Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

football (suite)

(Buenos Aires 1926). Sa carrière dans son pays d’origine fut remarquable, mais c’est en Europe qu’il devait trouver la grande consécration. Celle-ci commença alors par une sorte de petite guerre que se livrèrent les deux grands clubs espagnols : le Real Madrid et F. C. Barcelone. Tous deux avaient acquis ses services, et la fédération espagnole dut rendre une sorte de jugement de Salomon pour trancher le différend : Di Stefano jouerait un an à Barcelone, puis un an à Madrid. En fait, il demeura douze ans à Madrid, remportant cinq fois la Coupe d’Europe. La chance de Di Stefano fut précisément la création de la Coupe d’Europe, qui donna à son immense talent la dimension nécessaire. Un talent fait de technique très sûre, d’une grande vision du jeu et plus encore d’une activité débordante. Avec lui, une équipe jouait à douze tant sa puissance de travail était grande. Il marqua tellement la grande épreuve de sa personnalité qu’on le surnomma « M. Europe ». Naturalisé espagnol, il fut moins heureux avec l’équipe nationale, qui traversait alors une crise aiguë. Devenu entraîneur, il donna à Valence son premier titre de champion d’Espagne.


Stanley Matthews

(Stoke-on-Trent 1915). Si l’on voulait résumer d’un seul mot l’exceptionnelle carrière de Stanley Matthews, c’est celui de longévité qui conviendrait. En effet, il joua jusqu’à cinquante ans au niveau le plus élevé. Il fut encore sélectionné à trente-huit ans dans l’équipe d’Angleterre.

D’abord vedette à Blackpool, il fut ensuite sélectionné dans l’équipe d’Angleterre, dont il devint l’inamovible ailier droit. Malheureusement pour lui, sa carrière internationale se termina avant que l’Angleterre daignât disputer la Coupe du monde. Celui qu’on a appelé le « prince du dribble », le « sorcier de Blackpool » fut anobli par la reine.


Ferenc Puskas

(Budapest 1927). Lors de la révolte hongroise de 1956, Ferenc Puskas était capitaine de l’armée magyare, mais aussi et surtout capitaine de l’équipe de Hongrie, considérée comme la meilleure du monde à cette époque : c’est cette équipe qui fut vainqueur de l’Angleterre sur son sol au mois de novembre 1953. Finaliste malheureux de la Coupe du monde en 1954, dont elle était la grande favorite, la Hongrie a représenté ce qu’on peut faire de mieux en matière de football. Puis arrivèrent les événements de 1956. Honved, le club de Puskas, disputait la Coupe d’Europe. L’équipe était déchirée par la situation nouvellement créée. La moitié des joueurs retourna en Hongrie, l’autre choisit de rester en Europe occidentale. Ferenc Puskas était de ceux-là. Le président du Real Madrid, Santiago Bernabeu, fit appel à ses services. Ferenc Puskas constitua avec Di Stefano un tandem inégalable, à la base des succès du Real Madrid. Ferenc Puskas se retrouva plus tard entraîneur dans un club grec sans grand standing international, le Panathinaïkos : il réussit à le hisser en finale de la Coupe d’Europe (1971).


Lev Yachine (ou Iachine)

[Moscou 1929]. Lev Yachine a dû certainement sa renommée de gardien de but à la fois à des qualités contradictoires et à une personnalité étonnante. En effet, Yachine était grand de taille (1,83 m), mais sa souplesse extrême lui permit de réaliser les mêmes exploits sur les balles basses qu’un homme de taille moyenne. C’est en cela que très certainement a résidé le secret de sa réussite technique. D’autre part, Yachine possédait une personnalité étonnante, faite d’enthousiasme, de gentillesse, de simplicité, qui ont toujours touché les foules, qu’elles soient américaines ou européennes, de l’Est comme de l’Ouest.

Derrière les « cinq grands » émergent un certain nombre de très grands joueurs.


Josef Boszik,

joueur hongrois (né en 1925). Il fut le capitaine de la glorieuse équipe hongroise qui, la première, battit l’Angleterre sur son terrain londonien de Wembley en 1953. Boszik jouait demi droit, et sa science du placement, sa sobriété de gestes, l’ascendant qu’il avait sur tous ses partenaires, au jeu parfois plus spectaculaire que le sien, constituèrent un acquis de toute première valeur pour l’équipe magyare.


Bobby Charlton,

joueur anglais (Ashington, Northumberland, 1937). Il est, comme Fritz Walter, l’aîné de deux grands joueurs de football, et, comme lui, il a eu l’honneur d’être capitaine d’une équipe vainqueur de la Coupe du monde (en 1966). Gaucher, il s’est distingué à la fois par une énorme activité et une correction exemplaire sur tous les terrains de football qu’il a fréquentés dans le monde entier.


Johan Cruijff,

joueur néerlandais (Amsterdam 1947). Il est le symbole de la nouvelle génération de footballeurs des années 1970, dont l’action est fondée sur la vitesse. Ses cheveux longs sont également bien « dans le vent », mais il est certain que la vedette d’Ajax d’Amsterdam (qu’il conduisit à la victoire en Coupe d’Europe en 1971, en 1972 et en 1973) aurait été une vedette de tout temps. En plus de sa vitesse, sa vivacité de gestes et son sens du but en font l’un des joueurs les plus doués. À la fin de 1973, il a été transféré à Barcelone.


Garrincha,

joueur brésilien (Majé, Rio de Janeiro, 1933). Son véritable nom est Manuel Francisco dos Santos. C’était un phénomène du dribble. Il conquit les foules européennes en 1958 à l’occasion de la Coupe du monde, disputée en Suède. Son art de la feinte, de l’esquive, qui constituent les éléments principaux du dribble, n’a jamais été égalé. Pelé bénéficia largement du travail accompli par la « Perle Noire » de Botafogo sur son aile.


Francisco Gento,

joueur espagnol (Guarnizo, Santander, 1933). Il a failli approcher le record de Stanley Matthews : Gento a en effet joué dix-huit ans à l’aile gauche du Real Madrid, à tel point que le grand club espagnol après avoir organisé le jubilé traditionnel des dix ans de présence au club, décida d’en faire un second pour ses dix-huit ans de fidélité au maillot blanc. Gento possédait une vélocité exceptionnelle en même temps que le meilleur palmarès en Coupe d’Europe, puisqu’il remporta six fois l’épreuve, dont il disputa sept fois la finale.


Sandor Kocsis,