Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

contusion (suite)

Causes

Elles sont nombreuses, et les dégâts anatomiques variables avec l’importance et la nature du traumatisme. Il s’agit, le plus souvent, d’un choc direct, soit que l’agent vulnérant frappe la région intéressée, soit que le blessé soit projeté sur un obstacle.

Le choc peut être perpendiculaire au plan cutané et entraîner d’importantes lésions profondes aponévrotiques et sous-aponévrotiques lorsqu’il s’agit des membres, ou viscérales s’il s’agit de l’abdomen, du thorax et du crâne. Les lésions sont au maximum lorsque le choc est appuyé (écrasement d’un membre par éboulement, roue de voiture, etc.). Le choc peut être tangentiel (crush injury) et créer alors d’importants décollements sous-cutanés et sous-aponévrotiques.

Enfin, des jets liquides sous pression peuvent créer des contusions ainsi que la propagation d’une onde gazeuse (explosion) ou liquide (propagation d’une explosion en mer sur des naufragés [last injury]).


Lésions

Immédiatement après le choc, la peau présente des phénomènes vaso-moteurs passagers : pâleur, puis vasodilatation (rougeur), œdème local. Dans les heures suivantes se constitue l’épanchement dû à la rupture des vaisseaux sanguins et lymphatiques.

L’ecchymose accompagne habituellement la contusion : elle est le résultat de l’infiltration sous-dermique par le sang issu des petits capillaires rompus. Elle se manifeste sous forme d’une plaque ou d’un piqueté rouge bleuâtre, qui deviendra violet, vert, puis jaune avant de disparaître, suivant la transformation locale de l’hémoglobine en hémosidérine.

L’hématome témoigne d’un épanchement de sang plus important.

L’hématome circonscrit est une collection limitée soulevant les téguments, plus ou moins dépressible en son centre (crépitation neigeuse). L’évolution habituelle se fait vers une résorption plus ou moins lente, accompagnée d’une élévation thermique passagère et parfois de subictère. L’infection par excoriation cutanée ou par voie sanguine n’est pas exceptionnelle.

L’hématome diffus est le fait de contusions musculaires plus profondes. Le sang infiltre les espaces celluleux sous-aponévrotiques et apparaît à distance sous forme d’ecchymose tardive. Dans certains cas, l’abondance de l’épanchement peut entraîner des phénomènes de compression des axes vasculaires, créer les conditions d’une ischémie du membre et obliger à une intervention évacuatrice.

L’épanchement séreux sous-cutané, dit « de Morel-Lavallée », est plus rare. Il ne se voit qu’à la face externe de la cuisse, à la face interne de la jambe et dans la région lombaire. Il survient après un choc tangentiel et se fait sous la peau décollée ainsi de l’aponévrose. Il peut atteindre un volume assez important et surtout il se reproduit. Il faut inciser cet épanchement et en assurer le drainage continu par aspiration.

La nécrose est le terme ultime et la conséquence d’un important traumatisme, appuyé sur un plan osseux qui écrase les capillaires et les artérioles, supprimant ainsi la vascularisation. La peau, d’abord normale, devient pâle, puis progressivement noirâtre en huit à dix jours.

S’il s’agit de nécrose cutanée simple, l’excision de la plaque nécrosée, suivie de greffe immédiate, est la solution habituellement retenue. Si un os ou une articulation sous-jacente sont mis à nu, il est parfois nécessaire d’avoir recours à une intervention permettant d’obtenir leur recouvrement immédiat (lambeau de rotation ou plastie à distance).


Complications générales

Elles ne se voient guère dans les lésions limitées, où elles sont résumées par une passagère élévation thermique avec subictère. Les grandes contusions, gros broiements des membres, peuvent s’accompagner d’un important syndrome de choc et d’atteinte rénale sévère avec azotémie élevée. Une réanimation et des moyens thérapeutiques appropriés sont nécessaires pour éviter une issue fatale.

Les contusions par souffle ou par propagation d’ondes peuvent s’accompagner d’importantes lésions viscérales, en particulier pulmonaires (œdème), qui peuvent être rapidement mortelles.

Les contusions de l’abdomen*, du thorax*, du rein* et du cerveau* sont envisagées à ces articles.

J. P.

convention internationale

En droit international, tout accord écrit conclu par les États ou les organisations internationales gouvernementales dans leurs rapports respectifs. (Le mot est pratiquement synonyme de traité.)


La dénomination de pacte, ou convention, est étroitement associée depuis des siècles au principe de la bonne foi ou de la fidélité à la parole donnée. La convention de Vienne (1969), qui codifie les règles coutumières concernant la formation, l’application et la terminaison des traités bilatéraux, tout en les complétant par d’importantes dispositions sur la nullité des traités, rappelle dans son article 26 l’axiome latin Pacta sunt servanda pour introduire la règle fondamentale du droit des traités : « Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi. » Cette rédaction contemporaine recrée par son seul énoncé la finalité des invocations religieuses et des serments qui, aux siècles passés, ont eu pour but de garantir l’inviolabilité des conventions. (La convention d’Algésiras de 1906 est sans doute le dernier traité à avoir invoqué dans son préambule la divinité.)

La portée obligatoire des conventions, tirée du seul échange des consentements, est valable pour l’ordre international comme pour l’ordre interne. Instrument né d’une opération complexe, combinant successivement des actes de procédure internationaux et internes, le traité est normalement appelé à produire ses effets dans l’ordre législatif interne, lorsque la matérialité de son objet le requiert ou le permet, sans qu’il soit nécessaire de l’introduire par un acte réceptif particulier.