Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

Géraniales (suite)

Balsaminacées

La famille des Balsaminacées comprend 450 espèces et seulement deux genres ; le genre Impatiens (Balsamine) à lui seul en rassemble plus de 430. Les plantes de cette famille, des herbes, ont, comme celles des Tropæolacées, des fleurs irrégulières à 5 sépales rapidement caducs, pétaloïdes, le postérieur possédant un éperon, et 5 pétales inégaux, l’antérieur étant plus développé que les quatre autres ; les étamines sont au nombre de 5, ainsi que les loges de l’ovaire. À maturité, le fruit charnu s’ouvre brutalement au moindre choc, les cinq valves s’enroulant sur elles-mêmes en projetant les graines à quelque distance. Ce mécanisme de dissémination a fait donner à cette espèce, en France, le nom d’Impatiente-ne-me-touchez-pas ! Les Impatiens, originaires d’Asie et d’Afrique, sont des plantes soit annuelles (I. balsaminea, cultivée depuis 1596 et originaire de l’Himālaya), soit vivaces (I. walleriana, introduite vers 1883 depuis le territoire de Zanzibar).

J.-M. T. et F. T.

Géricault (Théodore)

Peintre français (Rouen 1791 - Paris 1824).


Son père, avocat, étant venu se fixer à Paris, l’enfant fait ses études dans un pensionnat, puis au lycée Louis-le-Grand. Il y manifeste surtout, en de nombreux dessins, sa vive admiration pour Rubens, dans le style duquel il représente les chevaux et les écuyers du cirque Franconi. La mort de sa mère, en 1801, le met en possession d’une fortune dont il profitera pour réaliser son vœu, d’abord contrarié par sa famille, de se consacrer à l’art.

En 1808, son amour de l’équitation élégante le conduit à devenir l’élève de Carle Vernet*, dont en 1810 il quitte l’atelier pour fréquenter celui de Pierre Guérin (1774-1833), davidien modéré qui lui inculque d’utiles principes de composition ; mais le vrai maître de Géricault fut sans doute le baron Gros*, précurseur du romantisme par la puissance de son coloris, la richesse de sa matière, le choix de ses sujets, pris dans la vie contemporaine. Au Louvre, Géricault exécute des copies d’une facture libre d’après les maîtres de la Renaissance italienne, ainsi que d’après Rubens, Van Dyck, Rembrandt, Sébastien Bourdon, Hyacinthe Rigaud, Prud’hon*. Il travaille aussi d’après le modèle vivant. La première œuvre caractéristique de son style, tout à la fois réaliste et lyrique, est l’Enseigne du maréchal-ferrant (1811, coll. priv.).

Il expose avec succès, au Salon de 1812, une peinture fougueuse : Officier de chasseurs de la garde impériale chargeant (Louvre). Son Cuirassier blessé quittant le feu (Salon de 1814, Louvre) est la première peinture qui ait été qualifiée de romantique. Par goût de l’équitation et des uniformes, il s’engage dans les mousquetaires du roi, qu’il quittera bientôt. Corps de femme sur la grève (musées royaux de Bruxelles), tableau représentatif du penchant à la mélancolie qui sera toujours un des facteurs de son inspiration, est de 1815.

À la suite d’un chagrin d’amour, il part en 1816 pour l’Italie. À Rome, comme à Florence, c’est Michel-Ange qui l’impressionne le plus fortement. Il est conduit à considérer que la forme, en peinture, importe au moins autant que la couleur, et c’est alors qu’à l’exemple du maître il s’adonne momentanément à la sculpture (musée de Rouen). Il se plaît également à copier Raphaël et en tire la leçon d’épurer son propre style de dessinateur en exécutant, d’après nature, des croquis instantanés qu’il décante ensuite par le moyen de calques successifs ; sa Course de chevaux libres à Rome (ou Course des barberi) [Louvre, variante au musée de Rouen] porte témoignage de cette évolution, décisive.

Revenu à Paris, sur la demande de son père, en 1817, il dessine et peint des études d’animaux et s’initie à la technique, alors nouvelle, de la lithographie. En 1818, il esquisse son tableau du Radeau de la « Méduse ». Déterminé à puiser ses sujets dans l’actualité, il s’était inspiré auparavant de l’Assassinat de Fualdès (cinq dessins, dont un au musée de Rouen). Considéré comme une protestation contre l’incurie du gouvernement, le Radeau de la « Méduse » (Louvre) ne remporte, au salon de 1819, qu’un succès assez médiocre ; mais ce fut, pour Géricault, l’occasion de produire, comme en marge de ce grand morceau de bravoure, quelques-uns de ses plus pathétiques chefs-d’œuvre : morts, mourants, têtes de suppliciés (musée de Stockholm).

Parti en 1820 pour Londres, où l’exposition du Radeau de la « Méduse » reçoit plusieurs milliers de visiteurs payants, Géricault demeure jusqu’en 1822 en Angleterre. Il y peint, notamment, le Cheval effrayé (National Gallery), le Derby d’Epsom (Louvre), exécute une série de lithographies très admirées et s’intéresse à Constable*, à Bonington*. Peu après son retour à Paris, il fait une chute de cheval dont il mourra, par suite de la carie d’une vertèbre. Ses dernières peintures sont, notamment : le Four à plâtre (Louvre), qui le montre ayant assimilé la leçon des paysagistes anglais ; le Fou assassin (musée de Gand), l’Hyène de la Salpêtrière (musée de Lyon), pièces maîtresses d’une série à la fois réaliste et hallucinante. Ainsi, une douzaine d’années ont suffi à l’achèvement d’une carrière éblouissante, dont les conséquences ont agi sur la plupart des maîtres du xixe s., de Delacroix* à l’école de Barbizon*.

M. G.

 C. Clément, Géricault, étude biographique et critique, suivie d’un catalogue raisonné (Didier, 1868). / L. Delteil, le Peintre-Graveur illustré, t. XVIII : Théodore Géricault (Delteil, 1924). / M. Gauthier, Géricault (Braun, 1935). / K. Berger, Géricault, Drawings and Watercolors (New York, 1946) ; Géricault und sein Werk (Vienne, 1952 ; trad. fr. Géricault et son œuvre, Grasset, 1954). / A. Del Guercio, Géricault (Milan, 1963). / D. Aimé-Azam, la Passion de Géricault (Fayard, 1970).

Germain (les)

Orfèvres français des xviie et xviiie s.


Par les Comptes des Bastimens, on connaît l’existence d’un François Germain († v. 1676), orfèvre, le père et le maître de Pierre Germain (Paris v. 1645 - id. 1684), orfèvre du roi, auteur de plusieurs médailles à l’effigie de Louis XIV. Sans avoir fait partie des ateliers d’orfèvrerie des Gobelins*, il semble qu’il ait en certaines occasions travaillé pour eux.