Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
U

U. R. S. S. (Union des républiques socialistes soviétiques) (suite)

(Minsk 1905). Avec la collaboration du scénariste Aleksandr Grigorievitch Zarkhi (né en 1908), il signe de 1928 à 1950 plusieurs films de bon niveau artistique comme le Chant du métal (coréal. : A. G. Zarkhi, M. G. Chapiro et V. Granatman, 1928), Face au vent (1930), Midi (1931), Ma patrie (1932), le Député de la Baltique (1937), On l’appelle Soukhe-Bator (1942), la Colline Malakoff (1944), Au nom de la vie (1947), les Précieuses Semences (1948), Flammes sur Bakou (1950). Seul, il réalise ensuite Une grande famille (1954), l’Affaire Roumiantsev (1956), la Dame au petit chien (1960), Horizon (1962 Jour de bonheur (1964), Dans la ville de S. (1966), Salut Maria (1970).


Lev Vladimirovitch Koulechov

(Tambov 1899 - Moscou 1970). Il commence dès 1917 à publier des articles sur l’art du film, réalise le Projet de l’ingénieur Prite en 1918 et collabore avec V. A. Polonski pour Chanson d’amour inachevée. Nommé responsable des actualités filmées sur le front est pendant les années révolutionnaires, il vient à Moscou en 1920 fonder le laboratoire expérimental, puis repart sur le front ouest. En 1921, il est professeur à l’Institut de cinéma et tourne ensuite quelques films, dont les Aventures extraordinaires de Mister West au pays des Bolcheviks (1924), le Rayon de la mort (1925), Selon la loi (Dura lex ; 1926), la Journaliste (1927), le Joyeux Canari (1929). Il publie en 1929 l’Art du cinéma. Ultérieurement, il réalisera notamment Horizon (1933), le Grand Consolateur (1933), le Serment de Timour (1942), Nous autres de l’Oural (1944).


Grigori Mikhaïlovitch Kozintsev

(Kiev 1905 - Leningrad 1973). Il fonde en 1922 avec Leonid Zakharovitch Traouberg (Trauberg) et S. I. Ioutkevitch la FEKS (Fabrique de l’acteur excentrique) et tourne, dans l’esprit de ce mouvement futuriste, les Aventures d’Octobrine (1924). Plus expressionnistes, le Manteau (1926) et la Nouvelle Babylone (1929) marquent également une date importante dans l’histoire du cinéma soviétique. Il est ensuite (toujours assisté de Traouberg pour la réalisation) l’un des meilleurs cinéastes des années 30 : Seule (1931) ; la trilogie des « Maxime » : la Jeunesse de Maxime (1935) ; le Retour de Maxime (1937) ; Du côté de Viborg (1939). Après quelques réalisations théâtrales, Kozintsev revient au cinéma pour signer seul cette fois Pigorov (1948), Belinski (1953), Don Quichotte (1957), Hamlet (1964), le Roi Lear (1971).


Andreï Mikhalkov-Kontchalovski

(Moscou 1937). Il entre à l’Institut de cinéma de Moscou en 1957 dans l’atelier de M. I. Romm, où il se lie avec A. A. Tarkovski. Assistant de ce dernier pour l’Enfance d’Ivan en 1962 et scénariste pour Andreï Roublev (1964-1965), il met en scène en 1966 son premier long métrage, le Premier Maître. Il tourne ensuite le Bonheur d’Assia (1968), Un nid de gentilshommes (1969), Oncle Vania (1971), la Romance des amoureux (1973).


Vsevolod Illarionovitch Poudovkine.

V. l’article.


Iouli Iakovlevitch Raïzman

(Moscou 1903). Il réalise son premier film en collaboration avec A. Gavronski en 1927 (le Cercle). Après le Bagne (1928), il tourne un remarquable documentaire en 1930, La terre a soif. Ses œuvres suivantes (les Aviateurs [1935], la Dernière Nuit [1937], Terres défrichées [1940], Machenka [1942], le Ciel de Moscou [1944], Berlin [1945-46], le Chevalier à l’étoile d’or [1950], la Leçon de la vie [1955], le Communiste [1957]) l’ont placé parmi les meilleurs cinéastes de son époque.


Mikhaïl Ilitch Romm

(Zaïgraïevo, république des Bouriates, 1901 - Moscou 1971). Il débute en adaptant Boule de suif de Maupassant en 1934, un des derniers films muets soviétiques, et confirme son talent dans son deuxième essai, les Treize (1937). Son hagiographie de Lénine (Lénine en octobre, 1937, et Lénine en 1918, 1939) lui vaut une grande popularité. Si Matricule 217 en 1945 témoigne encore de sa puissante personnalité, ses films suivants souffrent des impératifs du « culte de la personnalité » : la Question russe (1948), Mission secrète (1950), l’Amiral Ouchakov [Amiral Tempête, 1953], le Crime de la rue Dante (1956). Il retrouve une nouvelle jeunesse en 1961 avec Neuf Jours d’une année et signe un excellent film de montage en 1965 : le Fascisme ordinaire.


Andreï Arsenievitch Tarkovski

(Moscou 1932). Il s’impose dès 1962 avec l’Enfance d’Ivan et rencontre un grand succès international avec Andreï Roublev (1964-65), qui connaît en U. R. S. S. certaines difficultés avec la censure politique. En 1972, il tourne un film de science fiction, Solaris et en 1974, le Miroir.


Grigori Naoumovitch Tchoukhraï

(Melitopol 1921). Son premier film, le Quarante et unième (1956), le place parmi les plus sûrs espoirs de la nouvelle génération poststalinienne. Il confirme son talent dans la Ballade du soldat (1959), Ciel pur (1961), Il était une fois un vieux et une vieille (1963). Après le Peuple (1966), il réalise la Bataille de Stalingrad [ou Mémoire] en 1970, un essai de cinéma-vérité.


Dziga Vertov.

V. documentaire.

 L. Moussinac, le Cinéma soviétique (Gallimard, 1928). / T. Dickinson et C. de La Roche, Soviet Cinema (Londres, 1948). / P. Babitsky et J. Rimberg, The Soviet Film Industry (New York, 1955). / Y. S. Kalashnikov, Esquisse de l’histoire du cinéma soviétique (en russe, Moscou, 1956). / J. Leyda, Kino. A History of the Russian and Soviet Film (Londres, 1960). / A. V. Macherta et coll., les Films d’art soviétiques (en russe, Moscou, 1961). / N. A. Lebedev, Il Cinema muto sovietico (trad. du russe, Turin, 1962). / J. et L. Schnitzer, Vingt Ans de cinéma soviétique (C. I. B., 1963) ; le Cinéma soviétique par ceux qui l’ont fait (Éd. fr. réunis, 1966). / U. Gregor et F. Hitzer, Der Sovjetische Film, 1930-1939 (Francfort, 1966). / H. Herlinghaus, M. Hanisch et F. Geler, Der Sowietisch Revolutions film zwanziger und dreissiger Jahre (Berlin, 1967). / D. Lisarevskii, 100 Soviet Films (Moscou, 1967). / M. Verdone et B. Amengual, la F. E. K. S. (Serdoc, Lyon 1970).