incubation (suite)
On trouve l’existence d’un « incubatorium » chez les Rainettes-Kangourous de l’Amérique du Sud. La femelle porte ses œufs sur son dos, où existent, suivant le cas, deux replis saillants ou une poche en fer à cheval plus ou moins ouverte vers l’arrière. Là, les œufs poursuivent tout ou partie de leur développement embryonnaire, voire postembryonnaire, et on peut trouver des cas d’ovoviviparité très poussés.
L’oxygène
Les exigences respiratoires sont, pour certains œufs, comme les œufs de Poissons, aussi importantes que les exigences thermiques. C’est ainsi que les œufs de Saumons ne peuvent évoluer qu’en eau très aérée. La solubilité de l’oxygène dans l’eau diminue avec l’élévation de la température. On conçoit, de ce fait, que les deux facteurs soient liés.
Chez l’Écrevisse et de nombreux Crustacés, la femelle porte les œufs ventralement, au niveau de l’abdomen. Les pattes abdominales battent perpétuellement pour assurer le renouvellement de l’eau et donc l’oxygénation des œufs.
Dans le cas des espèces terrestres, tous les œufs ont une paroi très perméable à l’air.
L’alimentation
Si beaucoup d’œufs possèdent au sein de leurs enveloppes les réserves nécessaires au développement de l’embryon, il n’en va pas de même dans tous les cas. C’est ainsi que l’incubation particulière que représente la viviparité* nous montre que, dans l’espèce humaine, par exemple, et chez les Mammifères en général, le développement embryonnaire dépend grandement de l’organisme maternel, qui, par l’intermédiaire du placenta, fournit à l’œuf la nourriture dont il a besoin.
Les traumatismes
Les traumatismes ou autres sévices subis par les œufs, sans parler de leur consommation pure et simple par de nombreux et gourmands prédateurs, représentent certainement le facteur le plus important, mais le plus banal de leur destruction. Qu’il s’agisse des nids bâtis ou creusés, des oothèques (Insectes), de l’incubation buccale de certains Poissons, comme les Siluridés, où le mâle ou la femelle avalent les œufs après fécondation, ou encore de l’incubation ventrale, comme chez les Syngnathes ou les Hippocampes, chez lesquels le mâle conserve dans une poche « marsupiale » les œufs que la femelle y dépose, voire du gardiennage plus ou moins bien assuré, tout cela contribue à sauvegarder ces germes de vie, dont le nombre, parfois très important, suffit à peine à conserver l’espèce.
Les conditions les plus favorables d’incubation se trouvent réunies chez les animaux où le développement de l’œuf se produit à l’intérieur du corps de la femelle (ovoviviparité, viviparité). On constate que les Mammifères, dont l’espèce humaine, présentent à cet égard une adaptation très remarquable.
Incubation des maladies infectieuses
Lorsqu’un microbe pathogène a réussi à franchir la double barrière de protection cutanée et ganglionnaire, il se trouve véhiculé par le sang et il se répand dans tout l’organisme. L’invasion commence donc d’abord par être localisée avant d’être généralisée. Il se produit une lutte entre les mécanismes de protection de l’organisme et les microbes, qui tendent à se multiplier. Il ne s’agit pas ici d’œufs, mais de germes, tels que Protozoaires, Bactéries, Virus.
Cette phase peut avoir une durée très courte ou, au contraire, très longue : trois jours pour la scarlatine, douze jours pour la rougeole, plusieurs mois pour la lèpre.
La phase d’incubation passée, la maladie se déclare avec une période d’invasion, où apparaissent les premiers symptômes ou prodromes, puis une période d’état où se trouvent réunis l’ensemble de ses symptômes généraux et fonctionnels caractéristiques.
Incubation artificielle
Elle est réalisée tant pour les œufs (pratique économique de la couveuse artificielle) que pour les microbes (incubateurs).
J. P.
L. Bertin, la Vie des animaux (Larousse, 1950 ; 2 vol.). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), la Vie des animaux (Larousse, 1968-69 ; 3 vol.). / R. Kister, « les Développements de la machine humaine », dans la Vie et l’Homme (Kister, Genève, 1969).