Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Z

zona (suite)

Complications

Les complications du zona ou ses séquelles sont dominées par les douleurs postzostériennes, très intenses chez le vieillard, persistantes, pouvant conduire à la toxicomanie ou au suicide.

Des paralysies peuvent s’observer dans les zonas, siégeant dans le territoire atteint et habituellement régressives.

Les troubles trophiques (dépilation, dépigmentation, syndrome douloureux épaule-main) peuvent s’observer.

Les diagnostics de zona sont habituellement aisés, sauf dans certaines formes topographiques (zona des ganglions géniculés ou zona abdomino-génital).

Le traitement comporte la désinfection par colorants antiseptiques, la lutte contre la douleur (vitaminothérapie, sédatifs, carbamazépine). La radiothérapie semble à beaucoup plus dangereuse qu’efficace. Dans les formes généralisées graves, certains agents (cytosine arabinoside) peuvent être utiles.

P. V.

zoogéographie

Étude de la distribution et de la variation des animaux à la surface des continents et dans les océans. (On dit aussi géographie zoologique.)



Aspects et problèmes

On distingue habituellement parmi les différents aspects que peut revêtir cette discipline :
— la zoogéographie classique, ou chorologie, ou géonémie, dont le but est de délimiter dans l’espace les aires de distribution des espèces et de faire apparaître, éventuellement, les facteurs limitants issus du milieu physique ou de l’environnement en général ;
— la zoogéographie dynamique, ou zoogéographie évolutive, qui étudie les origines (centres de dispersion) et la variation de l’espèce en fonction de sa distribution, et conduit à envisager les adaptations et le problème de l’évolution ;
— la zoogéographie historique, ou paléobiogéographie, dont l’étude permet de retracer la distribution et la variation des espèces au cours des temps géologiques.

L’étude des aires de distribution est directement en rapport avec la taxinomie*, dont le but est de situer les espèces et de définir les catégories spécifiques, supraspécifiques (genre, famille...) ou infraspécifiques (sous-espèce, race...).

Elle est également en rapport avec la génétique*. L’examen attentif de la distribution des espèces permet souvent, en effet, de déceler les variations infimes qui se manifestent essentiellement dans les populations rejetées à la périphérie des aires de distribution. Ces variations, quand elles coïncident avec la présence d’espaces non saturés biologiquement, ou d’une possibilité de fonctions dans une biocénose, sont dans de nombreux cas à l’origine de formes taxinomiques nouvelles, nettement caractérisées par la présence de particularités physiologiques ou autres, intervenant dans l’évolution des groupes (phénomène de spéciation*).

Les modes de dispersion à l’origine de la formation ou de l’extension des aires de distribution peuvent être : 1o de type actif, c’est-à-dire en rapport direct avec l’activité même et la reproduction des espèces ; 2o de type passif, les espèces étant transportées par les forces du milieu (vents, cours d’eau, courants marins, îles flottantes, radeaux naturels, animaux même [dans leur toison]). Les organismes répartis suivant ce dernier mode de distribution forment des peuplements d’ubiquistes souvent sans grande originalité et ne présentent pas de structures biocénotiques aussi achevées que dans le type précédent.

On a parfois pensé que la zoogéographie présentait d’étroites relations avec l’écologie, et c’est particulièrement vrai pour ce qui est des facteurs limitants dans la distribution des organismes. Mais il faudrait admettre que, à l’origine, une espèce formée de populations identiques aurait la possibilité de s’étendre indéfiniment dans la mesure où les écarts des facteurs écologiques de l’aire de distribution seraient rigoureusement comparables. Ce serait également admettre que les facteurs propres d’extension (taux de reproduction, mutations) ne joueraient qu’un rôle secondaire. Or, en réalité, dans les deux cas, c’est souvent l’inverse qui est observé : deux populations de la même espèce ne sont jamais tout à fait identiques, et les conditions de milieux varient dans des proportions importantes sans que pour autant les limites de l’aire soient réellement modifiées. Le rôle que sont appelées à jouer les différentes biocénoses dans l’histoire du peuplement intervient probablement davantage.

De nombreux auteurs pensent que la spéciation géographique par sélection peut, à elle seule, rendre compte de la différenciation spécifique dans le règne animal. Mais des généticiens se refusent à admettre que cette spéciation soit essentiellement guidée par des facteurs écologiques et accordent davantage d’importance au simple jeu de la variation et de l’isolement des populations.

Finalement, il semble donc que les problèmes de biogéographie soient beaucoup plus liés à des particularités évolutives de la faune qu’à des problèmes d’écologie, tout en admettant que, sous une certaine forme, ceux-ci puissent intervenir dans la distribution d’éléments particulièrement sensibles aux variations du milieu. La superposition (A. Cailleux) aux ensembles géographiques (continents, parties de continent, archipels, îles...) d’ensembles physionomiques, voire physiologiques, puis taxinomiques ou, mieux, biocénotiques rend assez bien compte de cet aspect plus fondamentalement biologique. La superposition des aires de répartition de groupes parfois très différents confirme encore cet aspect essentiellement biologique de la zoogéographie.


Les régions faunistiques

On distingue à la surface du globe différentes régions biogéographiques où la faune comprend de nombreux éléments qui lui sont propres (taux d’endémicité élevé), le plus souvent des espèces ou des genres, mais aussi, parfois, des familles zoologiques entières.

D’une façon générale, on admet la présence de sept régions assez bien caractérisées :
— 1o la région holarctique (Eurasie, nord de l’Afrique, Amérique du Nord), qui se subdivise en sous-région paléarctique (Eurasie, nord de l’Afrique) et en sous-région néarctique (Amérique du Nord) ;
— 2o la région paléotropicale (Afrique du Sud, Sahara, Madagascar, Indo-Malaisie), qui est subdivisée en sous-région éthiopienne (Afrique tropicale et Afrique australe, cette dernière formant parfois une province distincte), sous-région malgache (Madagascar), sous-région indo-malaise (Inde, Chine, Malaisie) ;
— 3o la région australienne (Australie et Tasmanie) ;
— 4o la région néo-zélandaise ;
— 5o la région polynésienne ;
— 6o la région néo-tropicale (Amérique du Sud et Amérique centrale) ;
— 7o la région antarctique (Terre de Feu, îles australes, terres antarctiques).

Dans le même ordre d’idées, on distingue encore, à l’intérieur de ces régions, des provinces (par ex. la province méditerranéenne), des secteurs, des stations.