Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

casino (jeux de) (suite)

Si le ponte totalise 0 (baccara), 1, 2, 3 ou 4, il demande une troisième carte sans montrer ses deux premières cartes. Le banquier lui donne une troisième carte face vue, sauf quand le banquier totalise 8 ou 9, auquel cas il a gagné. Après avoir vu la carte donnée, le banquier a la possibilité de prendre ou non, à son choix, une troisième carte pour lui-même. Si le ponte totalise 6 ou 7, il indique au banquier qu’il ne désire pas de troisième carte ; ce dernier est libre de son choix.

Enfin, dans le cas où le ponte possède 5, il peut ou non, suivant son inspiration, réclamer une troisième carte.

• Désavantage du joueur. Le ponte est désavantagé par rapport au banquier par le fait que celui-ci est mis au courant des décisions prises par le ponte.

Mathématiquement, le désavantage du ponte est d’environ 4 p. 100. Le banquier doit, pour sa part, payer au casino un prélèvement de 5 p. 100 pour chaque coup gagné.

Un tableau, établi par calcul des probabilités, fixe automatiquement les décisions à prendre par le banquier en fonction de la décision prise par le ponte et du point qu’il possède.

Sous la forme « chemin de fer », le banquier change après qu’il a perdu un coup ou bien dans le cas où il décide de passer la main et de se retirer avec ses gains. Sous la forme « baccara », le banquier est fixe ; les pontes peuvent miser sur deux tableaux qui correspondent à deux jeux différents de pontes fictifs. La banque à tout va est une forme de baccara à laquelle le banquier ne fixe pas de limite aux mises des pontes.


Le trente-et-quarante

Le trente-et-quarante se joue avec six jeux de 52 cartes. Il comporte quatre chances : noir, rouge, couleur et inverse. Les cartes comptent pour leur valeur : l’as vaut 1, le 2 vaut 2, les figures valent 10.

Le croupier aligne des cartes sur deux rangées, passant à la seconde rangée dès que le total des points de la première a dépassé 30. La première rangée est pour noir, la seconde rangée pour rouge. Le point le plus petit, autrement dit le plus proche de 30, gagne.

Couleur et inverse sont déterminés par la première carte de la première rangée par rapport à la rangée gagnante. Si la première carte est rouge et que la rangée noire gagne, par exemple, les mises sur inverses seront gagnantes. Quand deux rangées de cartes arrivent à former un total de points identique, le coup est nul et rejoué, sauf si l’égalité est à 31. Dans ce cas (refait), les mises perdent toutes moitié de leur valeur. Des joueurs peuvent s’assurer contre le refait moyennant le versement préalable de 1 p. 100 de leur mise.

• Avantage du casino. Systèmes. En s’assurant, le joueur peut jouer ainsi au jeu pour lequel le pourcentage du casino est le plus mince.

C’est donc le champ d’action idéal pour les martingales et les montantes, dont nous avons parlé à propos de la roulette. Là encore, le casino protège ses intérêts en fixant à chaque table un maximum.

Le système de mise le plus simple consiste à jouer une mise, à doubler au coup suivant, et ainsi de suite en doublant à chaque fois avant de revenir à une mise après le premier coup gagnant. Ainsi, on s’assure à chaque fois une mise de bénéfice. Toutefois, cette méthode impose, en cas de série de seize coups perdants, de jouer 1 024 mises.


Le black jack

Dernier des jeux autorisés en France, il est d’origine américaine et présente un intérêt du fait de sa rapidité.

Il s’agit, pour le joueur, de totaliser le plus possible sans dépasser 21. Chaque joueur reçoit deux cartes face vue ; il voit en outre une des deux cartes du banquier contre lequel il joue.

L’as vaut à son choix 1 ou 11 ; les figures comptent pour 10, et les autres cartes comptent pour leurs points. Les joueurs peuvent demander autant de cartes qu’ils le désirent, mais perdent s’ils dépassent le total de 21.

S’ils reçoivent un as et une figure ou un 10 dans leurs deux premières cartes, ils ont « black jack » et sont payés une fois et demie leur mise. Le jeu du banquier est automatique ; celui-ci doit prendre une carte supplémentaire tant que son total n’a pas atteint 17 et ne doit plus tirer dès qu’il a obtenu un total entre 17 et 21.

Les joueurs ont le droit de doubler leurs mises si le total de leurs deux premières cartes est 9, 10 ou 11 ; ils peuvent doubler leurs mises lorsque leurs deux premières cartes sont identiques ; ils jouent alors avec deux jeux en séparant les deux cartes qu’ils avaient reçues initialement.

L’avantage du casino (banquier) réside surtout dans le fait que le ponte « saute », c’est-à-dire dépasse 21 avant que le banquier coure ce risque. L’avantage réside aussi dans l’inexpérience des joueurs, qui ignorent en général le tableau compliqué calculé d’après les probabilités.

J.-P. M.

➙ Jeux.

 C. Aveline, le Code des jeux (Hachette, 1961). / A. Neurisse, les Jeux de casino (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 2e éd., 1966). / C. M. Laurent, Tous les jeux de cercle et de casino (Bornemann, 1968).

Caspienne (mer)

En russe Kaspiskoïe more, la plus vaste des mers fermées du globe ; 430 000 km2 environ.


La Caspienne est située dans la partie occidentale d’une dépression appelée touranienne ou aralo-caspienne, bassin tertiaire qui s’est étendu au Pliocène jusqu’à la mer d’Aral et à la mer Noire actuelles ; le littoral septentrional se trouve à 26 m au-dessous du niveau général des mers. La Caspienne se compose de deux parties : une cuvette septentrionale, profonde de quelques mètres seulement, communiquant avec le Kara-Bogaz, lagune de 18 000 km2 contenant une quantité énorme de sel de Glauber (sulfate de sodium) ; des fosses méridionales, d’une profondeur de plus de 1 000 m au pied des chaînes iraniennes. Le littoral, au nord, est bas, marécageux, indécis et tend à avancer par alluvionnement des grands fleuves ; le delta, de type mississippien, de la Volga couvre une superficie de 10 000 km2. En bordure des reliefs (presqu’île de Mangychlak, Caucase oriental, montagnes iraniennes), la côte se présente sous forme de falaises.