Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

impression (suite)

Les encres pour métal remplissent des conditions particulières de tension superficielle pour adhérer au support. Celles qui sont destinées aux plastiques ont des formulations en rapport avec le plastique lui-même. Les procédés spéciaux d’impression utilisent des encres qui n’ont plus guère que le colorant de commun avec les encres ordinaires : encres plastotypiques, encres à carboner, encres pour dorure au balancier. D’autres encres ont en guise de colorant soit de fines paillettes métalliques (encres à bronzer), soit des particules d’oxyde de fer (encres magnétiques), ou encore des poudres d’émail qui seront vitrifiées par cuisson (encres céramiques). D’autres contiennent un produit qui ne se colorera que sous une influence déterminée : encres invisibles, encres de sûreté. Les encres luminescentes contiennent des produits fluorescents qui, recevant des radiations ultraviolettes invisibles, émettent des radiations de lumière visible. On peut ajouter à une encre un produit odorant donnant une impression temporairement parfumée. Des encres conductrices, dont le pigment est du graphite en suspension colloïdale, servent à l’impression de circuits électriques ; il existe même des encres pour impression de résistances chauffantes, de faible puissance il est vrai, sur des supports isolants tels que la Bakélite. Enfin, les vernis qui servent à la protection ou à la décoration des imprimés sont tout simplement des encres sans colorant.

Si l’on considère en outre la possibilité d’emploi de pâtes cireuses qui se transfèrent sous l’action de la chaleur, et la possibilité de dépôt sur une encre non sèche de particules métalliques (bronzage), de fibres textiles (flocage), de poudres (givrage), on constate que le métier d’imprimeur s’est considérablement diversifié et compliqué depuis Gutenberg. L’impression moderne est un travail de collaboration entre imprimeur, fabricant de papiers, fabricant d’encres et leur client commun.


Autres techniques d’impression

À côté des nombreux procédés d’impression : typographie, offset, héliogravure, flexographie, lithographie, phototypie, sérigraphie, xérographie, il existe des procédés annexes et certaines techniques particulières.


Taille-douce

Ce procédé artistique et artisanal d’impression d’estampes et d’illustrations au moyen de formes gravées manuellement en creux a donné naissance à la taille-douce industrielle. Celle-ci, utilisant les moyens mécaniques de gravure, de prise d’empreinte, de multiplication des images, fait des impressions de timbres-poste, de billets, de papiers-valeurs. L’artiste grave son œuvre originale, ou coin, au burin, dans de l’acier qui est ensuite trempé. De cette matrice, on prend empreinte, par fluage progressif, en faisant des aller et retour, sous forte pression, sur un tout petit cylindre, ou molette. Trempée à son tour, la molette, par une opération inverse, sert à multiplier le sujet sur une plaque de cuivre ou un cylindre d’acier, qui constitue la forme d’impression. Avec une machine à ligner, on trace des séries de traits parallèles. Avec une machine à guillocher, où sont combinés des mouvements cycliques et rotatifs, on trace des motifs géométriques irréguliers. Un pantographe permet des gravures en réduction. Le graveur s’aide également des procédés de galvanoplastie et de photogravure. Sur les machines à imprimer en taille-douce, l’encrage des creux de la planche gravée, l’essuyage de sa surface, le passage en pression du papier en feuilles ou en bobines sont automatiques. Les impressions en couleurs sont parfaitement repérées. Elles se reconnaissent au relief plus ou moins accentué de l’encre imprimée.


Timbrage

Une impression de textes ou de traits en timbrage présente un relief accentué, brillant, parfois vitrifié. La forme d’impression du timbrage-relief est une planche de cuivre ou un bloc d’acier dans lequel l’image est gravée en creux à l’envers, assez profondément. On imprime par pression plate, entre la forme d’impression et une contrepartie qui porte un relief correspondant au creux de la forme gravée, ce qui fait s’encastrer le papier dans la gravure où il prendra l’encre tout en subissant un léger gaufrage. Les encres, relativement compactes, ont un vernis résineux ou cellulosique, un solvant très volatil, un pigment qui peut être coloré ou bronzé or ou argent. Un second passage sans encrage accentue le brillant ; c’est le refrappage.


Thermographie

En thermographie, on imprime, sur une machine typo ordinaire, des caractères ou des clichés courants avec une encre à base de vernis fort et visqueux. Sur l’impression fraîche, on dépose une poudre de résine qui adhère à l’encre ; on essuie l’excès de poudre, on passe la feuille dans une enceinte chauffée où la résine fond et se combine à l’encre. Après refroidissement, on obtient un relief brillant. En thermogravure, on emploie comme poudre de la résine synthétique qui se polymérise à la chaleur. L’aspect plaisant des imprimés en timbrage et en thermographie fait que ces procédés sont de plus en plus employés pour les cartes de visite, têtes de lettres, encarts publicitaires.


Bronzage

Le bronzage consiste à déposer de la poudre métallique sur une encre fraîche, où elle adhère. On imprime un mordant, vernis coloré assez visqueux, puis, dans une machine à bronzer, ou bronzeuse, on dépose sur la feuille de la poudre de bronze, et on essuie l’excédent. On peut augmenter le brillant en écrasant la poudre par un gaufrage en repérage précis ou en imprimant dessus un vernis clair. La couleur de la poudre de bronze varie suivant les pourcentages des constituants de l’alliage cuivre-zinc-aluminium et le traitement subi : or rouge, or riche, or ducat, etc. La poudre — ou plus exactement les paillettes — d’aluminium seul donne la couleur argent.

Encres métalliques. Celles-ci s’impriment directement. Ce sont des mélanges de poudre de bronze ou d’aluminium avec du vernis et du solvant. Mais, déposées en épaisseur relativement faibles, elles brillent moins et ont davantage tendance à se ternir. Elles permettent des effets très décoratifs en typo, en offset et surtout en hélio.