Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Bangkok (suite)

Une métropole politique et économique

Avec un dixième de la population du pays, Bangkok est la seule grande ville de Thaïlande. Cette prépondérance s’explique par la centralisation des activités administratives, intellectuelles, politiques et économiques du royaume. La population s’est accrue jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, surtout grâce à l’immigration chinoise. Mais, depuis 1940, les paysans thaïs venant de la plaine centrale et du nord-est ont le plus contribué à sa croissance. La population d’origine chinoise est toujours très importante : en 1956, on comptait 60 p. 100 de Chinois sur les 1 320 000 habitants. Avec ses 2,2 millions d’habitants, le Grand Bangkok est la deuxième ville d’Asie du Sud-Est, après Djakarta. Les plus fortes densités se trouvent dans l’ancienne cité royale et surtout dans les quartiers chinois qui lui sont contigus à l’est et au sud : Pomprab, Samphanthawong et Bangrak.

La capitale rassemble tous les départements ministériels, le Parlement et la Cour. Elle monopolisait jusqu’en 1963 la fonction universitaire, et elle compte encore aujourd’hui six universités sur les huit actuellement existantes. Elle est le seul centre industriel d’une certaine importance, ce qui s’explique par le rôle prépondérant de l’État dans le développement industriel thaïlandais. Y figurent uniquement (en dehors du bâtiment) des industries légères : rizerie, scieries, savonneries, usines de cigarettes et textiles. Les petites entreprises dominent. Cependant, Bangkok est, comme la plupart des métropoles du tiers monde, une ville surtout tertiaire. Il joue le rôle d’entrepôt pour la Thaïlande et assure les relations commerciales avec l’Europe, l’Amérique et le Japon. Le port, dont le trafic a dépassé 5 Mt en 1967, assure plus de 90 p. 100 des importations (biens d’équipement et produits manufacturés) et 75 p. 100 des exportations (riz, bois de teck, caoutchouc, maïs, etc.) du pays.

Sa situation à l’extrémité septentrionale du golfe du Siam le met à l’écart des grandes routes maritimes internationales. Les conditions naturelles sont défavorables. Le Ménam Chao Phraya est fermé par une barre que les navires de plus de 1 500 tonneaux ne pouvaient pas franchir avant 1960. Ils devaient mouiller en rade. Aujourd’hui même, les navires de plus de 9 m de tirant d’eau et de 190 m de long mouillent à l’île de Sichang, à 40 km au sud-est de l’embouchure. On y charge et décharge par chalands. Un avant-port a été aménagé à Samut Prakan, sur le Ménam, pour le débarquement des passagers et des équipages. Le vieux port est situé à 9 km au sud de Bangkok, sur le fleuve. En aval, le gouvernement thaïlandais a aménagé de 1930 à 1950 un port moderne. Il est relié aux réseaux ferré et routier. Mais des dragages constants sont nécessaires pour maintenir un chenal à travers la barre et une profondeur suffisante le long des quais.

Bangkok est au centre d’une étoile de communications continentales à l’échelle de tout le pays. La capitale attire tout le trafic du Ménam et des canaux de la plaine centrale, en particulier le riz. Les quatre grandes voies ferrées du Nord, du Nord-Est, de la frontière cambodgienne et du Sud aboutissent à la gare de Bangkok. De même, le réseau routier, actuellement en pleine expansion, est centré sur Bangkok. Alors que le port ne joue qu’un rôle national, l’aéroport a une importance internationale, dépassant maintenant celle de Singapour. Il est une escale pour les lignes joignant l’Europe à l’Extrême-Orient. Situé à Don Muang, à 32 km au nord de la ville, à laquelle il est relié par une autoroute, il est aussi le centre du réseau intérieur. Les nombreuses banques et maisons d’import-export sont la manifestation la plus claire de l’importance commerciale sans cesse croissante de la ville. Celle-ci est un centre touristique et le siège de conférences et de congrès internationaux grâce à son équipement, exceptionnel pour la région, en grands hôtels modernes. La Commission économique pour l’Asie et l’Extrême-Orient des Nations unies y est établie de façon permanente.

Bangkok, ville d’art

Il ne reste que peu de vestiges de la puissante enceinte construite par Rāma Ier, mais plusieurs monuments datent de la fin du xviiie s. Les monastères (Wat) respectent les dispositions traditionnelles, mais présentent une extension et une richesse qui caractérisent la capitale ; l’art de Bangkok, grandiose, raffiné, épris de couleur et de virtuosité, prolonge celui d’Ayuthia*. Au milieu d’un ensemble remarquable qui conserve souvent des peintures murales et des laques d’un intérêt et d’une qualité rares, il convient de citer : le Temple royal, Wat Pra Keo, construit en 1785 à l’intérieur du Palais royal pour le Bouddha d’Émeraude, image protectrice du royaume, et où un édifice spécial abrite les statues des souverains de la dynastie ; Wat Chetuphon, ou Wat Pô, commencé en 1793, et où Rāma III a fait graver, peindre et sculpter une véritable encyclopédie des connaissances de son temps ; le palais de Wang Na (1782), dans l’enceinte duquel s’élève le Musée national, qui fournit un exemple unique de construction princière. Wat Benchamabopit, le « temple de Marbre », fondé par Rāma VI, abrite des images du Bouddha, originales ou copies, empruntées à tous les arts et présente un curieux mais séduisant mélange des traditions architecturales les plus diverses. Dans Thonburi, le Pra Prang de Wat Arun (le temple de l’Aurore) peut être regardé comme un aboutissement de la vieille formule du prang.

J. B.

M. B.

banque

Entreprise ou établissement qui fait profession habituelle de recevoir du public des fonds qu’il emploie essentiellement en opérations de crédit* et en opérations financières.



Les opérations de banque


Les opérations de caisse

Préalable à toute opération bancaire, le dépôt a été défini d’une façon précise par la loi du 13 juin 1941 : « Sont considérés comme dépôts tous fonds que toute entreprise ou personne reçoit, avec ou sans stipulation d’intérêt, de tous tiers, sur sa sollicitation ou à la demande du déposant, avec le droit d’en disposer pour les besoins de son activité propre, sous la charge d’en assurer au déposant un service de caisse. »