Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

Hollande (suite)

Chaque ville adjoint à ses députés aux états provinciaux un conseiller juridique, le pensionnaire. De même, la noblesse y est assistée par un pensionnaire qui préside les débats en vertu de la préséance nobiliaire. Ce pensionnaire de Hollande préside également le Collège exécutif qui siège à La Haye en dehors des quatre sessions annuelles des états ; il se trouve également à la tête de la députation hollandaise aux états généraux, où il est régulièrement élu grand pensionnaire.

Le stathoudérat a été maintenu après le décès du Taciturne. Représentant du souverain, le stathouder occupe une position ambiguë : quoique fonctionnaire, nommé à vie par les états, il conserve certaines prérogatives monarchiques, tels le droit de grâce et un droit d’intervention dans les nominations de la magistrature urbaine ; il exerce par ailleurs le commandement en chef de l’armée. Son influence dans la vie politique des Provinces-Unies s’explique non seulement par l’importance et la stabilité de sa charge, mais surtout par le cumul de ses fonctions dans plusieurs provinces.


Pensionnaires et stathouders

La prépondérance des pensionnaires et des stathouders de Hollande dans les Provinces-Unies illustre la supériorité hollandaise. Fixée en 1616, la quote-part de la Hollande dans les contributions à la généralité s’élève à 58 p. 100.

Entre le pensionnaire et le stathouder, l’équilibre du pouvoir reste précaire. Le premier est le porte-parole du parti républicain, qui entend assurer la prédominance de la Hollande dans la confédération et celle des régents en Hollande. Le second regroupe dans le parti orangiste les opposants à l’oligarchie patricienne hollandaise. Pasteurs intransigeants ou bourgeois exclus de la magistrature, tous sont partisans d’un renforcement du pouvoir central à l’intérieur d’un État fédéral, voire monarchique. L’histoire politique des Provinces-Unies se confond avec celle de la Hollande : à chaque poussée dynastique du parti orangiste correspond une réaction du parti républicain, instaurant une vacance du stathoudérat.


Le marché d’Amsterdam

L’évolution économique des Provinces-Unies se confond également avec celle de la province hollandaise, dont le centre de gravité se trouve à Amsterdam*. Quoique l’essor du port hollandais date du xve s., l’élimination, en 1585, de la concurrence anversoise est décisive (« fermeture » de l’Escaut). Au xviie s., Amsterdam est devenue la métropole du commerce mondial : le cours des prix européens est fixé sur le marché d’Amsterdam, point de rencontre de l’offre et de la demande internationales. La Banque d’Amsterdam, fondée en 1609, généralise l’usage du virement bancaire et pourvoit aux besoins de liquidités.

Dans la seconde moitié du xviie s., la politique mercantiliste des États européens et surtout la concurrence anglaise entament la rentabilité des opérations commerciales hollandaises. Entrepôt de marchandises, Amsterdam se convertit au xviiie s. en marché financier. Les emprunts extérieurs des États européens convergent vers Amsterdam. Les interventions des financiers hollandais se limitent à l’avance de fonds sur traite.

L’expansion commerciale et coloniale des provinces maritimes néerlandaises au xviie s. avait fait des Provinces-Unies une grande puissance. L’expansion financière du xviiie s. ne compense pas le recul commercial et colonial, qui rabaisse les Provinces-Unies à un second rang.


La fin de l’Ancien Régime

La révolte de la bourgeoisie hollandaise au xvie s. survenait dans un État en voie de centralisation. Le patriciat urbain a fini par y remplir le rôle tenu ailleurs par la noblesse agraire. Il n’est donc pas étonnant de voir se développer au xviiie s. un parti de patriotes, composé essentiellement par la bourgeoisie, tenue à l’écart du pouvoir. Imbue des Lumières, cette bourgeoisie révolutionnaire se dresse contre les privilèges de l’oligarchie patricienne, exigeant un État centralisé et censitaire. L’alliance des républicains et des orangistes pousse les patriotes à rechercher l’appui de la France. En 1795, est créée, avec l’aide des armées françaises, la République batave. Désormais, la province de Hollande s’estompe dans un État fortement centralisé, mais la perte de son autonomie ne signifie pas la fin de sa prédominance.

P. J.

➙ Amsterdam / Empire colonial néerlandais / Guillaume Ier / Guillaume II / Guillaume III / Orange-Nassau / Pays-Bas / Provinces-Unies / Randstad Holland.

 G. J. Renier, The Dutch Nation. An Historical Study (Londres, 1944). / A. W. E. Dek, Genealogie der graven van Holland (La Haye, 1954).

holographie

Opération qui permet d’enregistrer un signal optique sur une plaque photographique.


Elle utilise un codage grâce auquel l’information est inscrite en deux dimensions spatiales sur un « hologramme » que constitue l’émulsion photosensible après développement. À cet enregistrement correspond un décodage qui permet de restituer l’information optique qui y a été inscrite. Avant de décrire les principes de l’holographie, il convient de définir le signal lumineux que celle-ci permet d’enregistrer.

Les rayonnements électromagnétiques ont un caractère vibratoire. En chaque point d’un faisceau lumineux existent un champ électrique et un champ magnétique que la théorie scalaire assimile à des fonctions vibratoires du temps. De plus, l’expérience montre que seul le champ électrique a une action physiologique sur la rétine. À ce titre, il est généralement assimilé au champ lumineux responsable de la vision. Son caractère vibratoire échappe en première observation, car la fréquence des vibrations lumineuses est extrêmement élevée, de l’ordre de 1014 Hz. Aucun détecteur n’est assez rapide pour en suivre les variations ; cependant, seule la théorie vibratoire permet d’interpréter correctement les expériences d’interférence et de diffraction ; le champ lumineux est défini en chaque point par son amplitude et par sa phase.