Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

glande (suite)

Les glandes exocrines composées sont reliées à la surface de l’épithélium d’origine par un canal branchu et se présentent comme une association d’un certain nombre de glandes simples. La capsule conjonctive qui les entoure émet des septums qui les partagent en lobes, eux-mêmes subdivisés en lobules. Elles sont tubuleuses si les parties sécrétrices sont des tubes généralement branchus (glandes buccales, glandes gastriques, cardiaques, glandes de Brünner de l’intestin de l’Homme), acineuses si ces parties sécrétrices sont sacculaires ou tubulo-acineuses si celles-ci sont des tubes branchus terminés par des acini sacculaires (pancréas, glande mammaire).


Les glandes endocrines

Elles déchargent leur sécrétion dans des capillaires sanguins ou lymphatiques. Le mécanisme exact de la libération du produit de sécrétion et de son passage à travers l’endothélium vasculaire est encore mal connu. Il semble que la sécrétion soit de type mérocrine et que les grains de sécrétion libérés dans l’étroit espace compris entre la membrane plasmique de la cellule glandulaire et l’endothélium des capillaires se dissolvent, libérant les hormones, qui diffuseraient à travers la membrane basale et atteindraient la lumière des capillaires par les fenestrations de l’endothélium.

Les glandes endocrines se forment à partir d’invaginations épithéliales tubulaires ou d’excroissances pleines, qui perdent secondairement leur connexion avec l’épithélium d’origine. Leur structure est très variée. La plupart sont des massifs cellulaires pleins, pénétrés par un riche réseau vasculaire (hypophyse, parathyroïdes, surrénales, pancréas endocrine) [fig. 7]. La glande thyroïde fait exception par sa structure vésiculeuse, impliquant une sécrétion en deux temps : dans un premier temps, celle-ci se fait par le pôle apical dans la lumière des vésicules. Dans un second temps, le contenu de ces vésicules est repris, modifié et éliminé par le pôle basai (fig. 8).

Sécrétions glandulaires

• enzymes digestives (glandes salivaires, gastriques, intestinales, pancréas) ;

• mucus protecteur tapissant les épithéliums internes (digestif, respiratoire, génital) et le tégument de nombreux animaux aquatiques (Annélides. Mollusques, Poissons, Amphibiens) ;

• venins (Méduses, Scorpions, Araignées, Abeilles, Echinodermes, Poissons, Amphibiens, Serpents) ;

• lait des Mammifères ;

• soie des chenilles de Papillons, des Araignées ;

• carapace des Arthropodes, coquille des Mollusques ;

• cire des Abeilles ;

• glandes endocrines : les hormones.

A. B.

 W. Bloom et D. W. Fawcett, A Textbook of Histology (Philadelphie, 1962 ; 9e éd., 1968).


Maladies des glandes


Pathologie des glandes exocrines (glandes à sécrétion externe)

Les différentes glandes peuvent être le siège d’infections, présenter des tumeurs bénignes ou malignes, ou voir leur sécrétion modifiée quantitativement ou qualitativement.


L’infection

C’est un processus pathologique qui s’observe souvent au niveau des glandes exocrines. Citons :
— les parotidites (v. parotides), atteintes des glandes salivaires, en général provoquées par le virus ourlien (oreillons), parfois par des germes banals provenant de foyers infectieux de voisinage ;
— les abcès des glandes mammaires, qui se produisent lors de la période d’allaitement ;
— les prostatites (v. prostate), qui, chez l’homme, comme les bartholinites chez la femme, sont la conséquence d’une infection par le staphylocoque, le colibacille ou le gonocoque.


Les tumeurs

Ce sont des kystes, des adénomes, des cancers.

Les kystes peuvent être dus à la dilatation d’organes glandulaires qui fonctionnent mal (kystes du sein par exemple).

Les adénomes sont des tumeurs bénignes résultant de la prolifération régulière d’un épithélium glandulaire. Ils se développent dans toutes les structures où existent des glandes.

Les cancers, enfin, sont fréquents. Ceux du sein* et de la prostate* comptent notamment parmi les tumeurs malignes qui s’observent le plus souvent. Histologiquement, un adéno-sarcome est une tumeur glandulaire associant une prolifération épithéliale bénigne et une prolifération conjonctive maligne. Adéno-carcinome est le nom donné aux cancers d’origine épithéliale reproduisant la structure glandulaire qui leur a donné naissance.


Les modifications des sécrétions

La diminution ou l’augmentation de la quantité de substance sécrétée dépend soit des glandes elles-mêmes, soit de leur stimulation par le système neurovégétatif.

Pour les glandes de la peau comme pour celles du tube digestif, l’atrophie des glandes et la prédominance du sympathique diminuent la sécrétion, alors que l’existence de glandes très nombreuses et surtout la prédominance du parasympathique provoquent des sécrétions accrues.

Les glandes peuvent produire des sécrétions insuffisamment concentrées bien qu’elles aient un volume normal. Dans le cas du lait, par exemple, une teneur insuffisante en corps gras ne permet pas de poursuivre un allaitement uniquement maternel.

Au contraire, des sécrétions peuvent être trop concentrées : s’il s’agit de la bile, il se forme une boue dans la vésicule biliaire, engendrant les calculs biliaires.


La mucoviscidose

Cette affection est due à une viscosité anormale des mucus sécrétés par les glandes intestinales, pancréatiques et bronchiques. C’est une maladie à hérédité récessive, qui se manifeste essentiellement dans les premiers jours de la vie. Chez le nouveau-né, elle réalise un tableau d’occlusion intestinale provoquée par le bouchon de méconium et entraîne, si une opération n’est pas pratiquée d’urgence, une mort rapide. Chez les nourrissons qui ont survécu, apparaissent des troubles digestifs (vomissements, diarrhée), auxquels s’ajoutent, à plus ou moins brève échéance, des troubles respiratoires (toux, dyspnée avec fièvre par poussées). Au-delà de la première année, si l’enfant a survécu, la maladie prend la forme d’une affection digestive (état de subocclusion, insuffisance pancréatique, hypotrophie), à laquelle s’ajoutent des manifestations infectieuses respiratoires.