Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

impression (suite)

Carbonage. Impressions carbonées

C’est le dépôt d’une encre apte à se reporter par décalque sur une autre feuille sous la pression d’une pointe ou la frappe d’une machine à écrire. L’encre est à base de cire formant la couche-réservoir du colorant, qui était à l’origine du carbon-black, ou noir de fumée. Le carbonage peut se faire sans réserve, donnant une surface ou une bande entièrement couverte par application d’une masse colorante chaude, puis refroidissement, ou avec réserves, par impression sur une machine spéciale.


Flocage

C’est l’application de « flocks », fibres de rayonne, de coton, de laine, sur un support recouvert d’un adhésif. L’adhésif est déposé au pinceau ou par impression, le dépôt de fibres se fait immédiatement après : poudrage, projection au pistolet, attraction électrostatique. Ce procédé, dérivé des papiers feutrés et veloutés, sert à la fabrication de boîtes de luxe, de papiers fantaisie, de simili-tentures. Une variante est le givrage, où les « flocks » sont remplacés par des paillettes de verre ayant diverses formes et colorations.


Numérotage

Complément de l’impression pour certains travaux tels que carnets à souches, tickets, chèques, titres, billets de banque ; le numérotage se fait manuellement, au composteur, ou mécaniquement. On utilise alors des numérotages automatiques, sortes de compteurs dont les chiffres, en relief à l’envers, encrés par les rouleaux de la machine, décalquent leur image sur le papier. Il en existe de divers modèles, comptant en avançant d’une unité, en diminuant d’une unité, en sautant des nombres, en les répétant ; certains, au lieu de chiffres, portent des lettres. Les véritables machines à numéroter sont du type rotatif. Les commandes des compteurs peuvent être individuelles ou groupées, actionnées par plongeur, par roulette, par levier. Lorsqu’on veut, pour certaines valeurs, éviter la fraude, on fait un numérotage à l’identique en imprimant les numéros en repérage à l’endroit au recto et à l’envers au verso du papier ; c’est une application étudiée du maculage.


Décalcomanie

Le papier que l’on imprime ne joue qu’un rôle de support intermédiaire ; il est recouvert d’un mélange amidon-gomme, enduit compact où les encres se superposent sans pénétrer jusqu’au papier et qui restera flexible et très soluble à l’eau. Pour les usages industriels, apposition de marques ou de dessins sur des machines de bureau, des motos, etc., on passe sur le décalque un vernis qui sera cuit. En décalcomanie céramique, on poudre les encres avec une couleur qui se vitrifiera à la cuisson. Pour décalquer sur des surfaces non développables, on utilise, comme support intermédiaire, un papier de soie très mince et déformable adhérant pendant l’impression à un papier plus fort.


Impression tridimensionnelle

Cartes postales ou publicités imprimées d’après un procédé 3D, ou tridimensionnel, donnent l’illusion du relief. La prise de vue originale est faite à travers une trame lenticulaire ou une grille ; c’est en somme la juxtaposition de plusieurs photographies prises suivant des angles différents. Le modelé lenticulaire est conservé tout au long de la reproduction. Lorsque l’impression est terminée, on lamine dessus, en repérage précis, une feuille transparente lenticulaire. Des études sont en cours pour obtenir des images 3D sans objectif optique, à l’aide de rayons laser, suivant une technique proche de celle des hologrammes.


Gaufrage

Le gaufrage est le relief ou le creux, encré ou non, servant à mettre en valeur, à compléter ou à remplacer l’impression proprement dite. Pour gaufrer une feuille, on la déforme en la serrant entre deux formes portant l’une un creux, l’autre un relief du même dessin. L’opération demande une forte pression, donc des machines très solides, surtout s’il s’agit de cartons : presses à platine, presses hydrauliques. Sur les petites machines automatiques, le gaufrage est obtenu par passage du papier, carton, pellicule plastique ou feuille métallique entre deux cylindres. Gaufrage et découpage peuvent se faire simultanément. À condition que les surfaces à imprimer soient planes, on peut également gaufrer et imprimer en une seule opération.


Impression pour aveugles

C’est une variante du gaufrage qui imprime les caractères de l’alphabet Braille, représentés par des combinaisons de points en relief. La composition manuelle des textes utilise des caractères spéciaux ; sur une machine à composer, un zinc mince reçoit l’empreinte des signes. Les illustrations comportent des traits en relief. L’impression s’est mécanisée et, outre les livres, il a été possible d’imprimer des journaux pour aveugles.


Impression sur métaux

L’impression sur fer-blanc, tôle d’acier étamée et sur fer noir, tôle non étamée, est à l’origine du procédé offset et est restée presque exclusivement une spécialité offset, bien qu’on commence à employer l’héliogravure. Une branche importante de l’imprimerie sur ces métaux s’occupe du vernissage de protection : à l’intérieur des boîtes et des bidons, contre les produits contenus ; à l’extérieur, contre les frottements et l’action des agents atmosphériques. On applique également beaucoup de couchés, sortes d’enduits ou de vernis opaques, blancs ou colorés ; les couchés métalliques sont en fait des encres bronze ou aluminium. Encres, vernis et couchés doivent être séchés et cuits pour former une pellicule à la fois souple et résistante. L’aluminium mince, en bobines, est généralement contrecollé par laminage sur du papier ou sur une pellicule plastique : on obtient alors le laminé, ou combiné d’aluminium. On y dépose une mince couche de gomme laque ou de résine synthétique pour protéger sa surface de l’oxydation et on l’imprime en flexographie ou en héliogravure, sur des rotatives multi-couleurs. Quant aux papiers ou cartons métallisés, ils s’impriment sur machines à feuilles comme du papier ordinaire, mais demandent des précautions spéciales pour le séchage des encres. Sur tous ces supports métalliques, on tire parti de l’effet de surface, de la brillance ou de la matité du métal pour obtenir, avec des encres transparentes, des effets décoratifs.