Modification dans l’équilibre d’un système colloïdal provoquée par un facteur étranger à ce système.
La floculation se traduit par un gonflement des micelles, le ralentissement des mouvements browniens qui les animent, l’opacification du milieu, la formation d’un précipité qui conserve l’état colloïdal. Elle peut précéder la coagulation, mais, à l’inverse de cette dernière, elle constitue un phénomène réversible, la suspension colloïdale primitive pouvant être reconstituée par élimination de l’agent qui l’a provoquée.
La plupart des substances colloïdales dans les organismes vivants sont constituées par des protides en suspension (gels) dans un liquide aqueux renfermant des électrolytes. De tels systèmes constituent les liquides intra- et extra-cellulaires. Leur stabilité est assurée principalement par l’équilibre entre les groupements acides et les groupements alcalins des molécules amphotères, et par l’équilibre entre les charges électriques des micelles et celles des ions présents dans le solvant. La floculation d’un tel système pourra donc être provoquée par une simple variation du pH jusqu’au point isoélectrique, ou par l’introduction d’ions (sels neutres), la réaction étant réversible.
Réactions de floculation en biologie clinique
Elles permettent d’objectiver les perturbations pathologiques qualitatives ou quantitatives, dans le sérum sanguin. Les unes sont utilisées pour le diagnostic et la surveillance du traitement des hépatites principalement (tests non spécifiques) ; les autres sont employées dans le dépistage de la syphilis (tests spécifiques).
Tests non spécifiques
Leur réalisation est simple, mais, en raison même des réactifs empiriques qu’ils mettent en jeu, ils doivent être exécutés selon des techniques rigoureuses quant aux conditions de pH, de température, de durée de réaction. Ces tests mettent en évidence :
— des α-globulines (test au résorcinol de Vernes [tuberculose, maladies inflammatoires], test au cétyltriméthylammonium) ;
— des β-globulines (tests au phénol de Kunkel et au dextrane de Burstein [lipoprotéines]) ;
— des γ-globulines (tests au zinc de Kunkel, à la céphaline cholestérol de Hanger) ;
— des protéines diverses (tests au thymol de Mac Lagan, au mercure de Gros).
Les résultats de ces tests sont le plus souvent exprimés en unités de densité optique de Vernes ; ils aboutissent à un dosage approximatif des protéines pathologiques.
Tests spécifiques
On les utilise pour le dépistage de la syphilis et la surveillance de son traitement, en même temps que les réactions de fixation du complément et d’hémolyse du type Bordet-Wassermann. Ces réactions sont pratiquées sur sérum inactivé par chauffage à 56 °C, au moyen d’un réactif à base d’extrait lipidique de cœur de bœuf ou de cheval. Ce réactif est appelé improprement « antigène ». La simplicité relative de ce type de réaction a conduit aux techniques dites « de Kline » ou « du V. D. R. L. », qui n’exigent qu’une très faible quantité de réactifs et dont la sensibilité et la spécificité sont très grandes. Elles permettent des évaluations quantitatives au moyen de réactions effectuées sur des dilutions de titre connu.
R. D.