Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

auxine (suite)

Certains auteurs envisagent l’existence, à côté des kinines, de tout un groupe de substances, les calines, non encore isolées et qui agiraient par exemple sur la formation des racines (rhizocalines) ; mais ce sont peut-être des complexes de corps chimiques variés, dont les propriétés se modifieraient lorsque les proportions changeraient. On peut seulement préciser que les rhizocalines, synthétisées par les feuilles, ont tendance à migrer vers les points bas et, de ce fait, à se concentrer là où se forment normalement les racines.

D’autres câlines pourraient agir sur les tiges (caulocalines) ou sur les feuilles (phyllocalines). Ainsi, Went aurait découvert dans les feuilles adultes et les cotylédons une phyllocaline qui, ajoutée aux milieux de culture in vitro, permettrait le développement normal du mésophylle (parenchyme foliaire entre les nervures). La présence de cette substance, surtout abondante dans les organes exposés à la grande lumière, permet d’expliquer la raison pour laquelle les feuilles se trouvant à l’ombre sont parfois de petite taille. La kinétine, ajoutée au milieu de culture aseptique sur lequel on fait développer les Lentilles d’eau, permet à ces dernières de se multiplier à l’obscurité ; cette substance pourrait, dans ce cas, remplacer la lumière. Le mélange d’AIA et de kinétine provoque, suivant le rapport des taux de ces deux substances, soit le développement des nervures, si la valeur du rapport AIA/kinétine est élevé, soit celui du limbe (mésophylle), si ce rapport est inverse. Cette action des kinines a lieu au niveau des acides nucléiques. Mothes pense que l’accumulation d’acides aminés dans les jeunes tissus serait sous la dépendance des kinines ; la production d’A. R. N. serait également stimulée (Osborne). Actuellement on ne peut encore préciser où les kinines se forment et si elles existent chez tous les végétaux.


Les gibbérellines

C’est l’étude d’une maladie du Riz qui a mis sur la voie de la présence d’une substance qui provoque un gigantisme des tiges et une stérilisation partielle des organes sexuels. Cette maladie est provoquée par un Champignon ascomycète (Gibberella fugikuroi), mais le gigantisme peut être produit simplement par l’emploi d’extraits du milieu sur lequel ce Champignon a été cultivé. Et c’est ainsi que l’on a pu isoler, soit à partir de Champignons, soit aussi de Phanérogames (Chou, Haricot, Pin), treize substances capables de produire de tels dérèglements cellulaires. Au point de vue biochimique, toutes les gibbérellines se rapprochent des diterpènes. Ces substances ont, comme les auxines, le pouvoir d’activer la multiplication et l’élongation cellulaires, mais elles n’agissent que sur les plantes intactes, n’ayant aucune action sur les plantes sans apex. L’acide gibbérellique stimule les méristèmes primaires et inhibe les cambiums secondaires. L’influence sur l’élongation des tiges est considérable : un allongement de 500 fois peut être obtenu grâce à une dose de 10–8 g, mais ces substances n’ont pas d’action sur les racines.

Au moment de la mise à fleur également, les gibbérellines seraient prépondérantes. Il y aurait une sorte de parallélisme entre l’activité due au froid et celle qui est due aux gibbérellines.

Enfin, certaines réactions de cellules lésées font penser que ces dernières peuvent sécréter une substance qui favorise la cicatrisation (Pomme de terre). On a pu extraire des blessures de certaines plantes l’acide 1-décène-décarboxylique, qui est dénommé acide traumatique ou nécro-hormone.


Applications

Pour favoriser certaines pratiques agricoles et horticoles, on a pensé se servir de ces auxines naturelles, mais, leur stabilité chimique étant faible, il leur a été préféré des substances chimiques de synthèse ayant les mêmes propriétés. Parmi ces dernières, appelées hormones de synthèse, on peut citer les acides phénylacétique, phénoxyacétique, 2-4-dichlorophénoxyacétique — plus connu en abrégé sous le nom de 2-4-D —, α-naphtalènacétique, β-naphtoxyacétique et 3-indolylbutyrique. Une des applications usuelles est le désherbage sélectif pratiqué quand on veut éliminer d’un champ de Graminacées les « mauvaises herbes » (les adventices) telles que le Coquelicot, le Bleuet, etc. Il suffit de pulvériser sur le champ des solutions peu concentrées d’hormones de synthèse, que les Graminacées peuvent encore supporter, alors que les dicotylédones (Coquelicot, Bleuet) subissent des développements anarchiques qui les tuent.

Le trempage, dans des solutions d’auxine, de rameaux devant servir au bouturage a permis d’améliorer la reprise en favorisant la néo-formation des racines. Les résultats les meilleurs ont été obtenus sur les Citrus et les Rhododendrons. Les substances les plus employées sont le 2-4-D et l’acide 3-indolylbutyrique et α-naphtalènacétique.

Enfin, l’application en pulvérisations de ces hormones sur les arbres fruitiers permet d’éviter, d’une part, la chute prématurée des fruits et, d’autre part, de les obtenir plus facilement commercialisables, car sans pépins. Les résultats sont très différents suivant la nature des fruits ; ainsi, les fruits à noyau ne réagissent ordinairement pas à ces techniques, alors que les fruits à nombreux pépins (Tomate, Figue, Raisin) arrivent à la taille normale sans donner de graines. Ces résultats sont surtout obtenus par application de 2-4-D et de l’acide β-naphtoxyacétique.

Pour terminer, il faut aussi signaler l’action inhibitrice de ces substances, à certaines doses, sur le développement des bourgeons et des boutons à fleurs. Ainsi, on peut retarder l’éclosion trop hâtive des fleurs au printemps ou empêcher par exemple le développement des « yeux » de pomme de terre vers la fin de l’hiver et assurer une meilleure et plus longue conservation.

J.-M. T. et F. T.

avalanche

Glissement de neige sur les pentes des montagnes. La formation des avalanches, leur déclenchement, les effets qu’elles produisent et les dangers qu’elles constituent sont étroitement liés à la nature des masses de neige intéressées, au terrain sous-jacent et aux conditions météorologiques.