Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Crassulacées (suite)

Chez les Sedum, ou Orpins (150 espèces au total, 30 seulement en France), les fleurs, petites, en étoile, sont jaunes, blanches ou rouges. Certaines espèces sont à feuilles cylindriques : le type en est S. album (Sedum blanc), à fleurs blanches, rouges ou roses, et S. acre, à fleurs jaunes ; ce sont deux petites plantes gazonnantes de 10 cm environ de haut, qui vivent sur les sols plus ou moins rocailleux, arides. S. maximum, S. sieboldii, S. spectabile, etc., forment un groupe d’espèces vivaces aux feuilles planes et qui sont de taille plus élevée. Toutes ces plantes sont facilement cultivées comme bordures dans les jardins de rocailles. Un dernier genre important à signaler est celui des Echeveria, qui ont des feuilles plus ou moins épaisses, non dentées, parfois poilues ou recouvertes de cire et disposées ordinairement en rosettes spiralées ; les fleurs sont gamopétales.

J.-M. T. et F. T.

 A. Bertrand, Plantes grasses autres que les Cactées (la Maison rustique, 1952 ; nouv. éd., 1959).

créance (droit de)

Pouvoir de droit qu’a une personne (le créancier) d’exiger d’une autre personne (le débiteur) qu’elle donne, fasse ou ne fasse pas quelque chose.


Le créancier se voit reconnaître les moyens d’obtenir satisfaction : soit qu’il puisse faire directement pression sur le débiteur pour parvenir à l’exécution de la prestation ou à l’abstention promise ; soit, le plus souvent, en cas d’inexécution, qu’il se voie reconnaître la possibilité d’obtenir satisfaction par équivalent, au moyen d’une condamnation du débiteur à des dommages et intérêts.

À cette fin, le droit civil accorde au créancier qui n’a pas pris la précaution de se munir d’une sûreté* un droit de gage général sur le patrimoine du débiteur. Ce droit autorise le créancier, en cas d’inexécution, à saisir un ou plusieurs des biens du débiteur pour les faire vendre aux enchères publiques et se payer sur le prix de vente.

Cette garantie générale, apparemment très satisfaisante, n’est pas toujours efficace, dans la mesure où le débiteur, sentant la saisie prochaine, peut « organiser » son insolvabilité. Sans doute, le créancier a-t-il alors la possibilité de faire annuler les actes faits en fraude de ses droits, mais la preuve de la fraude peut être difficile.

Le droit de créance est généralement reconnu par un titre écrit de forme variable. Ce titre, dans la mesure où le droit s’y incorpore, représente une valeur économique. Il peut servir à favoriser le crédit de son titulaire. C’est pourquoi le droit civil et le droit commercial se sont préoccupés d’assurer la mobilisation de ce titre par le biais général de la cession de créances.

Une loi du 15 juin 1976 est venue réglementer certaines formes de cessions de créances. Par le procédé de la grosse au porteur, le titre exécutoire que constitue l’acte authentique est transmis par simple tradition, de la main à la main. Dans le cas de grosse à ordre, il y a endossement du titre au nom du cessionnaire (de la même manière que pour un chèque). La loi nouvelle met fin aux grosses au porteur et maintient les grosses à ordre, qui prennent, désormais, le nom de copie exécutoire à ordre avec intervention du notaire pour la transmission, sauf lorsque celle-ci se fait au profit d’un établissement bancaire, financier ou de crédit à statut légal spécial (par exemple Crédit foncier de France).

A. V.

crédit

Toute opération économique dans laquelle l’un des partenaires accepte que le ou les débiteurs se dégagent de leurs obligations par un paiement à terme.



Introduction

Cette notion de temps est la caractéristique principale du crédit. Mais, pour que cette opération ait lieu, il faut que l’on soit en mesure d’évaluer la confiance que l’on peut accorder au débiteur, et c’est ici que l’on retrouve l’origine du mot (lat. credere, avoir confiance).

Le crédit est le moyen par lequel l’économie a pu passer du stade artisanal au stade industriel. En effet, seule la possibilité de rembourser une fois qu’une entreprise a encaissé le produit de ses ventes permet l’innovation. L’artisan travaillait sur commande, l’industriel fabrique souvent son produit avant de le vendre et doit investir pour le fabriquer ou pour abaisser le coût de celui-ci. Ainsi, la croissance d’une économie évoluée est désormais fonction des possibilités de crédit.

Du crédit aux entreprises, on est venu au crédit aux particuliers ; car, pour développer une économie moderne, il est nécessaire de vendre et, pour vendre, il faut se trouver devant une demande solvable des consommateurs. La disparition des grandes fortunes et, par contre, le développement du niveau de vie ont forcé les financiers à rechercher des moyens qui permettaient de rendre immédiatement disponible l’épargne ou le revenu qui serait dégagé dans le futur.

Les investissements toujours plus importants et la concurrence de plus en plus vive rendent nécessaire la création continue de techniques nouvelles en matière de crédit : la diversité des situations et la complexité de l’industrie moderne ont amené banquiers et financiers à diversifier la panoplie des moyens de crédit disponibles pour l’entreprise et le particulier.

L’importance du crédit est telle dans l’économie moderne que l’on a été jusqu’à mettre sur pied une politique du crédit, qui, souvent, à elle seule, permet d’accélérer ou de retarder la croissance* économique.

Petit vocabulaire du crédit

acceptation croisée, opération par laquelle une banque accepte un effet qui sera porté à l’escompte dans une autre banque. L’acceptation croisée est destinée à permettre la mobilisation d’un effet limitant les incidences de trésorerie. Les banques ont l’habitude de déterminer un plan de croisement qui implique que chaque banque qui figure dans celui-ci accepte une charge égale de trésorerie.

back to back ou contre-crédit, crédit indépendant d’un crédit principal qui en est néanmoins la cause (par exemple, crédit fournisseur accordé, alors qu’un crédit documentaire est prévu et accordé).

bill of lading, expression anglaise pour connaissement.

consolidation, reconstitution de la trésorerie à la suite d’un crédit.

effet bancable, effet de commerce éligible au réescompte de la Banque de France.

effet primaire, effet représentatif d’une opération. Il est opposé à l’effet de mobilisation, qui est uniquement utilisé pour les besoins de la mobilisation.

marché hors banque, marché monétaire dont les opérations se traitent entre les banques et des établissements financiers sans l’intervention de la Banque de France.

mise en pension, opération permettant à un banquier de recevoir le montant d’un effet de commerce pendant un temps très limité sans se dessaisir de la propriété de l’effet (par la procédure de l’endos en blanc). À la fin de l’opération, le banquier rembourse la somme, et l’effet lui est rendu (cette procédure est aussi connue sous le nom d’achat-vente).

mobilisation, opération par laquelle une banque ou un établissement financier reconstitue sa trésorerie en portant à l’escompte du papier financier ou commercial.

papier commercial, effet de commerce utilisé pour une opération d’escompte et représentant la vente d’une marchandise.

papier financier ou papier de mobilisation, effet créé lors de l’octroi d’un crédit afin de permettre la mobilisation de ce crédit. Il se distingue du papier commercial.

revolving, caractère automatiquement renouvelable d’une opération.

taux Banque de France, taux auquel l’Institut d’émission réescompte le papier commercial.

taux export, taux appliqué par la Banque de France aux créances nées de l’exportation.

usance, délai de règlement du papier commercial habituel de trois mois ; la Banque de France fixe pour chaque profession particulière les usances.