Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

incubation (suite)

On trouve l’existence d’un « incubatorium » chez les Rainettes-Kangourous de l’Amérique du Sud. La femelle porte ses œufs sur son dos, où existent, suivant le cas, deux replis saillants ou une poche en fer à cheval plus ou moins ouverte vers l’arrière. Là, les œufs poursuivent tout ou partie de leur développement embryonnaire, voire postembryonnaire, et on peut trouver des cas d’ovoviviparité très poussés.


L’oxygène

Les exigences respiratoires sont, pour certains œufs, comme les œufs de Poissons, aussi importantes que les exigences thermiques. C’est ainsi que les œufs de Saumons ne peuvent évoluer qu’en eau très aérée. La solubilité de l’oxygène dans l’eau diminue avec l’élévation de la température. On conçoit, de ce fait, que les deux facteurs soient liés.

Chez l’Écrevisse et de nombreux Crustacés, la femelle porte les œufs ventralement, au niveau de l’abdomen. Les pattes abdominales battent perpétuellement pour assurer le renouvellement de l’eau et donc l’oxygénation des œufs.

Dans le cas des espèces terrestres, tous les œufs ont une paroi très perméable à l’air.


L’alimentation

Si beaucoup d’œufs possèdent au sein de leurs enveloppes les réserves nécessaires au développement de l’embryon, il n’en va pas de même dans tous les cas. C’est ainsi que l’incubation particulière que représente la viviparité* nous montre que, dans l’espèce humaine, par exemple, et chez les Mammifères en général, le développement embryonnaire dépend grandement de l’organisme maternel, qui, par l’intermédiaire du placenta, fournit à l’œuf la nourriture dont il a besoin.


Les traumatismes

Les traumatismes ou autres sévices subis par les œufs, sans parler de leur consommation pure et simple par de nombreux et gourmands prédateurs, représentent certainement le facteur le plus important, mais le plus banal de leur destruction. Qu’il s’agisse des nids bâtis ou creusés, des oothèques (Insectes), de l’incubation buccale de certains Poissons, comme les Siluridés, où le mâle ou la femelle avalent les œufs après fécondation, ou encore de l’incubation ventrale, comme chez les Syngnathes ou les Hippocampes, chez lesquels le mâle conserve dans une poche « marsupiale » les œufs que la femelle y dépose, voire du gardiennage plus ou moins bien assuré, tout cela contribue à sauvegarder ces germes de vie, dont le nombre, parfois très important, suffit à peine à conserver l’espèce.

Les conditions les plus favorables d’incubation se trouvent réunies chez les animaux où le développement de l’œuf se produit à l’intérieur du corps de la femelle (ovoviviparité, viviparité). On constate que les Mammifères, dont l’espèce humaine, présentent à cet égard une adaptation très remarquable.


Incubation des maladies infectieuses

Lorsqu’un microbe pathogène a réussi à franchir la double barrière de protection cutanée et ganglionnaire, il se trouve véhiculé par le sang et il se répand dans tout l’organisme. L’invasion commence donc d’abord par être localisée avant d’être généralisée. Il se produit une lutte entre les mécanismes de protection de l’organisme et les microbes, qui tendent à se multiplier. Il ne s’agit pas ici d’œufs, mais de germes, tels que Protozoaires, Bactéries, Virus.

Cette phase peut avoir une durée très courte ou, au contraire, très longue : trois jours pour la scarlatine, douze jours pour la rougeole, plusieurs mois pour la lèpre.

La phase d’incubation passée, la maladie se déclare avec une période d’invasion, où apparaissent les premiers symptômes ou prodromes, puis une période d’état où se trouvent réunis l’ensemble de ses symptômes généraux et fonctionnels caractéristiques.


Incubation artificielle

Elle est réalisée tant pour les œufs (pratique économique de la couveuse artificielle) que pour les microbes (incubateurs).

J. P.

 L. Bertin, la Vie des animaux (Larousse, 1950 ; 2 vol.). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), la Vie des animaux (Larousse, 1968-69 ; 3 vol.). / R. Kister, « les Développements de la machine humaine », dans la Vie et l’Homme (Kister, Genève, 1969).

Inde

En hindī Bhārat, État d’Asie.


Les milieux physiques

Ces milieux résultent en Inde de la combinaison de quatre grands types de reliefs (moyennes montagnes, hautes montagnes, plaines et plateaux) et de climats (très humides, humides, secs et très secs).


Formation et répartition des reliefs

On distingue trois grands ensembles. Au nord, les mouvements orogéniques violents du Tertiaire ont mis en place l’Himālaya* (qui, d’ailleurs, n’appartient que très partiellement à l’Inde). Au sud de ces énormes reliefs, une fosse géante a été comblée par des sédiments très épais, portant actuellement une plaine alluviale (plaine du Gange*). Plus au sud encore subsiste une masse de vieux terrains, mis en place pour la plupart avant le début de l’ère primaire et qui forment un « socle ». Ce socle indien (ou « péninsulaire »), le Deccan*, porte surtout des plateaux très étendus et quelques moyennes montagnes ; des plaines s’y dispersent sur ses bordures, surtout à l’est.

Il est commode d’envisager en un ensemble la description et la formation de l’Inde non himalayenne, car celle-ci est de loin la plus étendue, tandis que les montagnes du Nord ont une originalité qui permet de les individualiser.


L’évolution de l’Inde non himalayenne

• La formation du socle indien.
Elle est très ancienne. Une bonne partie du complexe rocheux de base, granités et gneiss, s’est constituée au cours d’une évolution précambrienne très compliquée. Plusieurs phases de plissements ont été suivies de destruction des reliefs par l’érosion et il s’est succédé de multiples épisodes de mise en place du matériel venu des profondeurs de l’écorce terrestre. Mais ces phases très anciennes n’ont pas laissé d’ensembles géologiques bien identifiables. Il n’en va pas de même d’une autre série qui s’est déroulée juste avant le début de l’ère primaire et au cours de celle-ci.
Au Précambrien moyen, une séquence sédimentation-plissement a mis en place la série plissée des Aravalli, qui affleure actuellement au nord-ouest de la péninsule. Une phase de sédimentation gréseuse du Précambrien supérieur a laissé des étendues de grès, ceux des monts Satpura, au nord-est de Bombay. Au début du Primaire, une nouvelle séquence sédimentation-plissement a mis en place la série peu étendue des monts de Cuddapah, près de Madras. À la fin du Primaire se sont produits des événements géologiques lourds de conséquences économiques : tandis que se déposait une nouvelle série de grès (grès vindhyens), des fossés d’effondrement étaient remplis de sédiments, qui constituent les gisements de houille exploités aujourd’hui. Les plus importants de ces fossés sont maintenant suivis par les vallées de la Dāmodar, de la Mahānadi (cours moyen) et de la Godāvari (cours inférieur).