viande (industrie de la) (suite)
• L’étuvage. C’est en général une opération intermédiaire dont les objectifs sont de favoriser la sélection bactérienne grâce à l’élévation de température et au taux salin ; on recherche surtout l’enrichissement en bactéries réductrices, qui fixent la couleur, en bactéries acidifiantes, qui entravent le développement des germes de putréfaction, ainsi qu’en bactéries « aromatisantes », qui participent à l’élaboration des flaveurs recherchées dans ces produits.
L’étuvage est réalisé, à l’échelle industrielle, dans des enceintes isolées où l’air est renouvelé par ventilation. Selon les produits, on procède à un étuvage à froid ou à chaud. Dans l’étuvage à froid, la température passe de 18-20 °C à 26 °C pour une hygrométrie relative décroissant de 90 p. 100 à 70-75 p. 100 ; cette opération, qui dure environ 24 heures, est appliquée aux préparations salées à sec et non additionnées d’eau ou de glace. Dans l’étuvage à chaud, la température augmente progressivement jusqu’à se stabiliser à 35-45 °C ; l’hygrométrie relative est voisine de 80 p. 100 ; la durée du traitement est limitée à quelques heures ; ce type d’étuvage convient aux préparations riches en humidité (saucisses).
• Le fumage. Les fumées sont obtenues par combustion incomplète de sciure et de copeaux de bois. Les principaux constituants de la fumée sont le formol ainsi que divers aldhéhydes, cétones et aminés volatils, des acides volatils pyroligneux (acides formique, propionique...), des alcools et des composés phénoliques, des hydrocarbures polycycliques, des résines, cires et goudrons bitumeux, et des gaz (gaz carbonique, oxyde de carbone).
L’action de la fumée n’est effective que sur des préparations préalablement salées ; elle se manifeste par une dessiccation et une modification de la texture superficielle du produit, par la répartition du sel dans la masse, par une coloration particulière, due à des combinaisons entre les acides pyroligneux et certains groupes aminés des protéines de la viande, par une conservation plus longue, grâce à l’action antioxydante des composés phénoliques, par un rôle bactériostatique et bactéricide du formol et des phénols et par le développement d’un goût de « fumé », dont sont responsables certains composés de la fumée (aldéhydes, cétones, aminés volatiles, acides pyroligneux).
Comme pour l’étuvage, on peut pratiquer soit le fumage à froid (température de 22-25 °C, hygrométrie relative de 70 à 75 p. 100, durée de quelques heures à plusieurs jours), pour des produits comme les jambons secs (Westphalie...), soit le fumage à chaud (température croissante de 30 à 50 °C, degré hygrométrique élevé, durée de quelques heures), pour le traitement des préparations salées en saumure.
• La cuisson. Il faut faire la distinction entre la simple cuisson au four, pour des produits tels que des pâtés, et l’appertisation, qui permet une conservation de durée beaucoup plus longue et dont le but est de stériliser le produit plutôt que de le cuire.
• L’emballage. Les produits sont le plus souvent conditionnés en sacs plastiques thermorétractés ou non, clipés ou soudés : Cryovac, Pervac, Krehalon, Soplaril. Certains sont cuits directement dans leur emballage en polyester ou polyamide, comme c’est le cas pour les andouilles et pour beaucoup de saucissons cuits.
R. R.
➙ Abattoir / Alimentation / Bovins / Congélation et surgélation / Froid / Ovins / Porcins.