Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

catholicisme (suite)

Ce sacrement signifie l’appartenance visible et définitive du baptisé à l’Église. On ne peut réitérer le baptême. Ce sacrement revêtait dans la primitive Église une solennité particulière. Sa réception était précédée d’une très longue préparation, plusieurs années parfois durant lesquelles on enseignait au néophyte les vérités de la foi, mais c’était aussi un temps d’épreuves durant lequel le postulant devait donner des marques certaines qu’il adoptait les mœurs chrétiennes. Puis, par le rite d’imposition du sel, qui se trouve toujours dans la cérémonie du baptême, il devenait catéchumène, c’est-à-dire qu’il pouvait assister à la première partie de la messe en attendant d’y participer pleinement après avoir été baptisé dans la nuit pascale.

Le rite s’accomplissait à l’origine par une triple immersion dans une eau courante, mais le baptême par effusion sur la tête est aussi signalé ; ensuite, des piscines étant annexées à toutes les églises, l’immersion devint la règle générale. À partir du xiie s., elle tomba en désuétude, et pour des motifs pratiques l’aspersion la remplaça.

L’Église enseigne que le baptême nous rend semblable au Christ en reproduisant spirituellement sa mort et sa résurrection. La triple immersion dans l’eau symbolise l’ensevelissement dans le tombeau durant trois jours, et la sortie, la Résurrection, c’est-à-dire la vie nouvelle signifiée par le vêtement blanc qui était remis aux élus.

Dans son Epître aux Romains, saint Paul donnait déjà de ce sacrement cette interprétation : « Que dire alors ? Qu’il nous faut rester dans le péché, pour que la grâce se multiplie ? Certes non ! Si nous sommes morts au péché, comment continuer de vivre en lui ? Ou bien ignorez-vous que baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans sa mort que tous nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle. »

Il faut remarquer que cette nouvelle naissance prend son origine dans l’eau. Cet élément est aussi autrement symbolique, puisque l’enfant dans le sein de sa mère vit dans l’eau et que la science récente a prouvé que toute vie est sortie de l’élément liquide. L’eau est donc légitimement le véhicule du sacrement qui confère la vie spirituelle.

Un autre rite complète l’effusion de l’eau, c’est celui de l’onction avec l’huile (le chrême). Il signifie la participation du baptisé au sacerdoce des fidèles, l’huile étant la matière dont sont oints les prêtres. « Non seulement, écrit Pie XII, les prêtres offrent, mais aussi tous les fidèles, car ce qui s’accomplit d’une manière spéciale par le ministère des prêtres se fait d’une manière universelle par le vœu des fidèles. » Par le baptême, l’homme reçoit la grâce sanctifiante qui efface la faute originelle ; il reçoit aussi les vertus surnaturelles, appelées théologales parce qu’elles ont toutes Dieu pour objet ; ce sont la foi, l’espérance et la charité.

• Le sacrement de confirmation complète celui du baptême en donnant la plénitude des dons du Saint-Esprit. C’est le sacrement de l’Esprit saint. Il est habituellement conféré par l’évêque par l’imposition des mains et l’onction sur le front avec le saint chrême. Dans la primitive Église, il succédait immédiatement au baptême. Ce sacrement est une effusion nouvelle de vie divine qui donne selon saint Thomas la « plénitude de la grâce », et particulièrement les sept dons du Saint-Esprit que le baptême ne conférait qu’en germes. Ces dons sont des énergies qui mettent l’âme dans l’état de coopérer plus efficacement à l’action des vertus théologales et morales. Ce sont les dons de crainte, de piété, de science, de force, de conseil, d’intelligence et de sagesse.

C’est un sacrement de la plénitude de l’âge, mais âge entendu au sens spirituel, puisque actuellement on confirme les nouveau-nés en danger de mort. De ce fait, c’est le sacrement par essence du témoignage chrétien suivant l’enseignement du Christ : « Lorsque viendra la Paraclet que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de Vérité qui provient du Père, il me rendra témoignage, et vous aussi vous me rendrez témoignage » ; et aussi : « Lorsqu’on vous emmènera pour vous livrer ne vous mettez pas en peine à l’avance de ce que vous aurez à dire : vous direz ce qui vous sera donné à l’heure même, car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit saint. »

Ainsi, la confirmation est le sacrement qui donne le Saint-Esprit en vue du témoignage à rendre au Christ et à l’œuvre qu’il est venu accomplir. Ce témoignage peut évidemment revêtir des formes variées : celui du sang, le martyre, est devenu exceptionnel ; reste celui de la parole, de l’action, enfin et surtout celui de la pratique quotidienne de l’ensemble des vertus chrétiennes, que tous les fidèles peuvent et doivent rendre, comme le demande saint Pierre : « Ayez au milieu des païens une belle conduite, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme malfaiteurs, la vue de vos bonnes œuvres les amène à glorifier Dieu au jour de la visite. »


La pénitence et le péché

Il faut définir, avant de parler de la pénitence, la doctrine catholique quant au péché et à la conscience morale. L’état de péché, c’est le refus par l’homme de la grâce divine, c’est une injure faite à Dieu, puisqu’il s’oppose à ce qu’il nous manifeste son amour, c’est-à-dire à ce qu’il puisse répandre sa gloire à l’extérieur, sur ses créatures. Pécher, c’est essentiellement préférer la créature au Créateur dans une vue égoïste de satisfaction personnelle.

Cependant, pour que le péché soit réel, il faut qu’il soit clairement et librement consenti par celui qui le commet. Ni l’enfant ni l’insensé ne peuvent pécher, parce qu’irresponsables ; le péché implique l’intégrité psychologique et il n’y a faute que là où il y a consentement total de la volonté. L’Église distingue le péché mortel du véniel. Le premier est ainsi dénommé lorsqu’il porte sur une matière grave (homicide, sacrilège, etc.) parce qu’il prive le pécheur de toute vie surnaturelle en lui faisant mériter l’enfer, en le privant de tous les mérites acquis, en particulier par le sacrement de baptême. Le péché véniel, lui, n’entraîne pas de telles conséquences ; cependant, il affaiblit les effets de la grâce et dispose ainsi l’âme à pécher mortellement.