Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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tapis (suite)

Tapis-moquettes

Ces tapis, généralement commercialisés au mètre, ont pour surface d’utilisation un velours. Ils comprennent de nombreux types suivant leur mode de production.


Tapis-moquettes tissés à verges

Ils sont fabriqués sur un métier à tisser produisant, en une seule opération :

• le dossier, comprenant les fils de liage dans le sens longitudinal et les trames dans le sens transversal avec éventuellement une chaîne de fond, dite « de force », pour rendre le dossier plus rigide ;

• le velours, composé de fils provenant soit d’une chaîne unique pour les tapis unicolores ou à bordure simple, soit de bobines individuelles pour les tapis à dessins, le mouvement de ces fils étant commandé par les cartons d’une mécanique Jacquard. La hauteur du velours est déterminée par des baguettes d’acier (ou verges, d’où le nom de cette catégorie de tapis), qui sont introduites sous les fils de velours, parallèlement à une duite et simultanément à sa formation. Ces verges peuvent être simples et permettre la fabrication de tapis-moquettes à velours bouclé, ou munies à leur extrémité d’un couteau qui tranchera le sommet des boucles pour obtenir le velours coupé. Les fils de velours sont maintenus dans le dossier par une duite (simple duite) ou deux duites (double duite).


Tapis-moquettes tissés double-pièce

Le métier double-pièce permet de fabriquer simultanément deux tapis face à face à partir de deux dossiers, les fils de velours passant alors de l’un à l’autre pour y être fixés par les duites. Les deux tapis sont séparés à la sortie du métier par un couteau qui se déplace continuellement d’un côté à l’autre. Les métiers double-pièce sont utilisés presque exclusivement pour fabriquer des tapis à dessins.


Tapis-moquettes tissés Axminster

Les métiers Axminster sont d’un emploi très courant dans certains pays importants consommateurs de tapis, en particulier en Grande-Bretagne. Leur avantage principal réside dans la possibilité d’utiliser un grand nombre de couleurs (de 30 à 50), mais ils nécessitent des productions continues en longs métrages, compte tenu du travail de préparation assez long qu’ils exigent. On connaît dans cette catégorie les subdivisions dites « gripper », « spool » et « à chenille ».


Tapis-moquettes tuftés

La technique du tuftage remonte à l’époque de la guerre de Sécession aux États-Unis. Industriellement, elle n’a réellement commencé que vers 1950 dans ce même pays, et en France après 1960. Son principe consiste à piquer les fils de velours à l’aide d’aiguilles juxtaposées alimentées chacune par un fil, sur une étoffe préalablement fabriquée. Un doigt mécanique placé de l’autre côté de l’étoffe par rapport à l’aiguille détermine la hauteur du velours : simple, il formera un velours bouclé et, muni d’un couteau, il permettra d’obtenir un velours coupé. Après production, les tapis reçoivent une enduction du dossier afin d’assurer la fixation des pompons de velours. Cette enduction peut être complétée par le collage d’un second dossier ou l’application d’une thibaude incorporée, textile ou sous forme de mousse.

Les métiers à tufter produisent des tapis dans des largeurs atteignant 5 m avec une très grande vitesse linéaire de production.

Le développement à la fois des machines et des matières premières permet d’obtenir un grand nombre de présentations avec des dessins produits par des différences de hauteur de velours, de couleur de ces mêmes fils, et également par impression.


Tapis-moquettes nappés

Les métiers permettant la production de cette catégorie de tapis-moquettes ne remontent guère qu’aux années 1960. Leur principe consiste à plisser une nappe, soit de carde, soit de fils, à en revêtir une des faces ou les deux d’un enduit à base de latex, sur lequel est collée une toile de dossier. Ce genre de tapis produit en simple pièce donne des tapis-moquettes à velours bouclé et, sur métier double-pièce, permet d’obtenir des tapis-moquettes à velours coupé.


Tapis-moquettes floqués

Ces tapis sont réalisés par une implantation verticale de fibres obtenue par projection électrostatique sur un dossier, toile de jute ou de coton, sur lequel on a répandu un enduit à base de résine vinylique permettant cette implantation.


Tapis-moquettes tricotés

La technique du tricotage appliquée aux articles à velours n’est pas nouvelle et était surtout utilisée pour la production d’imitation de fourrures ; faute de mise au point particulière aux revêtements de sols, elle ne fit qu’une timide apparition dans ce secteur, et laissa le tuftage prendre la place qu’il occupe actuellement. Pourtant, quelques métiers, type chaîne ou circulaire, sont parfaitement au point et pourraient s’introduire dans la gamme des productions de tapis-moquettes de belle qualité et à densité élevée : le dossier du tapis obtenu est en général un jersey et une chaîne supplémentaire permet la formation du velours.


Tapis-moquettes aiguilletés

Cette fabrication, qui date de 1970, repose sur le principe de l’aiguilletage. Un contre-aiguilletage permet de faire ressortir à travers la première nappe des fibres qui formeront un velours naturellement bouclé et parfois légèrement rasé après fabrication.


Tapis plats

Ces tapis n’ont pas de velours. Ils comprennent deux familles, celle des tapis produits selon la technique du tissage, principalement en fibres dures (coco et sisal), et celle des tapis à fibres liées produits en presque totalité à partir du principe de l’aiguilletage.

Pour ceux-ci, une nappe de carde, telle qu’elle est réalisée en préparation de filature, subit, en cet état, l’opération de l’aiguilletage à l’aide d’aiguilles métalliques à barbes qui provoquent une pénétration des fibres de surface dans la nappe. La nappe aiguilletée reçoit alors une imprégnation de liants synthétiques, soit en plein bain, soit par enduction d’envers. À l’heure actuelle, ces tapis sont produits uniquement à l’aide de fibres artificielles et surtout synthétiques. Ils peuvent également recevoir une impression de dessins à plusieurs couleurs.

P. T.