Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Z

zoogéographie (suite)

Pour ce qui est des océans*, la distinction de régions semble plus difficile à effectuer, en raison de la réelle continuité des faunes et de la non-possibilité d’isolement géographique. La distribution, d’une façon générale, semble davantage en relation avec certains facteurs limitants du milieu tels que la température : les eaux froides ou chaudes forment des barrières comparables aux obstacles orogéniques des continents et contribuent à l’isolement de faunes finalement distinctes.

Le peuplement zoologique des différentes régions qui viennent d’être citées se superpose aux principales zones de végétation du globe, en rapport elles-mêmes avec des facteurs limitants essentiellement climatiques (toundra et étage alpin, forêts de conifères, forêts tempérées de feuillus, forêts-maquis, steppes et prairies, déserts et semi-déserts, savanes, forêts tropicales à feuilles caduques ou à feuilles persistantes, forêts équatoriales).

F. P.

➙ Écologie / Espèce / Faune.

 E.-L. Trouessart, la Distribution géographique des animaux (Doin, 1921). / M. Prenant, Géographie des animaux (A. Colin, 1933). / A. Cailleux, Biogéographie mondiale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1953 ; 3e éd., 1969). / P. J. Darlington, Zoogeography : The Geographical Distribution of Animals (New York, 1957). / R. Furon, Causes de la répartition des êtres vivants (Masson, 1958). / E. Binder, la Génétique des populations (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1967 ; 2e éd., 1972). / M. Udvardy, Dynamic Zoogeography with Special Reference to Land Animals (Cincinnati, 1969). / E. Mayr, Populations, espèces et évolution (Hermann, 1974).

zoologie

Étude scientifique des animaux. (Elle sera définie ici, exclusivement par son histoire. Se reporter aux renvois en fin d’article.)



La préhistoire

L’histoire de la zoologie commence avec les débuts de l’humanité, en ce sens que les représentations d’animaux dues aux artistes du Paléolithique et du Néolithique constituent autant de précieux documents sur la faune qui les entourait.

Les principales espèces représentées sont des Mammifères (renne, cerf, cheval, mammouth, bison, sanglier, ours, lion, etc.), accessoirement des Oiseaux (coq de bruyère, chouette), Poissons, Reptiles, Amphibiens et même des Invertébrés. Beaucoup de ces dessins ou gravures témoignent d’un sens développé de l’observation des animaux en mouvement. Certains détails anatomiques (masses musculaires, jeu des tendons et des articulations, ventre alourdi par la masse intestinale ou la gestation) y sont nettement visibles.


L’Antiquité orientale

Bien que l’étude scientifique des animaux n’ait vraiment débuté que dans l’Antiquité classique, les anciennes civilisations orientales ont néanmoins laissé un apport zoologique important, soit dans leurs œuvres écrites (textes religieux ou fables), soit dans leurs œuvres d’art (représentations très fidèles d’animaux inspirées de la faune locale). On note également l’existence chez la plupart des peuples orientaux d’une classification zoologique rudimentaire qui n’est pas sans intérêt.


Chine

Dans la Chine ancienne, les connaissances zoologiques portaient sur des espèces utiles pour l’Homme (ver à soie, abeille, cochenille de la laque, bétail, volaille, etc.). Les Chinois élevaient également divers animaux (grillons, cigales, poissons rouges) pour leur plaisir et connaissaient assez bien divers parasites (tel le sarcopte de la gale). La zoologie chinoise est donc essentiellement d’inspiration pratique.

Un de ses aspects les plus intéressants est constitué par les excellentes figures d’animaux (Invertébrés et Vertébrés) ornant divers recueils de matière médicale (ben cao [pen ts’ ao]). Leur facture est bien supérieure à celle des illustrations zoologiques occidentales des mêmes époques.


Inde

Les anciens Indiens avaient, comme les Chinois, des connaissances plus ou moins empiriques sur divers animaux utiles (cochenille de la laque, Mammifères domestiques, poissons d’eau douce, etc.). En outre, dans divers textes indiens allant de 600 av. J.-C. à 200 de notre ère, on trouve déjà une ébauche de classification zoologique fondée sur des caractères morphologiques, écologiques ou éthologiques.


Proche-Orient

Les anciennes civilisations du Proche-Orient (Sumériens, Babyloniens, Assyriens) nous ont laissé quelques documents zoologiques sous forme de lexiques de noms d’animaux et d’admirables représentations de chevaux et de scènes de chasse du lion ou d’autres Vertébrés sauvages.

Il en est de même dans l’Iran ancien (civilisation achéménide et sassanide), et l’on trouve dans l’Avesta une classification des animaux fondée sur leurs mœurs, leur habitat et certains détails morphologiques. On connaît également les multiples représentations animales (Poissons, Oiseaux, Mammifères) dans les œuvres d’art des anciens Égyptiens, qui, par ailleurs, nous ont laissé un grand nombre d’espèces momifiées, souvent en très bon état de conservation. De nombreuses espèces animales sont citées dans la Bible, où est tentée une classification zoologique rudimentaire (animaux terrestres, aquatiques, volants). Les anciens Hébreux faisaient également une distinction entre espèces pures (kasher) et impures (terefah), les premières seules pouvant servir de nourriture humaine.


L’Antiquité classique


Grèce

C’est dans la Grèce ancienne que la zoologie en tant que discipline scientifique va prendre vraiment naissance avec l’œuvre fondamentale d’Aristote.

Avant lui, des philosophes tels qu’Anaximandre de Milet, Alcméon de Crotone, Empédocle d’Agrigente et Démocrite s’interrogeaient sur les origines de la vie et accordaient une certaine place aux animaux dans leurs œuvres. Anaximandre de Milet (vie s. av. J.-C.) [v. Ioniens (les)] exprimait l’idée que la vie avait commencé dans la mer et que les premiers êtres vivants étaient couverts d’écailles et semblables à des poissons.

Alcméon, qui vivait à la même époque, était médecin et s’occupait de physiologie. À ce titre, il aurait disséqué divers Vertébrés et aurait même pratiqué la vivisection.

Empédocle (ve s. av. J.-C.) s’intéressait à la sexualité et à l’embryologie des êtres vivants, également à leur respiration et à l’analogie des fonctions entre les règnes animal et végétal. Il avait de plus compris le rôle de l’adaptation des organismes au milieu et entrevu l’idée darwinienne de la survivance des plus aptes.