Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

glande (suite)

Pathologie des glandes endocrines (glandes à sécrétion interne)

Les glandes endocrines (hypophyse, thyroïde, parathyroïdes, surrénales) et la partie endocrine des glandes endo-exocrines (gonades, pancréas) peuvent, comme les glandes exocrines, être atteintes d’affections bénignes n’ayant qu’une expression purement locale (kystes, adénomes non sécrétants, inflammation) ou de cancer. Mais, de plus, comme ces glandes ou certains des adénomes qui s’y développent sécrètent des hormones qui ont soit une action sur des récepteurs périphériques (glandes mammaires, poils, etc.), soit un rôle majeur dans divers métabolismes (glucides, protides, calcium, etc.), toute atteinte qui modifie le taux de leurs sécrétions a pour conséquences des troubles très divers, dits « troubles endocriniens ».

Ces troubles, en rapport avec un excès ou un défaut d’hormone, peuvent être dus à une lésion de la glande sécrétant l’hormone ou parfois à une atteinte des fonctions hypophysaires.

Si, en effet, l’activité de certaines glandes ne dépend que du taux sanguin de la substance dont elles règlent le métabolisme (le fonctionnement des glandes parathyroïdes n’est commandé, par exemple, que par le taux du calcium sanguin), d’autres, telles que les gonades, la glande thyroïde, la partie corticale des glandes surrénales, possèdent un mécanisme régulateur plus complexe (feed-back), qui met en jeu l’hypophyse* et l’hypothalamus. L’augmentation du taux sanguin de l’hormone provenant d’une de ces glandes freine en effet la sécrétion de la stimuline hypophysaire correspondante (v. hypophyse), alors que la diminution du taux de l’hormone entraîne au contraire l’augmentation de la sécrétion de la stimuline.

J. P.

Glasgow

Ville de Grande-Bretagne, en Écosse.


Glasgow est de loin la plus grande ville, le premier port et la principale concentration commerciale et industrielle de l’Écosse. Elle est située dans la moitié occidentale de la longue dépression structurale, dite Lowlands, qui traverse l’Écosse en écharpe du nord-est au sud-ouest. Cette dépression n’est pas un couloir continu ; des prolongements du haut plateau méridional s’avancent au sud de Glasgow, tandis que de petits massifs volcaniques l’encadrent à l’ouest et au nord. L’agglomération s’est donc étendue dans une cuvette circulaire entourée de hauts reliefs, véritables pièges à fumée ; la plaine est elle-même accidentée de nombreux drumlins, collines ovoïdes de graviers déposés par les glaciers quaternaires. Le fleuve Clyde forme l’axe de la cuvette et se termine par un long estuaire coudé. Glasgow a le site classique de ville de dernier pont à un carrefour de circulation fluviale, maritime et routière.


Le développement de la ville

L’essor de Glasgow ne date que du xviiie s. La ville est fondée au vie s. par saint Kentigern (Mungo), qui l’appelle Gleschu, « le beau lieu vert » en langue celte. Ce haut parrainage lui vaut de devenir un évêché en 1115. Le roi d’Écosse Guillaume le Lion lui octroie une charte vers 1180. Pendant des siècles, elle est un petit centre religieux, commercial et intellectuel (l’université date de 1451). Elle n’a encore que 5 000 habitants à la Réforme, 15 000 lors de l’union des deux royaumes d’Angleterre et d’Écosse en 1707. Cette union est l’événement décisif dans l’histoire de Glasgow ; désormais, il est permis à l’Écosse de trafiquer avec les colonies anglaises d’Amérique, et nul port écossais n’est mieux placé que Glasgow.

Au xviiie s., la cité s’adonne surtout au commerce du tabac, puis au commerce et au travail du coton. La dure concurrence de l’industrie cotonnière du Lancashire force Glasgow à choisir une autre spécialité, la métallurgie. Par bonheur, un vaste gisement de charbon peu profond s’étend en Lanarkshire, aux portes de la ville, et il renferme un minerai de fer noir utilisable ; le premier haut fourneau fonctionne en 1828, mais dès 1812 on a lancé sur la Clyde le premier paquebot à vapeur du royaume. La construction navale devint la grande affaire de Glasgow jusqu’à la Seconde Guerre mondiale ; ses chantiers restèrent longtemps les premiers du monde ; en 1970, ils étaient encore les premiers de Grande-Bretagne.

Une très forte croissance industrielle, la création de nombreux emplois attirèrent beaucoup d’immigrants des Highlands, des plateaux du sud de l’Écosse, des îles Hébrides, d’Irlande, déterminant une augmentation rapide de la population : Glasgow avait 75 000 habitants en 1801, 100 000 en 1811, 330 000 en 1851, 760 000 en 1901. Le maximum de 1 300 000 est atteint en 1941 grâce à l’afflux des réfugiés.

L’industrialisation ne profita pas qu’à Glasgow. Des villages voisins installés sur le bassin houiller et au bord de la Clyde prirent rang de ville à mesure que se développaient l’extraction minière, la sidérurgie, la construction navale. L’ensemble de la conurbation de Glasgow, dite Clydeside, passait, de 160 000 habitants en 1811 et 560 000 en 1851 à 1 425 000 en 1901 et au maximum de 1 800 000 en 1961. Un Écossais sur trois vit donc dans la conurbation de Glasgow ; celle-ci comprend : en amont de Glasgow, Coatbridge (53 000 hab.), Airdrie (35 000 hab.), Motherwell et Wishaw (75 000 hab.), Hamilton (46 000 hab.) ; en aval, Clydebank (50 000 hab.) et Paisley (95 000 hab.). Avec l’appoint des villes de la basse Clyde comme Port Glasgow, Greenock (72 000 hab.), Gourock et celles du bassin houiller de Ayrshire comme Ayr (47 000 hab.), Kilmarnock (47 000 hab.), etc., la moitié de la population écossaise se rassemble à l’intérieur d’un cercle de 40 km de rayon dont Glasgow serait le centre.


Les problèmes actuels

Pourtant, la conurbation de Glasgow a passé son apogée. Le minerai black-band est épuisé, et il faut importer des minerais d’Afrique et du Canada. Les mines de charbon du Lanarkshire et de l’Ayrshire ferment l’une après l’autre ; l’exportation du charbon a disparu, et l’ancien quai charbonnier sert à l’importation du minerai de fer. Il n’existe plus qu’un seul centre sidérurgique important, à Motherwell et Wishaw (hauts fourneaux, aciérie, laminoir), qui produit surtout pour les chantiers navals. L’industrie textile n’a plus qu’une grande entreprise, à Paisley, la capitale britannique du fil à coudre.

Le trafic du port est stagnant : 4 Mt aux importations (bois, minerais, produits pétroliers raffinés, denrées alimentaires), moins de 2 Mt aux exportations (des articles fabriqués par les industries de l’Écosse et du nord de l’Angleterre). Plusieurs compagnies maritimes ont abandonné Glasgow et déplacé leur tête de ligne à Liverpool.