fleuve (suite)
L’homme et les fleuves
• L’utilisation traditionnelle. Chaque civilisation a tenté d’utiliser sous de multiples formes les possibilités offertes par les fleuves : navigation et pêche à l’aide d’embarcations modestes, irrigation ou arrosage selon des méthodes plus ou moins perfectionnées, captation de leur énergie par des moulins et des ateliers divers. Le fleuve a joué dans la fixation et l’évolution des collectivités un rôle fondamental ; mais celles-ci sont dépourvues des moyens techniques leur permettant de modifier les régimes des fleuves et de se protéger de certaines menaces comme les inondations.
• L’aménagement moderne. L’exploitation rationnelle du fleuve a nécessité de nombreuses études, tant climatiques qu’hydrologiques, géologiques ou géographiques. Parmi les principaux objectifs figurent l’amélioration des conditions de navigabilité, l’habitabilité des rives, l’utilisation de l’énergie et de l’eau à des fins agricoles et industrielles. Pour y parvenir, il a fallu modifier le fleuve, parfois sensiblement : en édifiant des digues latérales afin de contenir les flots de crues ou retarder les confluences les plus dangereuses ; en recoupant les méandres qui allongent inutilement les cours (Elbe, Weser, Guadalquivir, etc.) ; en recreusant le lit, voire en le canalisant (ouvrages d’art variés comme les ascenseurs pour bateaux, les écluses, les ponts-canaux et les tunnels fluviaux) ; en créant des retenues (barrages) de tous types et de toutes formes. Un tel travail a nécessité des études préalables sur la solidité des assises et les vitesses d’érosion qui conditionnent l’éventuel comblement du lac artificiel.
Les modifications que l’on fait subir au fleuve sont de plus en plus importantes. Il en résulte parfois des contradictions et des conflits entre les diverses formes d’intervention humaine : un aménagement en vue de la navigation n’est pas forcément compatible avec les besoins des irrigateurs et des producteurs d’électricité. Les eaux prélevées pour la consommation urbaine peuvent avoir été polluées par les rejets industriels en amont (le Rhin). Il est donc nécessaire de considérer désormais l’ensemble des aménagements à l’échelle de tout un bassin fluvial.
J.-R. V.
➙ Amazone / Barrage / Congo (le) / Eau / Gange / Houang Ho / Hydrographie / Lac / Mississippi / Rhin / Rhône / Volga / Yang-tseu-kiang.
W. Wundt, Gewässerkunde (Berlin et Göttingen, 1953). / M. Pardé, Fleuves et rivières (A. Colin, 1954 ; 5e éd., coll. « U2 », 1968) ; « les Eaux courantes. L’hydrologie fluviale » dans Géographie générale, sous la dir. de A. Journaux (Gallimard, « Encyclopédie de la Pléiade », 1966). / W. F. Hoyt et W. B. Langbein, Floods (Princeton, 1955). / G. Reméniéras, l’Hydrologie de l’ingénieur (Eyrolles, 1960 ; 3e éd., 1970). / R. Keller, Gewässer und Wasserhaushalt des Festlandes, eine Einführung in die Hydrogeographie (Leipzig, 1962). / M. Rochefort, les Fleuves (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1963 ; 2e éd., 1969). / J. Larras, Embouchures, estuaires, lagunes et deltas (Eyrolles, 1964). / A. Guilcher, Précis d’hydrologie marine et continentale (Masson, 1965). / B. Dussart, Limnologie. L’étude des eaux continentales (Gauthier-Villars, 1966).