Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Trilobites

Arthropodes* marins ayant vécu exclusivement durant l’ère primaire et tirant leur nom du fait que leur corps était divisé longitudinalement en trois parties, ou lobes : un lobe médian, ou rachis, et, de part et d’autre de ce dernier, un lobe pleural.


Les Trilobites étaient des animaux de taille moyenne : de 5 à 10 cm de long. Les très petites formes avaient moins de 0,5 cm ; les grandes atteignaient 75 cm.

Comme tous les Arthropodes, les Trilobites avaient un corps divisé en segments et recouvert d’une carapace chitineuse. Celle-ci était épaisse et résistante sur le dos et au bord externe de la face ventrale. Cela explique le fait que, d’habitude, seule la face dorsale est fossilisée. On connaît cependant de rares cas de fossilisation de la face ventrale.

D’avant en arrière, le corps des Trilobites comprend la tête, ou céphalon, à segments soudés, le thorax, dont les segments sont articulés, enfin le pygidium, dont les segments sont soudés.

La partie médiane de la tête, la glabelle, est bordée sur les côtés et à l’avant par les joues, qui portent deux yeux à facettes. Ceux-ci manquent parfois. Certains tubercules du céphalon semblent avoir correspondu à des organes sensoriels. Les joues sont le plus souvent traversées par une ligne de moindre résistance, la suture, qui isole les « joues libres ». Le reste des joues, appelé « joues fixes », forme avec la glabelle le cranidium. Les joues libres peuvent se terminer en arrière par des prolongements, les pointes génales.

Le thorax est formé de segments non soudés, articulés entre eux et en nombre variable (de 2 à plus de 40). Des protubérances, les maculae, sur les régions latérales du thorax, avaient probablement un rôle visuel. Chaque segment comprend une partie médiane et deux plèvres. L’ensemble des plèvres forme les deux zones pleurales. Les plèvres se terminent souvent par des épines pleurales.

La face ventrale, très rarement conservée, montre les appendices, dont cinq paires correspondent au céphalon. La première paire est constituée par des antennes. Les autres appendices (une paire par segment) sont semblables sur tout le corps, bifurques et formés de trois éléments : un élément basal, sur lequel s’articulent deux branches, une externe, portant les branchies, et une interne, servant à la marche ou à la nage.

Le pygidium est formé de un à plus de trente segments, analogues à ceux du thorax, mais soudés. La forme du pygidium est extrêmement variable suivant les espèces, ainsi que son ornementation.

En ce qui concerne l’anatomie interne des Trilobites, la carapace montrerait des traces d’insertions musculaires. Le système digestif est mal connu. On ignore la place exacte de la bouche. On ne sait pratiquement rien sur le système circulatoire et sur le système nerveux. La croissance se faisait par mues. On a pu reconstituer, parfois avec précision, les stades successifs de croissance chez divers genres. Le premier stade larvaire, appelé Protaspis, paraît être le même dans tout le groupe.

Le mode de vie est mal connu. On trouve les Trilobites dans des faciès variés, et ces animaux étaient certainement adaptés à des milieux et à des modes de vie très différents. Certaines formes étaient benthiques, d’autres nageuses, d’autres encore devaient mener une vie pélagique. De nombreux Trilobites pouvaient s’enrouler comme certains Cloportes. On connaît beaucoup d’individus fossilisés dans la position d’enroulement. Il s’agissait sans doute d’un mécanisme de défense.

Les affinités des Trilobites sont discutées. Arthropodes très primitifs, ces animaux sont rapprochés des Crustacés. Mais ils ont aussi des points de ressemblance avec les Chélicérates et, pour les plus primitifs d’entre eux, avec les Annélides*. Leur classification est surtout fondée sur les caractères du céphalon et en particulier sur ceux de la glabelle et des sutures. On distingue 1 500 genres environ.

Les Trilobites apparaissent à la base du Cambrien, mais, déjà alors, les grandes unités de la classification sont reconnaissables, ce qui laisse supposer que le groupe a débuté bien plus anciennement. Ces fossiles, connus dans le monde entier, jouent un rôle très important dans l’établissement des corrélations stratigraphiques depuis le Cambrien jusqu’au Dévonien. Ils permettent, en outre, de caractériser plusieurs provinces fauniques dans le Primaire.

J. S.

➙ Arthropodes.

 J. Piveteau (sous la dir. de), Traité de paléontologie, t. III : les Formes ultimes d’invertébrés : morphologie et évolution (Masson, 1953). / H. J. Harrington, Treatise on Invertebrate Paleontology, Part 0 : Arthropoda I (Lawrence, Kansas, 1959).

Trinité et Tobago

En angl. Trinidad and Tobago, îles de l’archipel des Petites Antilles, constituant un État indépendant membre du Commonwealth.


L’union politique entre les deux îles est la suite logique du rattachement à la Trinité, en 1889, de Tobago, ruinée par la crise sucrière. La Trinité est peuplée de 905 980 habitants sur 4 827 km2, ce qui lui donne une densité élevée de 188 habitants au kilomètre carré. Tobago, sur 301 km2, compte 39 230 habitants et donc une densité de 130 habitants. Ce petit État avait 945 210 habitants au recensement de 1970 ; il en a certainement plus d’un million en 1977.


La géographie

Les deux îles forment un État unitaire fortement marqué par les pratiques et la tradition politique britanniques. La capitale, Port of Spain, n’a que 67 000 habitants dans ses limites municipales, mais elle est à la tête d’une vaste agglomération qui s’allonge au pied de la chaîne du nord de la Trinité et qui rassemble 365 000 habitants environ (40 p. 100 de la population totale de l’île). San Fernando, située aussi en bordure du golfe de Paria, est la seconde ville avec 38 000 habitants, son agglomération atteignant 70 000 habitants. Scarborough (9 500 hab.) est le chef-lieu de Tobago.