation créée par la décision de la Grande-Bretagne de renoncer à son mandat sur la Palestine et de transmettre à l’Organisation des Nations unies ses responsabilités sur ce territoire. Le 29 novembre 1947, l’O. N. U. arrête un plan de partage de la Palestine qui, accepté par les Juifs, est rejeté aussitôt par l’ensemble des États arabes. La première phase de ce conflit se déroule durant l’hiver 1947-48, pendant l’évacuation des troupes britanniques, sous la forme d’une guerre civile entre Juifs et Arabes qui aboutit à créer un véritable climat insurrectionnel en Palestine. Mais, après la proclamation à Tel-Aviv par Ben Gourion de l’État d’Israël (14 mai 1948), on assiste à une attaque du nouvel État par les armées égyptienne, irakienne, syrienne, libanaise et jordanienne, auxquelles s’opposent 60 000 Israéliens. Ceux-ci résistent victorieusement aux frontières et maîtrisent au cœur même de leur pays des entreprises de la Garde nationale arabe levée par le muftī de Jérusalem. Devant ces échecs, les États arabes obtiennent le 11 juin 1948 une trêve de quatre semaines. À son issue, les Israéliens prennent l’offensive et, dans une rapide campagne dite « des dix jours » (9-19 juill. 1948), refoulent leurs adversaires en direction de Jérusalem, de la Galilée et de la Syrie. Une nouvelle trêve est conclue, qui se prolonge jusqu’en octobre 1948 ; elle permet l’exode de plus de 500 000 Arabes, qui se réfugient en Jordanie, au Liban et en Syrie, tandis que 180 000 autres demeurent en Palestine, privés de tous moyens d’existence. Pendant cette trêve, l’O. N. U. ne parvient pas à trouver une solution politique acceptable, et le comte Folke Bernadotte, qui recherche en son nom une médiation, est assassiné le 17 septembre. Le 15 octobre, les Israéliens reprennent l’offensive, dirigée cette fois contre les seuls Égyptiens, pendant que les autres pays arabes demeurent sur la réserve. Ils occupent bientôt la totalité du Néguev, tandis que les Égyptiens se replient sur El-Arich (janv. 1949). En position difficile, l’Égypte demande alors un armistice, qui lui est accordé le 24 février à Rhodes. Son exemple est suivi le 23 mars par le Liban, le 3 avril par la Jordanie et le 20 juillet par la Syrie. Seul l’Iraq se refuse à négocier, mais retire ses troupes à travers la Jordanie. Ces armistices, imposés par l’O. N. U., ne sont suivis d’aucun traité de paix, les pays arabes se refusant à reconnaître Israël en tant qu’État. Grâce à eux, toutefois, Israël obtient de nouvelles frontières en Galilée et au Néguev, et reçoit la cité nouvelle de Jérusalem, alors que les Lieux saints reviennent à la Jordanie. Ces conventions d’armistice sont contrôlées par des représentants de l’O. N. U.


Conflit avec l’Égypte de 1956

Le problème des réfugiés et le refus persistant des États arabes de reconnaître l’État d’Israël maintiennent en Palestine une tension que l’O. N. U. s’efforce d’empêcher de conduire à un affrontement armé. D’autre part, le Moyen-Orient se trouve progressivement inclus dans l’évolution des relations internationales consécutives à la guerre froide qui s’instaure entre le monde occidental et le bloc soviétique. Sous l’influence des États-Unis, la Grande-Bretagne entend liquider son contentieux avec les pays arabes. Par le traité du 19 octobre 1954, conclu avec l’Égypte, elle s’engage à évacuer ses troupes du canal de Suez et signe le 24 février 1955, à Bagdad, un pacte d’alliance sur la défense du Proche-Orient avec l’Iraq, la Turquie, l’Iran et le Pākistān. Ayant le sentiment de se trouver isolé et menacé, Nasser se tourne alors vers l’U. R. S. S., qui lui fournit des armes, puis, durcissant brutalement sa position, décide, le 26 juillet 1956, de se saisir du canal de Suez. Celui-ci se ferme ainsi brutalement, non seulement aux navires israéliens, mais à tout bâtiment en provenance ou à destination d’un port israélien. Fort de l’appui soviétique, Nasser tente, par une série d’accords conclus en octobre 1956 avec l’Arabie, la Jordanie et la Syrie, d’entraîner ces États dans une croisade contre Israël, qui, en cette occasion, bénéficie de l’appui de la Grande-Bretagne et de la France. C’est alors qu’estimant son existence menacée le gouvernement de Tel-Aviv décide une intervention militaire préventive contre l’Égypte. Le 29 octobre 1956, le général Moshé Dayan (né en 1915), commandant en chef israélien, lance trois colonnes blindées à travers le Sinaï : les forces égyptiennes, surprises, se replient de 120 km, abandonnant Gaza et le Sinaï, et laissant aux mains des Israéliens un important matériel de guerre, en grande partie de provenance soviétique. Le 31 octobre, les Israéliens sont à 30 km du canal, tandis qu’une autre colonne occupe le 3 novembre Charm al-Chaykh et le 4 les îles de Tiran et de Sanafir, à l’entrée du golfe d’‘Aqaba, assurant le libre accès du port israélien d’Eilat.